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« Avec zéro chiffre d’affaires, impossible de payer les loyers », Gestion-trésorerie

« Avec zéro chiffre d'affaires, impossible de payer les loyers », Gestion-trésorerie

En 2020, notre chiffre d’affaires a chuté de 52 % par rapport à 2019. A part quelques semaines pendant l’été, nous sommes fermés depuis la mi-mars. Et nos 20 salariés, dans nos cinq agences John Doe à Nantes, Bordeaux, Lyon, Strasbourg et Lille, sont tous au chômage partiel longue durée. Bien sûr, nous avons proposé des escape games via Internet, à faire à la maison. Mais cela n’a pas du tout compensé la perte d’activité. Les mois de fermeture, cela nous a rapporté moins de 1 % de notre chiffre d’affaires habituel.

Nous avons brûlé toute notre trésorerie pendant le premier confinement. En septembre, nous avons contracté un PGE de 400.000 euros, ainsi qu’un prêt tourisme de 200.000 euros auprès de bpifrance. Fin janvier, la moitié de ces sommes s’est déjà envolée en remboursement de créances, mais surtout en charges. Et si nous bénéficions du  fonds de solidarité à hauteur de 10.000 euros pour chacune des cinq agences, soit 50.000 euros par mois, le versement de cette aide à du retard. A la mi-janvier, nous attendions encore le paiement pour novembre.

Les loyers plombent la trésorerie

Notre objectif, aujourd’hui, c’est la survie. Nous avons décidé de bloquer le paiement de toutes nos charges. Tant pis si cela complique notre réouverture quand elle sera autorisée. Notre principal poste de dépenses, c’est l’immobilier. On a tenté de négocier des annulations de loyers, ou au moins des reports, auprès de nos bailleurs. Mais eux aussi ont des prêts à rembourser, et certains de leurs locataires ont déjà stoppé leurs versements. Un seul nous a fait grâce d’un mois de loyer ; deux autres ont accepté un report échelonné.

Avec quasiment zéro chiffre d’affaires depuis plusieurs mois, on ne tiendra pas longtemps. Nous allons donc arrêter de verser les loyers. Nous avons déjà étudié la possibilité de nous protéger juridiquement. Le tribunal de commerce peut obliger à un report avec étalement des impayés.

Perte de confiance des banques

Notre principal problème, c’est l’absence de visibilité sur une date de réouverture. On table sur mars, mais c’est assez optimiste. Ce qui est sûr, c’est que si on n’a pas rouvert en juin, ça va devenir très compliqué… Les banques le comprennent bien. Lors du premier confinement, elles ont accepté sans problème un report de six mois des mensualités de nos différents prêts. Et avant le second confinement, elles nous ont accordé un PGE sans discuter.

John Doe a lancé des escape games à faire en famille à la maison

 

Aujourd’hui, les banques refusent un nouveau décalage des mensualités de prêt. Pire : alors que nous sommes éligibles à un prêt « saisonnier » de 170.000 euros, elles nous le refusent en nous disant textuellement : « Vous n’allez pas pouvoir rembourser. » Elles n’ont plus confiance. C’est comme si elles nous avaient déjà enterrés.

Une reprise en mode dégradé

Même si nous pouvions rouvrir en mars, les stigmates de la crise perdureraient au minimum jusqu’en 2023. Car la reprise sera sans doute plus lente qu’on ne l’espère. Il est certain que notre activité team building continuera à distance pendant un moment. Les entreprises voudront limiter les risques tant que le Covid sera là. Quant aux particuliers, même s’ils auront certainement hâte de s’amuser dès la réouverture, ils seront peut-être eux aussi frileux à l’idée de venir à plusieurs dans un endroit clos…

Pour l’avenir, nous allons revoir nos ambitions à la baisse. Nous avions prévu l’ouverture d’une salle à Paris. Il est clair que cela ne pourra pas se faire en 2021. Peut-être plus tard… Il est probable que certaines salles parisiennes d’escape game ferment en raison de la crise. Cela pourrait nous donner des opportunités de rachat à moindre coût, si nous surmontons nous-mêmes cette crise.

 

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