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Ÿnsect, le spécialiste des protéines à base d'insectes, lève 316 millions, Financer la croissance

Ÿnsect, le spécialiste des protéines à base d'insectes, lève 316 millions, Financer la croissance

Dans la course mondiale aux protéines d’insectes, Ÿnsect , le spécialiste du ver Molitor, entend bien prendre la pole position. Pour y parvenir, le groupe annonce, ce mardi, avoir complété sa levée de fonds de série C, initiée en 2019 pour un montant de 110 millions d’euros, par un financement record de 206 millions supplémentaires (dont 16 millions de subventions). Soit 300 millions d’euros réunis grâce au réinvestissement du belge Astanor Ventures ou du hongkongais Happiness Capital, mais aussi avec une cohorte de nouveaux entrants, tels que les fonds américains Upfront Ventures et FootPrint Coalition (fondé par le célèbre acteur Robert Downey Junior), Supernova Invest ou encore Armat Group.

Un pool bancaire, constitué notamment de la Caisse des dépôts, du Crédit Agricole Brie Picardie et de la Caisse d’Epargne Hauts-de-France, participe également à la levée de fonds, considérée comme « la plus importante jamais réalisée par une entreprise non américaine dans le secteur agricole », selon Antoine Hubert, président d’Ÿnsect.

Décollage imminent ?

C’est dire la confiance des investisseurs dans la promesse d’Ÿnsect à apporter une réponse « verte » à l’explosion de la demande mondiale en protéines. Dix ans après la création du pionnier de l’utilisation industrielle des insectes, sa production, comme son chiffre d’affaires (non communiqué) ou ses effectifs, demeurent limités.

Pour Antoine Hubert, le décollage est pourtant imminent. Pour preuve, celui-ci avance le montant des contrats signés pour un montant total de 90 millions d’euros environ. « En juin dernier, fait de nous le premier acteur au monde à avoir obtenu une homologation de mise sur le marché d’un engrais naturel à base d’insecte. Notre produit, l’ŸnFrass peut ainsi être distribué nos clients tels que le spécialiste des engrais Compo ou le producteur de vin Torres », assure le président d’Ÿnsect.

Reste encore à fabriquer. A Amiens (Somme), l’usine ŸnFarm présentée comme « la plus grande ferme verticale au monde » ne devrait démarrer sa production qu’à partir de 2022. L’unité emploiera directement de 120 à 150 personnes et disposera d’une capacité de production de 100.000 tonnes annuelles. Soit 2 % des besoins potentiels en protéines d’insectes, estimé par IPIFF, l’association internationale des producteurs d’insectes, à 5 millions de tonnes en 2030.

Accélérer aux Etats-Unis

Pour finir premier dans cette ruée vers l’or vert, Ÿnsect va donc devoir accélérer. En particulier aux Etats-Unis, où elle mise sur ses nouveaux investisseurs américains, Upfront Ventures et FootPrint Coalition, pour s’implanter, sans que l’on connaisse encore les détails de sa stratégie. « A Amiens, nous pourrons doubler nos capacités de production. De nouveaux produits vont également être lancés dans le domaine de l’alimentation des animaux de compagnie », annonce Antoine Hubert.

C’est pourquoi aussi, le fabricant entend communiquer davantage sur les marques intégrant ses produits. Ainsi que sur les qualités de son process, basé sur l’utilisation du scarabée Tenebrio Molitor. « Le bilan environnemental de notre activité est négatif sur le plan carbone, ce qui est une première dans les fermes verticales. En outre, nos produits entraînent une augmentation de 34 % des rendements de la truite arc-en-ciel, une réduction de la mortalité des crevettes de 40 % ou encore une hausse de 25 % des rendements de colza », détaille le dirigeant. Issus d’une « série d’études indépendantes », ces résultats consacreraient la supériorité de la technologie Ÿnsect, protégée par une trentaine de brevets, vis-à-vis de ses concurrents. En particulier de ceux utilisant la mouche noire, tels que la société Innovafeed, qui a démarré, mi septembre, la production de son usine de Nesles, elle aussi dans la Somme.

Chamatex lève 10 millions avec Salomon, Millet et Babolat, Financer la croissance

Chamatex lève 10 millions avec Salomon, Millet et Babolat, Financer la croissance

Chamatex fait le pari de la chaussure de sport made in France. La PME vient de lancer la construction d’un bâtiment qui jouxte son siège à Ardoix, en Ardèche, pour y installer une usine 4.0 qui abritera la fabrication de chaussures destinées aux sportifs aguerris. Elle permettra de rapatrier en France une partie de la production des clients du Matryx, un textile technique permettant de construire l’ensemble de la tige des chaussures de sport, que Chamatex a mis au point en 2016.

Salomon va ouvrir la voie. Dès l’an prochain, il confiera la fabrication d’environ 15.000 paires (sur les 10 millions qu’il fait faire en Asie) à l’usine baptisée Advanced Shoe Factory (ASF) 4.0. « A partir de 2022, nous ouvrirons à Babolat et à Millet », indique Gilles Réguillon, le président de Chamatex. Puis probablement à d’autres pour atteindre une production de 500.000 paires dans trois ans.

Usine 4.0

Selon Salomon, le prix des chaussures fabriquées en France restera compétitif. La promesse tient au procédé mis en oeuvre par Siemens au sein de cette unité de production 4.0, prévue pour tourner avec une cinquantaine de personnes en 3×8. « Toutes les lignes seront robotisées et toutes les procédures de communication entre les services automatisées », décrit Gilles Réguillon. De quoi gagner en rapidité et en flexibilité pour tester auprès des consommateurs européens des nouveautés avec des petites séries. Ce site deviendra ainsi pilote et pourra être dupliqué.

Les partenaires du projet envisagent déjà une usine plus grande en France pour fournir le marché européen et d’autres à l’étranger au plus près des bassins de consommation, notamment aux Etats-Unis et en Asie. L’empreinte carbone du produit promet d’y être inférieure et les équipementiers sportifs, contraints de se renouveler de plus en vite, fondent beaucoup d’espoir dans ce nouveau modèle.

Tour de table collectif

C’est pourquoi ils prennent part au financement d’ASF 4.0. Salomon, Millet et Babolat y investiront 400.000 euros. Siemens accompagne Chamatex et ses partenaires via un leasing sur les équipements (1,5 million d’euros). Le reste du tour de table de 10 millions d’euros nécessaire à la mise en orbite d’ASF 4.0 a été réuni auprès de bpifrance (1 million) de la région Auvergne-Rhône-Alpes (500.000 euros), ainsi que de RL Invest (300.000 euros) et du fonds d’investissement Cuir Invest (300.000 euros).

Chamatex y consacre quant à lui 1 million sur ses fonds propres et 5 millions de dette bancaire. La société ardéchoise, qui a réalisé 25 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier avec 120 personnes, évalue le chiffre d’affaires d’ASF 4.0 à 10 millions en 2025.

Du nouveau pour le congé de présence parentale, Social et RH

Du nouveau pour le congé de présence parentale, Social et RH

Les salariés peuvent désormais fractionner le congé de présence parentale en demi-journées ou le prendre dans le cadre d’un travail à temps partiel.

Le congé de présence parentale permet aux salariés de s’absenter de leur entreprise pour prendre soin de leur enfant atteint d’une maladie, d’un handicap ou est victime d’un accident d’une particulière gravité rendant indispensables une présence soutenue et des soins contraignants.

Jusqu’alors, ce congé ne pouvait être pris que par journées entières. Depuis le 30 septembre 2020, il peut, en accord avec l’employeur, être pris par demi-journées. Ce congé n’est pas rémunéré par l’employeur mais par la Caisse d’allocations familiales. Ainsi, le salarié reçoit une allocation journalière de 43,83 € s’il vit en couple ou de 52,08 € s’il vit seul, soit, pour une demi-journée, une allocation respectivement fixée à 21,92 € ou 26,04 €.

Depuis le 30 septembre 2020, le salarié peut, là encore avec l’accord de l’employeur, prendre un congé de présence parentale dans le cadre d’une période d’activité à temps partiel. Dans ce cas, le montant mensuel de l’allocation journalière versé au salarié prend en compte le nombre de jours ou de demi-journées non travaillées.

Précision :
dans le cadre du congé de présence parentale, les salariés peuvent s’absenter pour une durée maximale de 310 jours ouvrés (consécutifs ou non) sur une période de 3 ans. Ce droit à congé pouvant être renouvelé au-delà de cette période de 3 ans en cas de rechute ou de récidive de la pathologie de l’enfant ou lorsque la gravité de sa pathologie nécessite toujours une présence soutenue et des soins contraignants.

Décret n° 2020-1208 du 1er octobre 2020, JO du 2


Bababam veut faire décoller la pub grâce à son player, Le Lab/Idées

Bababam veut faire décoller la pub grâce à son player, Le Lab/Idées

« Nous voulions nous lancer dans le podcast et nous nous sommes demandé si nous allions créer une énième application pour en écouter, mais ce n’était pas le sujet : notre conviction est qu’il faut démocratiser le son numérique et que cela passe par une consommation facilitée sur toute la Toile. »

C’est ainsi que Pierre Orlac’h, fondateur de Bababam, raconte les débuts il y a dix-huit mois de l’aventure de sa start-up, un éditeur de podcasts à multiples casquettes puisqu’il est aussi le concepteur d’un « player » de contenus sonores à insérer dans des pages Web et baptisé « Podinstall », ainsi que prestataire de conseil pour les marques dans leur stratégie sonore, aujourd’hui sa principale source de revenus.

Le podcast est très à la mode en ce moment, mais « il faut qu’il dépasse le périph », ajoute Pierre Orlac’h, pour que son marché, notamment publicitaire, décolle vraiment. Pour cela, estime la société, le podcast doit sortir des « applis » spécialisées et être disponible sur tous les carrefours d’audience et donc notamment sur des pages Web. « Il est vrai que l’écoute de podcasts hors appli est loin d’être négligeable », dit un spécialiste.

Podinstall, lancé en janvier, a déjà séduit plus de 200 clients, partout dans le monde, affirme la société. Par rapport à un player classique à insérer dans une page, il recrée sur les pages Web d’un éditeur ou d’une marque l’ergonomie d’une appli et génère un URL par épisode. En plus de générer davantage d’écoutes qu’un player à insérer, l’outil permet une « captation de données, ce qui est compliqué pour le podcast dont la distribution vient à l’origine des flux RSS », explique Pierre Orlac’h. Sur mobile, Podinstall permet au fan d’un podcast de le mettre en « widget » sur son écran d’accueil. S’il y a risque qu’il encombre cet écran, l’accès à l’écoute est facilité pour ceux qu’il a sélectionnés. Des éditeurs comme Eurosport en France ont en tout cas été séduits. De même que Reworld.

Podinstall est une porte d’entrée efficace pour également proposer des services de conseil aux marques pour leur stratégie sonore. Sur cette activité, la start-up française a réussi à séduire le club de Manchester United. « Nous avons regardé ce qui se faisait aux Etats-Unis et le club a aimé notre approche grand public », dit Pierre Orlac’h. Allianz et AXA font également appel à ses services. La société vient de recruter en tant qu’associée Nadia Leroy, une ancienne de L’Oréal, qui y a passé sept ans comme directrice digital et média pour 60 marques du groupe en France.

Cette stratégie de démocratisation du podcast, Bababam, dont les développements sont financés par l’équipe à son origine qui vient du Groupe Cerise vendu à Prisma et a créé le studio de startups Bricks, l’applique en tant qu’éditeur de ses contenus propres. Il a classé 6 de ses podcasts (« Maintenant vous savez », « True stroy »…), dans les 15 podcasts les plus écoutés en août, selon l’ACPM qui a commencé à diffuser ce classement en juin.

+Simple lève 20 millions d'euros pour gagner l'Europe, Financement

+Simple lève 20 millions d'euros pour gagner l'Europe, Financement

L’un des principaux atouts des solutions digitales est de pouvoir s’adresser à des acteurs souvent trop petits pour intéresser les grands groupes. Mais mis bout à bout, ces TPE artisans, commerçants, voire petites PME forment un tissu auquel les start-up françaises s’intéressent de plus en plus. C’est le cas de +Simple, un courtier en ligne dont l’objectif est d’assurer les professionnels que les réseaux d’assureurs traditionnels ont du mal à couvrir. Et pour accélérer son déploiement sur cette cible, ce dernier vient de boucler un tour de financement de 20 millions d’euros auprès d’Idinvest, de Mundi Ventures et de Speedinvest, incluant une part d’augmentation de capital (15 millions) et de dette (5 millions).

« Nous sommes un intermédiaire avec une connaissance très fine de nos utilisateurs grâce à la technologie », résume Eric Mignot, cofondateur de la jeune pousse avec Salah Hamida et Anthony Jouannau. Cinq ans après sa création, +Simple compte désormais 50.000 clients et travaille avec 21 assureurs (Malakoff Mederic Humanis, Generali, Allianz, etc.) qui lui donnent une délégation pour sélectionner et gérer les risques pour leur compte.

Rachat tactique

Pour s’étendre, +Simple vise également l’international. La start-up a d’ailleurs déjà racheté cet été April Entreprise Est, la filiale du courtier April, qui lui permet de mettre un pied en Allemagne. Cette opération, la deuxième après l’acquisition de Crealinks, spécialisé sur les métiers du tatouage, renforce sa stratégie de déploiement et en appelle d’autres, assure Eric Mignot : « Nous voulons mener d’autres opérations de croissance externe, car il existe de nombreux petits courtiers dont les dirigeants sont proches de la retraite et qui ont un portefeuille à digitaliser. »

Cette cible est de plus en plus compliquée à toucher pour les grands assureurs, mais aussi pour les courtiers locaux. C’est pourquoi la plateforme s’ouvre à ces derniers pour qu’ils puissent construire des offres à leurs clients. Ils sont désormais plus de 4.000 courtiers de proximité à avoir ainsi distribué les produits proposés par la start-up. « Une mécanique qui leur permet de se débarrasser des tâches administratives, explique Eric Mignot. Et nous menons un test avec un gros assureur pour justement animer l’ensemble de ses courtiers de petite taille. »

La cybersécurité, nouveau filon

En parallèle, +Simple assure vouloir continuer à investir pour monétiser de nouveaux services, comme la cybersécurité. « Nous avons vu se développer des offres incluant des services et de l’assurantiel, mais qui ne sont pas adaptées aux TPE, estime l’entrepreneur. C’est souvent trop coûteux pour eux à mettre en place, nous travaillons donc à une offre plus simple que de dépêcher des experts sur le sujet chez un commerçant qui a simplement besoin de remplacer son ordinateur par exemple. »

Reste à connaître l’ampleur de l’empreinte économique de ce jeune acteur sur son secteur. S’il ne communique pas encore sur son chiffre d’affaires, il assure détenir entre 5 et 30 % de parts de marché dans une trentaine de secteurs, comme les garagistes, les chauffeurs VTC ou les opticiens par exemple. Et qu’il est devenu « l’un des plus gros courtiers en taille et en commissions de France », assure son fondateur.

M. Moustache s'appuie sur son réseau de magasins pour grandir, Marketing et Vente

M. Moustache s'appuie sur son réseau de magasins pour grandir, Marketing et Vente

Distribuée dans 200 magasins multimarques, M. Moustache possède 5 boutiques en propre. Un investissement qui permet à la marque de chaussures de créer un lien avec ses clients, de produire en petites séries et de mettre en place une filière de recyclage.

En huit années d’existence, c’est le passage à la boutique physique qui a marqué le plus grand tournant de l’histoire de M. Moustache. Cette marque de chaussures créée en 2012 par trois amis a commencé par une boutique en ligne et des
corners dans les grands magasins
. « Cela nous a permis de nous appuyer sur ces distributeurs pour nous faire connaître, sans avoir un budget marketing colossal », se souvient Antoine Vigneron, l’un des fondateurs avec Guillaume Alcan et Thibault Repelin. Aujourd’hui, la marque est distribuée dans 200 magasins multimarques.

Maîtriser l’expérience client

Les entrepreneurs ont ouvert leur première boutique physique en 2016. « Nous voulions maîtriser à 100 % l’expérience client », explique Antoine Vigneron. Les fondateurs souhaitent aussi ne plus être dépendants des rythmes de collections des grands magasins et pouvoir sortir des modèles quand ils le souhaitent. « Il y a un avant et un après, souligne l’entrepreneur. Avoir une boutique bien placée fait une vraie différence, notamment en termes d’aura de marque»

La boutique en propre permet de maîtriser le rythme de production.
– M. Moustache

Nouveau rythme de production

Les boutiques an nom de la marque sont aujourd’hui au nombre de cinq, trois en région parisienne, une à Bordeaux et une à Toulouse. Elles permettent aux entrepreneurs de mieux maîtriser sa production, en sortant des collections capsules ou des collaborations au compte-gouttes. « Nous ne sommes pas contraints de produire massivement en début de saison pour ensuite solder », explique Antoine Vigneron. C’est via ce réseau de points de vente que la marque a lancé en 2018 un programme de collecte de chaussures. Depuis, plus de 3.000 paires de baskets, chaussures à talons ou de ville ont ainsi été récoltées. « Nous voulions être responsables de la fin de vie de nos produits », glisse l’entrepreneur.

Monter une filière de recyclage

M. Moustache va plus loin dans la démarche en mettant au point avec son fabricant portugais un procédé de broyage permettant de créer une semelle recyclée à partir de ces chaussures. « Ce procédé permet de recycler l’ensemble de la chaussure », s’enthousiasme le cofondateur.

Le procédé trouvé par M. Moustache permet de recycler l’intégralité de la chaussure.
– M. Moustache

La première collection Récolte a été lancée en septembre, l’objectif sur le long terme étant de ne créer que des modèles à semelles recyclées. « Le réseau de boutiques nous permet d’avoir ce lien essentiel avec nos clients et de les sensibiliser au recyclage », assure Antoine Vigneron. La marque, qui emploie une quarantaine de salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros en 2019, compte bien continuer à grandir en ouvrant d’autres boutiques dans les grandes villes françaises.


Hipli s'appuie sur la co-conception pour lancer ses colis réutilisables, Le Lab/Idées

Hipli s'appuie sur la co-conception pour lancer ses colis réutilisables, Le Lab/Idées

Elle est passée de consommatrice à chef d’entreprise. En tant qu’acheteuse de vêtements écoresponsables, Léa Got trouvait « insupportable » de devoir jeter à la poubelle le colis utilisé pour leur transport. Le 1er juillet dernier, la start-up Hipli, qu’elle a cofondée en octobre 2019 avec Anne-Sophie Raoult, a commercialisé ses premiers colis réutilisables en polypropylène. Ils sont conçus pour emballer principalement des vêtements. Les entrepreneuses ont surtout imaginé un colis léger, que le consommateur peut renvoyer à la start-up par La Poste grâce à une enveloppe intégrée, afin de limiter son impact environnemental. Dans leur atelier du Havre, le binôme et ses 2 salariées, dont un
contrat d’apprentissage
, nettoient et réparent les colis qui ont une durée de vie estimée à 100 cycles, l’équivalent de cinq à huit années. « Notre colis a moins d’impact pour la planète qu’un carton classique dès la seconde utilisation », assure Léa Got. La start-up travaille aussi avec une
entreprise adaptée
, qui emploie des personnes en situation de handicap, pour gérer la rotation de ses colis.

Accélérer le prototypage

Les cofondatrices n’avaient aucune expérience du colis. Mais neuf mois leur ont suffi pour passer du concept à la commercialisation, grâce à la
co-conception
. Elle consiste à impliquer au maximum l’utilisateur final, ou futur client, dans le développement du produit.

Léa Got et Anne-Sophie Raoult ont cofondé en octobre 2019 la start-up Hipli.
– Hipli

Après avoir sondé leur entourage, le duo a contacté des marques de vêtements pour déceler un intérêt pour leur idée. « Les retours ont été très positifs. Elles nous disaient que 50 % des emails de réclamation de leurs clients portaient justement sur ce sujet », raconte Léa Got. Une vingtaine d’acteurs de la logistique et surtout de marques, dont Gayaskin et Lautrec, s’engagent alors dans la co-conception. Au programme : réunions de groupe et sessions de travail spécifiques avec La Poste et des experts en écoconception.

En parallèle, les cofondatrices d’Hipli font appel à une agence de design industriel pour le prototypage et décident de contacter très vite des fournisseurs « pour être sûres d’avoir un produit industrialisable ». Aujourd’hui, la jeune pousse travaille avec un fournisseur italien.

« Pour les marques, la co-conception garantit d’avoir une réponse à leur besoin. De notre côté, cela nous assure qu’elles savent parler de notre produit à leurs clients », observe Léa Got. Ce dernier point est important pour Hipli, car le choix d’opter ou non pour ses colis est laissé au consommateur.

Pour l’entrepreneuse, la co-conception a également accéléré le prototypage : « Plutôt que de travailler des mois sur le cahier des charges, on a pu mettre le produit entre les mains de professionnels et avoir ainsi plus d’idées et de remarques
. »

Hipli ambitionne désormais de « changer d’échelle » et va ouvrir des ateliers en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, au Royaume-Uni et en Allemagne.

Ono, le vélo cargo qui veut réinventer la logistique urbaine, Financement

Ono, le vélo cargo qui veut réinventer la logistique urbaine, Financement

Le e-commerce est florissant – et encore plus depuis le Covid-19 – mais les grandes villes ont une volonté croissante de lutter contre la pollution, le bruit et les embouteillages. Livrer des colis pourrait ainsi tourner au casse-tête dans le futur, à moins d’avoir recours à un véhicule d’une efficacité diabolique dans les zones denses : le vélo cargo.

C’est le pari fait par Ono. Fondée en 2016 à Berlin, cette start-up anciennement baptisée Tretbox a mis au point un véhicule conçu pour la logistique du dernier kilomètre. L’enjeu est crucial car les clients veulent être livrés à toute allure et à moindres frais, alors que l’acheminement d’un colis jusqu’au domicile alourdit la facture et le bilan environnemental…

Facilité d’utilisation

A l’aide de ses mollets et d’un moteur à assistance électrique, le coursier du vélo cargo d’Ono peut transporter un conteneur de deux mètres cubes. De quoi stocker des dizaines de colis et lettres, tout en profitant des avantages du vélo par rapport au camion : gratuité du stationnement, utilisation des pistes cyclables pour éviter le trafic, faibles coûts d’entretien ou d’assurance. Les batteries qui alimentent le véhicule sont amovibles, ce qui permet d’en emporter une de rechange pendant le trajet afin d’éviter de tomber en panne.

« Je cherche depuis longtemps à me libérer des contraintes de forme qui prédominent dans le transport personnel », insiste Murat Günak, cofondateur d’Ono et ancien designer chez Mercedes Benz et Benz et Volkswagen. « Nous avons mis au point un véhicule unique en son genre, adapté à la vie urbaine moderne et qui correspond aux aspirations durables des entreprises et des consommateurs du monde entier ».

Ambitions européennes

La livraison en vélo cargo a le vent en poupe. DHL et UPS ont déjà recours à ce mode de transport. Et Amazon vient de recruter deux spécialistes reconnus de la logistique urbaine à vélo à New York. Ono est convaincu de pouvoir jouer sa carte sur ce marché grâce à son véhicule aux courbes futuristes et aux changements de mentalité des citadins, qui ont goûté aux bienfaits des villes plus apaisées pendant la crise sanitaire.

Pour accélérer sa croissance, la jeune pousse allemande a annoncé lundi avoir levé trois millions d’euros auprès d’EIT InnoEnergy, un organisme soutenu par l’Union européenne. Cet argent frais doit permettre à Ono de se lancer cet automne à Berlin, Munich, Leipzig et Langeoog. La société, qui a déjà noué un partenariat avec Hermès, est confiante dans l’avenir. Après l’Allemagne, elle voudrait se lancer dans plusieurs autres marchés européens d’ici 2022 et se doter d’une flotte 14.000 vélos cargo d’ici 2025.

Une « aide prévention Covid » pour le secteur agricole, Social et RH

Une « aide prévention Covid » pour le secteur agricole, Social et RH

La Mutualité sociale agricole instaure une subvention pour aider les exploitants et les employeurs agricoles à lutter contre l’épidémie de Covid-19.

Les entreprises agricoles ainsi que les exploitants fortement impactés par la crise peuvent obtenir de la Mutualité sociale agricole (MSA) une subvention destinée à couvrir le coût du matériel d’hygiène et de sécurité installé, sur les lieux de travail, pour prévenir la propagation de l’épidémie de Covid-19.

Ainsi, cette « aide prévention Covid », d’un montant maximum de 1 000 € hors taxes, permet à l’employeur ou à l’exploitant de financer des achats de matériel destiné à limiter l’exposition des salariés et des exploitants au Covid-19 ainsi qu’à améliorer les conditions de travail.

Attention :
la subvention couvre uniquement les achats effectués entre le 17 mars et le 30 novembre 2020.

Selon la MSA, sont concernés, par exemple, l’achat de lave-mains, de parois en plexiglass, de systèmes d’ouverture automatique de portes ou de dispositifs « sans contact », de signalétique, d’affichage ou la location de véhicule supplémentaire ou de construction modulaire. En revanche, sont exclus de cette prise en charge les équipements de protection individuelle (gants, masques, etc.) de même que les consommables (gel hydro-alcoolique, savons, lingettes…).

À noter :
la MSA précise que le service de santé sécurité au travail en agriculture contactera directement les entreprises de moins de 50 salariés économiquement fragiles. Aucune démarche de leur part n’est donc nécessaire.


l'Etat alerte contre les risques de blanchiment d'argent, Fiscalité et droit des entreprises

La pandémie nourrit la fraude. Et les pouvoirs publics veulent prendre le sujet à bras-le-corps. En ligne de mire : les tentatives de blanchiment via des acquisitions d’entreprises en difficulté menées par des acteurs étrangers et des fonds d’origine criminelle attirés par la crise.

« Avec l’ensemble des autres acteurs publics spécialisés, Tracfin, l’AMF, l’ACPR, la DGFIP ou encore la DGCCRF, nous nous sommes mis en ordre de bataille pour anticiper la menace qui pèse en raison de la crise sanitaire », déclare Thomas de Ricolfis, contrôleur général et sous-directeur de la lutte contre la criminalité financière, à la Direction centrale de la police judiciaire.

« Dans une première vague au début du confinement, nous avons identifié une croissance de l’ingénierie sociale, en particulier en matière de faux ordres de virement et d’escroquerie aux produits sanitaires », explique-t-il. Puis la seconde vague d’abus est arrivée avec le chômage partiel.

Période de « faux calme »

Et une troisième s’est amorcée, conduisant la Direction centrale de la police judiciaire à initier une structure de renseignement, sous pilotage de la direction générale du Trésor, spécialement dédiée à la lutte contre le blanchiment et les rachats frauduleux.

« Compte tenu de la persistance de la pandémie, les difficultés de certaines entreprises françaises peuvent présenter des opportunités pour les escrocs et criminels dans le cadre d’opérations de rachat ou de financement », poursuit Thomas de Ricolfis.

Un grand nombre de sociétés vont en effet devoir rembourser leurs prêts garantis par l’Etat alors qu’elles auront une trésorerie très faible, ce qui en fait des cibles potentielles, précise-t-il. « Nous sommes dans une période de faux calme, où le nombre de procédures judiciaires est moindre que lors des périodes passées. Cela suppose une extrême vigilance, des greffes des tribunaux de commerce, des administrateurs judiciaires aux services répressifs ».

Risque d’ouverture du capital à des acteurs étrangers

Pour l’agence de renseignement financier Tracfin, le risque est d’autant plus élevé quand les apports de capitaux sont internationaux : « des sociétés présentant des difficultés de trésorerie pourraient être amenées à ouvrir plus facilement leur capital à des investisseurs étrangers afin de garantir la pérennité de leur activité », soulignait-elle dès le printemps.

Au total, environ 2.500 faits d’escroqueries diverses ont ainsi déjà été signalés par la police, avec une montée en puissance très rapide : dès le début du mois de mars, Tracfin avait déjà traité une centaine de déclarations de soupçon pour blanchiment. Et sur ce nombre, plusieurs dossiers de tentatives de blanchiment liés à des rachats ont déjà donné lieu à des alertes. Cela concerne en général des PME qui sont sous les radars de l’administration, facilitant l’intrusion de criminels dans l’économie légale.

Preuve que la crise est vue par des acquéreurs comme une fenêtre d’opportunités, les fusions acquisitions visant des entreprises françaises explosent : les montants de transactions ont atteint 53 milliards de dollars au troisième trimestre, treize fois plus qu’entre avril et juin, note Refinitiv, et le deuxième record sur trois mois depuis 2010.

Les deals de moins de 500 millions de dollars représentent l’essentiel du nombre de transactions sur le trimestre (286 sur 292). Ils sont en hausse de 67 % de juillet à septembre par rapport au second trimestre, à 3,9 milliards de dollars.