Comment être présent à l’international, sur un marché, à moindre coût ? La start-up parisienne Zelros a fait ce choix l’année dernière de cibler l’Italie grâce au
Volontariat international en entreprise (VIE)
. Désormais, la jeune pousse – aussi présente en Allemagne – peut compter sur Coralie, installée à Milan depuis septembre dernier, pour commercialiser son logiciel d’intelligence artificielle conçu pour les assureurs et banques. Mais le Covid-19 a un peu retardé cette stratégie à en croire la commerciale de vingt-sept ans : « J’avais eu un entretien concluant en mars, mais tout a été en stand-by pendant 4 ou 5 mois à cause du coronavirus. »
Le dispositif du VIE, qui fêtait ses 20 ans en 2020, a été très perturbé au cours des derniers mois. Il permet aux entreprises françaises d’envoyer à l’étranger des jeunes Français ou ressortissants européens de 18 à 28 ans pour s’y implanter. Les missions durent de 6 à 24 mois, avec une possibilité de renouvellement. Dans les PME, celles-ci visent principalement à ouvrir un nouveau marché via la prospection commerciale. « Ces jeunes fournissent aux PME une culture internationale qui manque parfois, souligne Charles Maridor, délégué général de CCI France international. Dans l’immédiat, le VIE évite à l’entreprise des déplacements compliqués à cause des restrictions propres à chaque pays. »
En avril 2020, lors du premier confinement, aucune entreprise n’a pu envoyer de jeune à l’étranger. Cela représente 600 départs en moins. Au plus fort de la crise, le nombre d’offres de VIE a été divisé par deux. Business France, qui gère le dispositif et verse les indemnités aux jeunes avant de les refacturer aux entreprises, a enregistré une baisse exceptionnelle de plus de 20 % du nombre de volontaires en poste l’année dernière.
Chèques relance VIE
Pour relancer le dispositif, le gouvernement a annoncé le financement à hauteur de 5.000 euros de 3.000 missions à travers des chèques relance VIE destinés principalement aux PME et ETI. Ils sont valables pour les volontariats et renouvellements de 12 mois minimum démarrant entre le 1er décembre 2020 et le 1er décembre 2021.
Une entreprise peut obtenir deux chèques au maximum. Les grands groupes peuvent en bénéficier si leurs VIE concernent des jeunes issus de formations courtes ou des quartiers prioritaires de la politique de la ville. Dès la première semaine de l’opération, 60 chèques ont été écoulés.
« Pour parvenir à 3.000 financements, il faudra une reprise forte du VIE, ce qui reste lié à l’ouverture des frontières des pays », avertit Christophe Monnier, directeur du programme VIE chez Business France.
En fin d’année dernière, le centre de crise du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères avait autorisé les départs vers une centaine de pays qui représentaient 80 % du volume des VIE en poste. En 2021, les départs vers les pays de l’Union européenne (UE) se sont poursuivis sans encombre. Mais des pays hors de l’UE ont, eux, fermé leurs frontières. L’arrivée des VIE en Chine continentale est par ailleurs toujours interrompue. Et les Etats-Unis, qui représentent à eux seuls 10 % des VIE en poste, ne délivrent plus le visa requis pour entrer sur leur territoire dans ce cadre.
Quand les frontières des pays d’accueil ne sont pas fermées, les départs – considérés comme des « motifs impérieux » – restent possibles. Une attestation de déplacement obligatoire spécifique aux VIE pourrait également voir le jour.
Commencer une mission en France, c’est possible
Pour le moment, la vaccination contre le Covid-19 n’est pas requise pour partir. « Quand les frontières d’un pays sont fermées, mais qu’il y a un espoir raisonnable de réouverture, il est possible de commencer sa mission en France », indique Christophe Monnier. Au maximum, un jeune peut ainsi passer 182 jours par an en France dans le cadre de son VIE. Cela a, par ailleurs, permis d’éviter des interruptions de missions, notamment l’année dernière, quand des rapatriements depuis la Chine ont eu lieu.
CCI France international propose des formules d’hébergement et d’accompagnement du VIE en cas de besoin. Les volontaires peuvent ainsi travailler dans ses centres d’affaires ou obtenir plus facilement des contacts par exemple. L’organisme devrait également bientôt proposer une solution permettant aux entreprises de droit étranger créées par des Français d’avoir elles aussi accès au VIE.
Solidarité avec les entrepreneurs
newsletter quotidienne
et/ou à la
newsletter hebdomadaire Adieu la crise !