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Marketing

Isabelle Capron et Marie-Ann Wachtmeister, activistes de la mode durable, Podcast

Isabelle Capron et Marie-Ann Wachtmeister, activistes de la mode durable, Podcast

Isabelle Capron a toujours navigué entre la mode et le business. Jeune étudiante, elle a tout de même préféré HEC aux Beaux-arts, sur les conseils d’un père entrepreneur. Durant ses premières années de carrière, elle enchaîne les postes prestigieux dans les grands groupes, comme Colgate, Lanvin ou bien l’agence de publicité FCB, dans laquelle elle a travaillé durant 15 ans, et dont elle a été directrice générale.

Passée maître dans l’art de transformer les marques, on l’appelle ensuite pour diriger le spécialiste du repas de luxe
Fauchon
 : « J’y ai tout donné pendant 8 ans, développé la marque et redressé les comptes », égraine Isabelle Capron qui a quitté l’entreprise fin 2012. S’en suit ce qu’elle qualifiera d’ « aventure de ma vie ». Elle rejoint
Icicle
, une griffe chinoise de slow fashion, qui produit des vêtements haut de gamme utilisant des matériaux naturels et durables.

Du conseil aux bijoux

Marie-Ann Wachtmeister est une pionnière du digital dans son pays natal, la Suède. Après une carrière dans le conseil qui ne l’a pas pleinement satisfaite, elle cofonde en 2002 Telavox, qui fournit un service de voix par IP dans un environnement numérique encore en construction : « Je suis passé de l’ambiance McKinsey à la start-up », plaisante l’entrepreneuse qui a mené l’entreprise à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires sans
jamais avoir effectué de levée de fonds
.

Podcast Elles ont osé – Isabelle Capron et Marie-Ann Wachtmeister

En 2008, une amie l’entraîne à un atelier de création de bijoux. Elle se prend au jeu, et germe alors dans sa tête l’idée d’une bague avec une pierre précieuse interchangeable. Elle arrive à faire
breveter sa création
, et la commercialise : « Cela m’a amené à travailler avec Poiray, grand joaillier de la place Vendôme ». La voilà introduite dans le monde fermé des bijoux. Elle finit par fonder sa propre griffe,
Courbet
, avec l’entrepreneur Manuel Mallen. L’entreprise se différencie de ses concurrents par ses diamants, entièrement produits en laboratoire : « Ils ont les mêmes propriétés que les diamants de mine. Un gemmologue doit effectuer plusieurs examens s’il veut différencier les deux produits » explique Marie-Ann Wachtmeister.

Développer la mode durable

Si les deux femmes ont d’abord eu un parcours plutôt classique dans le monde du travail, elles ont toutes les deux baigné dans le monde de la mode très jeunes, comme l’explique Isabelle Capron : « Ma grand-mère, d’origine arménienne, a fondé une maison de couture au Liban. Elle achetait des patrons papiers de grandes maisons comme Saint-Laurent ou Dior, et les reconstituait afin de confectionner des robes qui habillaient la haute société libanaise. J’ai grandi dans les couleurs et les tissus. » Une anecdote qui fait sourire Marie-Ann Wachtmeister, dont la mère travaillait justement à la conception de vêtements pour des maisons de luxes françaises, et maniait les patrons de robes. L’entrepreneuse suédoise a quant à elle eu une courte carrière dans le mannequinat, entre le Japon et la France.

Pour Isabelle Capron, la mode du XXIe siècle sera durable ou ne sera pas : « La green fashion va avoir un destin très important dans les années à venir. » Cette nouvelle façon de concevoir les vêtements rassemble à la fois
l’upcycling
, la
seconde main
, mais également la mode durable et respectueuse de la nature, avec le moins de tissu, de teinture et de traitement possible. Des préceptes qui sont également ceux de Marie-Ann Wachtmeister, qui produit des diamants synthétiques dont le coût environnemental et social est plus faible que ceux récoltés dans les mines : « l’énergie pour créer un diamant peut être créée de manière renouvelable », annonce la cofondatrice de Courbet.

Cela peut sembler contre-intuitif, mais pour diffuser leurs principes, les deux femmes dirigent leurs regards vers la Chine. Si le pays est le premier producteur mondial de gaz à effet de serre au monde, il est également celui qui investit le plus dans les énergies renouvelables. Icicle, l’entreprise dont Isabelle Capron est vice-présidente international, a été fondée par un couple de Chinois. Marie-Ann Wachtmeister, quant à elle, a choisi le géant asiatique pour première cible à l’international : « On nous a déconseillé les Etats-Unis. C’est un marché fragmenté et dirigé par les prix. Cela fait maintenant un an qu’on travaille sur la préparation de ce lancement, qui devrait commencer le 1er septembre. »

Les Nouveaux Fermiers misent sur la santé et le Made in France, Le Lab/Idées

Les Nouveaux Fermiers misent sur la santé et le Made in France, Le Lab/Idées

Concurrencer le géant américain Beyond Meat en produisant de la viande végétale plus saine, c’est le pari des
Nouveaux Fermiers
.

Fondée en 2019 par les ingénieurs Guillaume Dubois et Cédric Meston, la marque a d’abord passé plusieurs mois de recherche et développement pour proposer un produit satisfaisant. « On voulait vraiment avoir un produit qui soit à la fois très bon en goût, comme ce qui est réalisé aux Etats-Unis, et très bon pour la santé » explique Cédric Meston.

La santé, un enjeu très français

Car pour lui, le marché français est très en avance sur les problématiques de nutrition : « 80 % des Français connaissent le nutriscore : nous avons l’appli
Yuka
et nous regardons le nombre d’ingrédients contenu dans les produits, ce qui n’est pas du tout le cas aux Etats-Unis. »

Pari réussi semble-t-il puisqu’ils ont convaincu leurs investisseurs simplement en leur faisant goûter à l’aveugle leurs produits, qui ne contiennent en moyenne que cinq ingrédients, et ceux de Beyond Meat qui en contiennent 25.

Une stratégie qui leur a permis de lever 3 millions d’euros en 2019 pour lancer leur production, bien loin cependant des 241 millions de dollars levés en bourse par leur concurrent américain la même année.

Interview de Cédric Meston le 15 juin 2021 au salon Go Entrepreneurs

 

Gare à l’espionnage industriel

Un rapport de force qui pousse Les Nouveaux Fermiers à la méfiance. La marque refuse par exemple de communiquer la localisation précise de leurs usines de production, dont on sait seulement qu’elles sont en France métropolitaine. « Nos
brevets
, c’est ce qui nous différencie des concurrents. Or, il faut environ 18 mois pour qu’ils soient validés, donc en attendant on ne peut pas risquer l’espionnage industriel », explique Cédric Meston.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise n’est pas non plus divulgué. Elle revendique seulement 30 % de croissance par mois en moyenne depuis qu’ils ont commencé à commercialiser leurs produits, en avril 2020.

Nouveaux produits

Un lancement qui ne s’est d’ailleurs pas fait sans mal puisque le confinement, dans un premier temps, les a empêchés d’être
référencés en GMS et en CHR
. Les premières ventes se sont donc faites en ligne, ce qui leur a permis de souder autour d’eux une communauté de consommateurs. Un argument de plus, qui leur a permis dans un second temps de se faire référencer par Monoprix, Carrefour, L’Artisan du Burger ou encore
Pokawa
.

L’entreprise qui compte entre 30 et 40 salariés compte encore développer sa gamme de produits, en incluant toujours plus d’ingrédients français et en multipliant les formes et les saveurs de leur viande végétale. Ils ont ainsi lancé deux nouveaux produits en juin : des merguez et des chipolatas végétales. A point nommé pour la saison des barbecues !

Louvre Hotels lance Hosho, un concept d'auberge de jeunesse low-cost, Franchise

Louvre Hotels lance Hosho, un concept d'auberge de jeunesse low-cost, Franchise

Louvre Hotels Group vient de faire une entrée discrète sur le marché des auberges de jeunesse de nouvelle génération. Le numéro deux français de l’hôtellerie (Première Classe, Campanile, Kyriad, Golden Tulip…), détenu par le géant chinois Jin Jiang , a récemment ouvert au Kremlin-Bicêtre, à la limite sud de Paris, la première unité d’Hosho, un concept plutôt low cost avec lequel il compte bien faire une percée.

L’offre est attractive. Pour 20 euros la nuitée, est mis à disposition un lit capsule avec une literie de qualité (celle de Première Classe), sa liseuse, ses prises (électrique et USB), son placard de rangement et un rideau qui permet de s’isoler. Les chambres, de 4, 6 ou 8 lits, sont équipées d’au moins une salle de douche privative et de WC séparés. Au total, le Hosho du Kremlin-Bicêtre, locataire d’un ancien immeuble de bureaux reconverti, compte 236 lits pour 39 chambres.

Familles visées aussi

Cette capacité d’hébergement ne s’adresse pas qu’aux jeunes avec sac à dos. Hosho vise aussi les familles ou encore une clientèle professionnelle – 10 % de la clientèle environ au Kremlin-Bicêtre – en quête d’un hébergement économique et d’une ambiance autre que celle d’un hôtel classique. Les femmes ont la possibilité d’être regroupées dans une chambre non mixte, voire dans une zone sécurisée avec une partie d’étage fermée.

Un espace commun multiservice permet de couvrir bien des besoins des voyageurs avec machines à laver, fours à micro-ondes et distributeurs automatiques. L’un de ceux-ci propose même une formule petit-déjeuner à 3,50 euros ou la possibilité d’avoir une serviette de bain. Des casiers permettent de stocker du matériel ou des bagages en cas de départ dans la journée.

« Hosho a du potentiel », estime le président de Louvre Hotels, Pierre-Frédéric Roulot. Outre que « le produit se prête bien à la rénovation », il a aussi vocation à être décliné dans des constructions neuves, afin de répondre à un besoin croissant d’hébergements à prix attractifs dans les grandes et moyennes villes.

« C’est une opportunité intéressante. On ne s’interdit pas d’autres projets », confie, de son côté, Dominique Gros, directeur juridique investissements de Société de la Tour Eiffel, propriétaire de l’immeuble du Kremlin-Bicêtre, acquis dans le cadre de l’absorption de la société immobilière Affine RE en 2018 (cette dernière avait lancé l’opération de reconversion). Par ailleurs, Louvre Hotels n’exclut pas un développement en franchise.

A Paris, l’offre continue de s’étoffer en matière d’auberges de jeunesse de nouvelle génération. Après un premier Jo & Joe à Gentilly – commune voisine du Kremlin-Bicêtre -, Accor vient d’en ouvrir un deuxième dans le 20e arrondissement. Proche de la place de la Nation, il confirme un positionnement de lieu de vie décontracté avec bar, restaurant et toit-terrasse végétalisé, ouverts aux résidents ainsi qu’aux locaux.

le business model de la consigne doit encore faire ses preuves, Marketing et Vente

le business model de la consigne doit encore faire ses preuves, Marketing et Vente

Le bon vieux concept des bouteilles de lait consignées n’est pas mort. Depuis un ou deux ans, de jeunes marques nées sur le Web reprennent ce modèle d’antan : récupérer les produits ou les emballages en donnant au client une somme, un bon d’achat ou un avantage. Puis recycler la marchandise ou la remettre sur le
marché de la seconde main
.

La mode n’échappe pas à ce retour de flamme, entretenu par le mouvement anti « fast fashion » dans une industrie textile réputée comme l’une des plus polluantes au monde. En septembre 2020, Ateliers Unes, une marque de mode éthique et collaborative, a lancé sur la plateforme Ulule une paire de collants consignés en nylon recyclé vendue 23 euros dont deux euros de consigne. Un premier test plutôt positif : en trois semaines, il s’en est vendu plus de 6.000 exemplaires et depuis l’automne, 500 paires ont été retournées pour être transformées en chouchous pour cheveux.

Limiter les matériaux pour recycler

« La consigne a d’autant plus d’intérêt pour des produits à courte durée de vie, comme le collant », estime Matthieu Jungfer qui a cofondé Ateliers Unes en 2018. Mais elle peut concerner des articles plus élaborés. Dans ce cas, la consigne engage la marque dans un effort d’écoconception poussée. Rien ne sert en effet de récupérer des produits si on ne peut pas les réutiliser. Ainsi, Hopaal a fait en sorte que sa veste consignée « Infinie », développée avec les
jeans français 1083
, n’utilise qu’une seule matière, du polyester recyclé de fabrication française. L’entreprise peut ainsi lui redonner une seconde vie plus facilement. La marque digitale de vêtements recyclés lancée en 2017 en a fait confectionner 400. La grande majorité a déjà été vendue, à 205 euros pièce, dont 20 euros de consigne.

Plus compliquée est la tâche de
Panafrica
, marque de baskets fabriquées en Afrique avec des tissus wax provenant du Sénégal, du Burkina et du Ghana. Ses chaussures agrègent en effet de nombreuses matières, très différentes : gomme, polyester, coton, toile, colle… La jeune pousse a malgré tout tenté sa chance en avril 2020 avec la basket Arusha, vendue 145 euros, dont 10 euros de consigne en bon d’achat. Eco-conçu, le modèle limite au maximum le nombre de matériaux utilisés. Un test concluant : en trois semaines, près de 1.500 exemplaires ont trouvé preneur sur la plateforme Ulule. « Depuis un an, Panafrica en a récupéré 150 paires mais elle attend de pouvoir en stocker au 3.000 pour commencer le processus de tri et de recyclage », indique Vulfran de Richoufftz, cofondateur de la marque. Les moins usées seront revendues d’occasion sur son site ou expédiées vers zéro waste shoes, un spécialiste du reconditionnement. Les autres seront envoyées chez un partenaire portugais qui va broyer les semelles afin de fabriquer de nouvelles paires.

Près de 1.500 paires de basket Arusha de la marque Panafrica ont été vendues en 3 semaines sur la plateforme Ulule.
– Panafrica

Coûts additionnels de la consigne

Comment fixer le prix de la consigne ? L’équilibre est délicat à trouver. Suffisamment incitatif, le tarif ne doit pas non plus plomber la valeur du produit et freiner l’achat. Chez Hopaal, la question de la rémunération a été au préalable posée à 1.000 clients ou visiteurs du site. 63 % ont répondu qu’une récompense les inciterait à renvoyer la veste. Sur le montant, les avis étaient partagés : 27 % penchaient pour 10 euros, 22 % pour 15 euros et autant pour 20 euros. « Finalement, le produit étant relativement cher, nous avons choisi 20 euros pour maximiser la probabilité que les clients nous renvoient leur veste », explique Clément Maulavé, cofondateur et président d’Hopaal. Un consensus semble se dessiner autour de 10 % de la valeur produit. Mais rien n’est moins sûr ! La preuve, Panafrica prévoit de passer de 10 à 5 euros. En limitant un coût qui grossira au fur et à mesure des retours, la marque cherche à préserver ses marges.

Et pour cause, le système de consigne génère des coûts en cascade. Le premier poste de dépense est celui des frais de retour du produit consigné : 5,50 euros HT par envoi dans le cas des baskets Panafrica. Difficile de faire peser ce coût sur les épaules du particulier qui fait déjà un effort en renvoyant l’article. Deuxième foyer de dépenses : le stockage des articles renvoyés en attendant leur traitement. Il faut ensuite prendre en compte le transport vers les partenaires spécialistes de la valorisation des lots usagés et, en fin de chaîne, les coûts de traitement en vue du recyclage. Etendre la consigne à l’ensemble de l’offre sans avoir testé la logistique et évaluer les coûts serait donc hasardeux. La récupération des produits et leur réutilisation demandent une organisation bien huilée. Faute de quoi, la démarche peut devenir intenable financièrement.

Tester avant de généraliser

Pour généraliser la consigne, de nouvelles ressources doivent être mobilisées. Jusqu’à présent, les marques concernées ont privilégié le
crowdfunding
. Atelier Unes a finalisé en mai dernier une levée de fonds de 400.000 euros sur la plateforme d’investissement participatif Lita.co « afin de développer des vêtements 100 % recyclés et consignés d’ici 2023 ». La marque parisienne de 7 employés vient de sortir une ceinture en matière végétale (marc de raisin) à 50 euros, dont 5 euros de consigne. Le début d’une gamme complète d’accessoires consignés (chaussettes, collants…) chargée de préparer le terrain à tout le prêt-à-porter.

Ateliers Unes, une marque de mode éthique et collaborative, transforme ses paires de collants consignés en nylon recyclé en chouchous pour cheveux.
– Atelier Unes

Après sa veste « Infinie », Hopaal envisage de dupliquer la démarche à des tee-shirts recyclables. Mais l’entreprise de Biarritz compte prendre son temps pour monter un cycle complet qui ne génère pas de surcoût insupportable. « L’idéal est d’arriver à un tee-shirt à 55 euros dont 5 euros de consigne, un prix acceptable par rapport à nos modèles classiques à 45 euros », résume Clément Maulavé. Chez Panafrica, le but est de généraliser progressivement la consigne à toute la collection. Le site de la marque devrait être repensé prochainement pour accompagner le processus.

dark store et points relais, la stratégie logistique de Kol, Le Lab/Idées

dark store et points relais, la stratégie logistique de Kol, Le Lab/Idées

Il est 21 heures. Le couvre-feu sanitaire est tombé et les supermarchés ont descendu leurs grilles. C’est à cette heure-ci que commence la période de rush pour une armée de livreurs de repas, qui sillonnent les rues de la capitale à scooter ou à vélo. Parmi eux, les livreurs de la start-up Kol, déterminés à « sauver l’apéro » des Parisiens.

« Pendant le confinement, les gens prévoyaient plus ou moins bien le fait de ne plus avoir accès aux cavistes ou aux supermarchés. Donc ils faisaient appel à nous », expliquent Baptiste Guez et Pierre Nicolet, les deux cofondateurs de la jeune pousse.

Un chiffre d’affaires mensuel multiplié par cinq

Créée en 2015, leur start-up s’est lancée en tant que caviste en ligne : en une commande via l’application ou le site Web, il est possible de se faire livrer bouteilles de vin, bières ou spiritueux en 20 minutes chrono, jour et nuit. Et « à température de dégustation », s’il vous plaît.

Car ni les confinements, ni la fermeture des bars n’ont signé la fin de la consommation de boissons alcoolisées, que ce soit pour une soirée d’anniversaire en comité réduit ou un simple dîner en amoureux. « Avec les restrictions sanitaires, comme les gens ne pouvaient pas se réunir, les seuls moments de plaisir étaient la nourriture et les boissons », constatent les cofondateurs.

Ils remarquent que leurs clients, en général des « jeunes cadres dynamiques urbains », avaient alors tendance à délaisser les « produits d’entrée de gamme » et à « privilégier la qualité », comme certains vins ou spiritueux plus chers.

Les Parisiens ont été nombreux à passer leur première commande sur Kol ces derniers mois. « C’est l’explosion : avant, on était autour de 250-300 commandes le vendredi soir, là, on dépasse régulièrement les 1.500 commandes », note Pierre Nicolet. En mai dernier, le chiffre d’affaires mensuel a dépassé les 630.000 euros, « plus de cinq fois celui de l’année dernière, qui était déjà exceptionnel », ajoute-t-il.

La start-up d’une trentaine de salariés a pu tenir le rythme grâce à son « dark store » : un entrepôt de 600 mètres carrés où est stockée leur marchandise. Il leur permet de ne pas dépendre des cavistes ou des supermarchés et de « travailler en direct avec les fournisseurs ». « Les produits sont ensuite dispatchés dans plusieurs points relais dans Paris, qui vont compter entre 1.000 à 1.500 références ». De là part la flotte de 150 à 200 livreurs déployés chaque jour.

Pour booster sa croissance, qui gonfle en ce moment « à des rythmes de 30 % par mois voire plus » et survivre dans ce secteur très concurrentiel, la jeune pousse a investi dès le premier confinement dans une campagne publicitaire dans le métro. Elle a aussi décidé de se diversifier en proposant des produits d’épicerie et des plats préparés. « On est maintenant à 20 % de produits hors boisson dans nos commandes, et le but est d’arriver à 50 % », précise Baptiste Guez.

Déjà soutenue par Coca-Cola, dont le fonds d’investissement européen a pris 25 % du capital en 2019, Kol prépare une nouvelle levée de fonds dans les prochains mois. Avec dans le viseur une expansion dans d’autres grandes villes françaises.

Stores et Rideaux muscle marketing et production grâce au numérique, Numérique-Cybersécurité

Stores et Rideaux muscle marketing et production grâce au numérique, Numérique-Cybersécurité

La décoration d’intérieur et le
bricolage profitent d’une embellie
. Les Français ont dépensé 5 % de leur budget total pour rénover et décorer leur intérieur l’an dernier, selon l’Institut d’études et de promotion de l’ameublement.

Stores et Rideaux, une PME de l’Eure-et-Loire, a elle vu son chiffre d’affaires augmenter de 18 % en 2020, à 12,5 millions d’euros. Sous l’effet du confinement et de l’évolution des habitudes de consommation, l’entreprise s’est lancée dans une vaste refonte numérique de ses ventes. Elle espère ainsi améliorer son efficacité et sa productivité.

Du B to B au B to C

Installée en pleine Beauce, à Nottonville, Stores et Rideaux a été créé en 1978. Cette PME industrielle compte une centaine de personnes, dont une cinquantaine dans son usine de 4.500 m² qui produit sur mesure des stores et des rideaux.

« Nous avons pris le virage du net dès mars 2011 », se souvient Stéphane Berretti, le président de
Sodiclair
, du nom de l’entreprise qui a acquis Stores et Rideaux en 2006. Jusqu’alors, les produits étaient vendus directement auprès des entreprises et des collectivités. Deux crises successives ont convaincu le dirigeant de se tourner aussi vers la clientèle grand public. Pari réussi puisque sur les 200.000 stores et rideaux produits en 2020, les deux tiers sont désormais vendus à des particuliers en France et à l’étranger.

« Nous investissons en marketing digital un peu plus d’un million d’euros chaque année », explique Stéphane Berretti. Cet investissement vise à améliorer les sites d’e-commerce et leur référencement sur les moteurs de recherche.

Investissement numérique dans la production

 La production n’est pas en reste. « Nous avons aussi digitalisé la prise de commande, le pilotage de la production et de la logistique », indique Stéphane Berretti. Tous les matins, les commandes provenant des différents sites internet sont aspirées de sorte à générer automatiquement les ordres de fabrication en usine et les achats des matières premières.

Ces flux d’information ont fait gagner du temps. « Traiter une commande prend moins d’une heure contre trois heures auparavant », fait valoir l’entrepreneur. Prochaines étapes pour Stéphane Berretti : digitaliser son service de
relation client
et, parallèlement, appliquer sa stratégie digitale à d’autres secteurs. Dans cette perspective, il vient d’acquérir 80 % d’une usine qui fabrique des spots à lumière LED sur mesure.

Stores et Rideaux anticipe une hausse de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2025. Un pari ambitieux qui passe par un investissement de 1,6 million d’euros dans l’outil industriel avec l’appui financier de la région Centre-Val de Loire au titre du fonds Feder. L’entreprise va acquérir des machines numériques de production, ce qui va lui permettra de passer de 200.000 articles produits chaque année à 280.000. Elle espère également créer entre 30 et 40 nouveaux emplois.

« Moins de notifications, mais mieux », Marketing et Vente

« Moins de notifications, mais mieux », Marketing et Vente

L’utilisateur de smartphone reçoit en moyenne 63,5 notifications par jour, la plupart considérées comme « non utiles ». L’impact sur l’attention et la productivité est bien documenté, et le phénomène d’addiction à la dopamine produite par l’alerte numérique connue du public. Happée par nos machines pleines d’invites sonores et visuelles, notre attention s’épanche et notre santé mentale (celle de nos enfants, aussi) y perd sérieusement au change.

Sociologues, psychologues, neuroscientifiques, médecins et même entrepreneurs tech chevronnés sont unanimes : ce crack digital dégrade notre quotidien et nous conduit à une apocalypse cognitive, aggravant encore le syndrome Fomo, « fear of missing out », la peur de rater quelque chose. Entreprises et créateurs d’apps ont à en répondre. Voici quelques pistes pour limiter les excès.

Mieux notifier

Redonner un sens aux notifications. Google vient de lancer Heads Up, une application d’un nouveau genre. Son objectif : vous souvenir de lever la tête lorsque vous marchez et de décoller les yeux de votre smartphone afin d’éviter les collisions. Nous en sommes donc là… Moins notifier mais mieux : telle est la responsabilité des concepteurs d’application et des employeurs.

Certains médias s’y sont mis en proposant une réelle hiérarchie de l’information et en limitant les push. D’autres entreprises, gagneraient à s’inspirer de solution comme Everbridge, spécialisée dans les situations critiques (sécurité des personnes, continuité de l’activité…) qui nécessitent une force de réaction rapide et collective. En tout cas, il faut rendre à la notification sa capacité à fédérer un engagement collectif plutôt que d’encourager une sursaturation individuelle nocive.

Couvre-feu numérique

Ne pas notifier quand il n’y a pas interaction directe. « Une telle vient de publier du contenu pour la première fois depuis un moment » (Instagram). « N’oubliez pas de capturer les moments inoubliables ce week-end » (Prisma). « Nous avons trouvé plusieurs épingles susceptibles de vous intéresser » (Pinterest). « Félicitez untel pour ses dix-sept ans chez… » (LinkedIn). La liste est longue des apps et outils d’entreprise qui vous notifient quand il ne se passe… rien.

Dans l’économie de l’attention qui régit le numérique, l’objectif est limpide : nous forcer la main pour revenir sur l’application, encore et encore. Par défaut, ce type de d’alerte gagnerait grandement à être désactivé.

Appliquer un couvre-feu numérique. Insidieuse la lumière bleue qui émane 24h/24 7j/7 de nos appareils et vient parasiter jusqu’à nos cycles circadiens. Certains comme Swrve ou Pendo, qui optimisent entre autres les heures auxquelles la notification capte sa cible, aident des milliers d’apps à comprendre que déranger un client la nuit, c’est le perdre. Stoppons les notifications nocturnes !

Notion de fréquence

Rendre le pouvoir à l’utilisateur. Quand on fait la démarche d’ajuster les paramètres de notification sur Facebook, par exemple, le message est clair : « Vous ne pouvez pas désactiver toutes les notifications, mais vous pouvez choisir celles que vous souhaitez recevoir et par quel moyen. » S’ensuit alors un choix parmi 16 types principaux de notifications et quatre moyens de les recevoir (in-app, mail, texto ou dans le navigateur). Faites le calcul… Et, pour peu que vous ayez rejoint plusieurs groupes ou que vous participiez de temps à autre à des événements, l’exercice se complique encore singulièrement.

Halte ! Revenons à des principes simples, accessibles à toutes et tous, tout en renforçant la notion de fréquence pour pouvoir régler la périodicité des notifications et leur volume.

Réguler l’interruption digitale, c’est un rapport à l’autre et à soi différent. Collectivement, nous devons avoir le courage de nous confronter à la folie ambiante et de redonner à chacun son espace vital.

Laurence Borde et Eric Villemin sont membres des Company Doctors, réseau de consultants en entreprise.

Monoprix, le distributeur à l'affût des startups innovantes, Marketing et Vente

Monoprix, le distributeur à l'affût des startups innovantes, Marketing et Vente

« On les a rencontrés durant le Hackaton de Paris & Co en mars 2019. Dès l’été, nous étions dans les rayons de 15 de leurs magasins », raconte Dieudonné Moukoué, cofondateur de la société de coaching sportif Fiters. Son « bienfaiteur », le pôle innovation de Monoprix .

Créé il y a trois ans, ce pôle a pour mission d’identifier des startups innovantes « compatibles avec les valeurs Monoprix et avec les tendances de fond chez les consommateurs, explique Maguelone Paré-Harroch, directrice concept et Innovation chez Monoprix. En ce moment, par exemple, nous sommes focalisés sur le Made in France et le local. Et de plus en plus nous privilégions les petites entreprises, pour que les clients trouvent chez nous ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs ».

Du repérage via Instagram

Pour repérer les sociétés qui les intéressent, les 15 experts en tendances consommateurs du pôle innovation prospectent principalement dans les salons professionnels. Mais avec la pandémie et l’annulation de la plupart des événements, Maguelone Paré-Harroch s’est tournée vers le réseau Instagram , sur lequel elle a pu « trouver énormément de startups prometteuses ». Les entreprises peuvent également se faire connaître elles-mêmes de Monoprix. La directrice du pôle promet de recevoir et d’écouter toutes les propositions, même si la thématique ne fait pas sur le moment partie des projets de Monoprix. « Nous gardons les données sur chaque marque, pour pouvoir les recontacter par exemple pendant la préparation d’un nouveau corner ».

Outre les produits destinés à être mis en rayons « normaux », le pôle innovation de Monoprix expérimente en ce moment deux «  corners  » dédiés aux secteurs « mobilité » et « santé au quotidien ». Après sa première collaboration avec Monoprix, interrompue par la pandémie de coronavirus, Fiters a poursuivi le partenariat au sein du corner « santé au quotidien ». Avec un fonctionnement nouveau puisque la société propose au départ du coaching sportif pour les entreprises auprès d’une centaine de clients dont la SNCF, AXA et la Société du Grand Paris. Dans deux magasins Monoprix, l’un à Troyes dans l’Aube et l’autre à Châtillon dans les Hauts-de-Seine, Fiters commercialise désormais des cartes donnant droit à une heure de coaching à domicile. Une adaptation de leur offre B to B vers le B to C qui a été co-construite avec Monoprix, qui prélève une partie du prix de vente. « L’objectif est d’établir un vrai partenariat, de développer et de raconter une histoire conjointe », explique Maguelone Paré-Harroch.

Des partenariats au-delà des produits

Un modèle qui semble être apprécié par les entreprises concernées. « C’est un partenariat pragmatique et efficace, qu’on établit pas à pas, en test and learn » se réjouit Solange Arnaud, qui a fondé en 2016 Médoucine. Ce réseau référence et accompagne le développement des 1.500 praticiens indépendants de médecines douces, avec un système d’abonnement. Médoucine ne dispose d’aucun produit à vendre chez Monoprix, mais le pôle innovation a tout de même conclu un partenariat avec la jeune société, que Solange Arnaud décrit comme un échange de contenu contre de la visibilité . Concrètement, Médoucine affiche dans le corner des conseils de thérapeutes. Cela permet de sensibiliser le public aux médecines douces tout en faisant la promotion de la marque, de façon totalement gratuite pour les deux parties. Il n’est donc pas nécessaire de proposer un produit à mettre en rayon pour pouvoir être « référencé » chez Monoprix. « Ce qui nous intéresse avec ces corners, c’est surtout un retour en matière d’image, et l’impact qu’ils vont avoir sur les chiffres globaux et sur le panier moyen du magasin », explique la directrice du pôle.

Se faire référencer en GMS, ça se prépare

Cependant, et même si Monoprix se revendique « bienveillant » envers les petites structures, se faire référencer dans la grande distribution implique certains efforts. « Il faut se lancer seulement quand on est prêt, d’autant que Monoprix aime que ça aille vite, conseille Camille Brocco, cofondatrice de Rainbow, qui commercialise les Cosmétiques et produits bien-être au CBD , via les marques Peace & Skin et Kaya. Il faut être capable de fournir le produit en quantités suffisantes, avec la logistique qui va avec. Il faut remplir des fiches produit et donc remplir un certain nombre de standards de qualité. Pour le corner, il a aussi fallu former les équipes de Monoprix sur notre produit. » La société créée en novembre 2019, revendique 10.000 clients et une présence dans cinq pays (France, Royaume-Uni, Italie, Pologne et Allemagne). Elle est également présente dans les corners « santé au quotidien » de Monoprix, ce qui en fait la première marque à commercialiser du cannabidiol en grande surface en France. Des prérequis que confirme Maguelone Paré Harroch : « nous sommes très exigeants sur le cahier des charges, même si nous souhaitons établir rapidement les partenariats, pour être toujours en mouvement. »

Le corner « santé au quotidien » devrait être étendu à huit magasins de plus en juin. Et si ces tests sont concluants, il est envisagé de l’étendre à la majorité du parc de Monoprix. Le secteur semble porteur puisque le distributeur Decathlon a également lancé le 19 mai un « espace d’expérimentation de la santé » made in France dans son magasin de Villeneuve-d’Ascq (Nord).

Pimkie et Jules lancent des rayons de seconde main, Franchise

La vente de vêtements de seconde main ne cesse de se développer dans les enseignes, notamment de la galaxie Mulliez, qui derrière l’argument de réduire leur empreinte environnementale cherchent avant tout à faire revenir les clients en magasin. Après les corners de vêtements d’occasion – fournis par Patatam – à Auchan (actuellement dans 84 magasins) et Kiabi (dix magasins), c’est au tour de Pimkie et de Jules de faire leurs tests. Les deux enseignes sont toutes deux en partenariat avec Eureka Fripes, leader international de la vente d’articles de seconde main en B to B et fondateur du concept Kiloshop. Et c’est sans doute ce qui a inspiré Pimkie, qui pour se démarquer, a choisi de vendre ses vêtements de seconde main au kilo.

L’enseigne, qui compte 600 magasins en France, lance à l’occasion de la réouverture des commerces non essentiels mercredi 19 mai un test dans quatre boutiques à Lille, Paris (place d’Italie), Bordeaux et Rouen. Un corner Re. Love, à la déco vintage, sur 10 à 15 % de la surface, propose une sélection de marques japonaises, des produits très qualitatifs, au prix de 30 euros le kilo l’été et 20 l’hiver. Une balance en rayon permet à la cliente d’avoir une idée du prix.

Levée les freins à l’achat

« Même si Vinted a démocratisé le seconde main, une femme sur deux en France n’y a jamais eu recours, par crainte de la qualité ou de l’hygiène », avance la responsable du projet chez Pimkie, Quitterie Barennes. « Avec Re. Love et de la seconde main de qualité, nous proposons à nos clientes de faire le premier pas vers une consommation plus responsable », ajoute-t-elle. C’est une offre très complémentaire de l’assortiment de l’enseigne qui, d’ailleurs, mélange des articles Re. Love et avec ceux de sa propre collection sur certaines silhouettes en magasin.

Une balance en rayon permet à la cliente d’avoir une idée du prix.

​Mais l’enseigne poursuit aussi un autre objectif qui est de développer le trafic dans les magasins, lesquels « souffrent depuis plusieurs années d’une perte d’attractivité », reconnaît la responsable. Et surtout de faire revenir souvent la cliente avec un réassort de produits uniques toutes les semaines, contre tous les mois et demi pour sa collection. Pimkie pense déjà à augmenter ce rayon avec, éventuellement, des produits Army dès le mois de septembre.

Pièces uniques

Chez Jules, qui totalise 460 magasins en France, un rayon seconde main baptisé Rewear a été installé en février dernier dans la boutique du centre de Lille, fermé un mois et demi plus tard pour cause de confinement. Avant la réouverture du 19 mai, il a été déployé sur 18 autres sites, et propose 250 pièces vintage, « triées sur le volet par Eureka, des pièces uniques qu’on ne trouve pas ailleurs », explique Aurélien Knoff, chef de projet marketing chez Jules. Des marques américaines de streetwear, sportswear et denim (Wrangler, Levis…) ou encore des blousons d’équipes de base-ball.

L’enjeu pour l’enseigne de prêt-à-porter masculin est de se différencier tout en jouant sur l’argument vertueux d’un moindre impact sur le réchauffement climatique de la planète. L’enseigne qui collecte aussi les vêtements usagés en magasin a, par ailleurs, mis au point avec l’atelier Résilience à Roubaix une collection capsule de six vêtements upcyclés, en clair des invendus transformés en vente depuis le 1er mars sur son site internet.

Disparue en 1968, la marque de vélo Dilecta se remet en selle, Le Lab/Idées

Disparue en 1968, la marque de vélo Dilecta se remet en selle, Le Lab/Idées

C’est reparti pour un tour ! La marque Dilecta, fondée en 1913 et stoppée en 1968, reprend vie sous l’impulsion d’Eric Vanhaverbeke. Deux modèles sont commercialisés. Un troisième, plus urbain, est en préparation. « C’est une véritable renaissance », se réjouit Eric Vanhaverbeke. Ce professionnel du secteur, qui a travaillé pendant plusieurs années pour des grands groupes français spécialisés dans le deux-roues, cherchait à reprendre une marque de vélos depuis plusieurs années. Ses critères : une marque française avec une histoire.

Reprendre une marque disparue

« J’ai étudié plusieurs possibilités, mais mon choix s’est finalement porté sur Dilecta lorsque, au moment du premier confinement, j’ai découvert dans ma maison de famille d’anciennes photos de mon père portant ses couleurs ainsi que son vélo Dilecta, oublié dans le garage », raconte l’entrepreneur. Jean-Pierre Vanhaverbeke était en effet coureur cycliste professionnel et, dans les années 1960, il a couru dans l’équipe Kamomé-Dilecta-Dunlop. Un lien affectif avec son père qui fait se replonger le fils dans l’histoire de cette marque disparue après 55 ans d’existence avec l’essor du cyclomoteur. Plusieurs décennies se sont écoulées, mais impossible de repartir de zéro comme si de rien n’était. Pour faire revivre la marque Dilecta, Eric Vanhaverbeke a d’abord dû rechercher les éventuels ayant droits. « Il se trouve qu’il n’y en avait pas. Donc, il m’a suffi de redéposer la marque
 », explique-t-il.

Le père de l’entrepreneur Eric Vanhaverbek a couru dans l’équipe Kamomé-Dilecta-Dunlop dans les années 1960.
– Dilecta

Adapter l’ancien au présent

Aucun brevet n’est racheté mais autant que possible, Eric Vanhaverbeke a souhaité conserver l’ADN de Dilecta. Raison pour laquelle il a choisi de baser la production dans le fief historique de la marque, dans le Centre-Val de Loire, où le souvenir des grandes années Dilecta est encore présent. « J’ai été agréablement surpris de découvrir que dans l’Indre, et plus particulièrement au Blanc où se trouvait l’usine qui employait jusqu’à 250 salariés, la marque était encore très présente », reprend l’entrepreneur.

Le musée des Amis du Blanc, consacré à l’artisanat local, fait notamment la part belle à ces vélos et leur a même dédié une exposition en 2019. Le logo a légèrement été remanié et les couleurs jaune et bleu, portées par les plus grands coureurs de l’époque comme les frères Pélissier et André Darrigade, s’affichent fièrement sur le site internet, en souvenir de la grande époque de Dilecta. « Nous proposons cependant 16 coloris différents pour personnaliser son cadre selon ses goûts, précise Eric Vanhaverbeke. Pour le reste, nous avons gardé ce souci du détail et ce côté artisanat français, caractéristiques de la marque. »

– Dilecta

Marché de niche

Changement majeur, en revanche : son positionnement. Exit la performance sportive, Dilecta veut renaître sous l’ombrelle du plaisir. Depuis le premier confinement, le vélo a le vent en poupe. Toutefois la concurrence reste rude, en particulier sur les segments « sport » sur lesquels se positionnait autrefois la marque. « Les tickets d’entrée étaient trop élevés sur ce marché. Alors, nous avons choisi un positionnement ʺplaisirʺ, pour les passionnés du vélo et de l’art de vivre à la française », commente le repreneur. Un marché de niche où les prix peuvent être dissuasifs : de 4.000 à 10.000 euros pour les modèles les plus élaborés. Pour l’instant, les vélos Dilecta sont fabriqués en petites séries par un artisan dédié dans un atelier partenaire situé près de Tours. Une dizaine de personnes travaillent en externe sur le design, la technique et le marketing. Avec le temps, et si l’aventure se poursuit, le repreneur n’exclut pas de rouvrir une usine dans les environs, espérant ainsi renouer avec ses racines.

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