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Une de Entrepreneur France

Palata Azimbo, entrepreneur autodidacte, Le Lab/Idées

Palata Azimbo, entrepreneur autodidacte, Le Lab/Idées

Ex-maître d’oeuvre sur des chantiers, le trentenaire s’est formé à l’entrepreneuriat sur le terrain. Il lance en solo sa troisième société, qui commercialise un logiciel de gestion pour le BTP.

A trente-deux ans, Palata Azimbo a déjà créé trois entreprises. Ingénieur BTP de formation, puis coordinateur de travaux dans une société de construction, il réalise que sa vie de salarié ne lui convient pas après le décès de l’un de ses tuteurs d’école. En 2013, avec un ami, il lance une première affaire dans le domaine des loisirs, Footbulle. C’est ainsi qu’il attrape le virus de l’entrepreneuriat. Il ne se verse pas de salaire et vit grâce à ses allocations-chômage mais qu’importe : pendant deux ans, il découvre « la passion d’entreprendre et un objectif de vie ». L’entreprise emploie jusqu’à neuf personnes avant de fermer, le marché se révélant trop restreint.

Tester très tôt auprès des clients

Loin d’être découragé, Palata Azimbo se met ensuite à son compte comme ingénieur travaux indépendant sous le statut d’
autoentrepreneur
. Pas question de retourner dans le monde du salariat. En parallèle, avec un associé, il lance en 2016 une société de services facilitant la vie des agents immobiliers. L’expérience dure dix-huit mois. « Notre erreur a été de vouloir faire le concept parfait avant de le proposer au client
 », analyse l’entrepreneur francilien. Une leçon dont il tiendra compte pour créer en 2020 un logiciel de gestion destiné aux chantiers du BTP. Pour cette activité, il fonde en solo une société à part entière : Le Citron Ingénieux Solutions. Depuis septembre 2020, Palata Azimbo recueille un maximum de
retours clients
pour ajuster l’offre aux besoins réels des entreprises de construction ou des bureaux d’études. Ce n’est que lorsque le «
proof of concept
 » sera validé qu’il sollicitera un
accompagnement auprès d’un incubateur
ou d’investisseurs publics et privés. Pour autant, l’entrepreneur ne se sent pas isolé : il s’est constitué un petit cercle d’entrepreneurs d’horizons différents avec qui il échange régulièrement.

« Dépenses d’intérêt commun »

« Entreprendre, c’est soulager une douleur constatée par beaucoup », estime Palata Azimbo. Elaboré avec l’aide d’un développeur informatique, son nouveau logiciel, Compte Prorata.fr, facilite la gestion des « dépenses d’intérêt commun » (base de vie, eau, électricité, gardiennage…) réparties entre toutes les entreprises intervenant sur un chantier. Dans un secteur faiblement digitalisé, ce « compte prorata », complexe et chronophage, est souvent source d’erreurs et de conflits.

Malgré la crise sanitaire, la commercialisation du logiciel a commencé. Une entreprise prévoit de l’étendre à tous ses chantiers début 2021. Deux autres le testent auprès de leurs équipes. « Néanmoins, la crise du Covid a un impact : les clients potentiels se montrent plus frileux pour investir dans un contexte économique incertain », explique Palata Azimbo. L’objectif est d’équiper une vingtaine de chantiers ces prochains mois avant de déployer la solution plus largement d’ici à deux ans.

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les patrons de PME plus cachotiers, Fiscalité et droit des entreprises

les patrons de PME plus cachotiers, Fiscalité et droit des entreprises

En matière financière, le Covid-19 risque bien de renforcer l’adage « pour vivre heureux, vivons cachés ». De plus en plus pratiquée avant la pandémie, la confidentialité des comptes devrait tenter plus d’un patron de TPE-PME confronté à des comptes dégradés. Selon le bilan national dressé par les greffes des tribunaux de commerce, dévoilé jeudi 28 janvier, 47 % des entreprises ont opté pour la confidentialité en 2020, contre 41 % en 2019 et 36 % en 2018. « Aujourd’hui, l’exception est de rendre publics ses comptes », estime, même, Laurent Benoudiz, président de l’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France.

La réglementation a ouvert le champ des possibles. Auparavant circonscrite aux micro-entreprises pour les comptes annuels, la possibilité de ne pas rendre public les comptes de résultat a été étendue par la loi Macron de 2015, puis la loi Pacte de 2019 aux petites PME. Elles doivent remplir deux des trois critères – moins de 12 millions d’euros de chiffre d’affaires net, 50 salariés, et total du bilan de 6 millions d’euros. Une fourchette qui englobe presque 95 % du tissu des entreprises françaises.

Comment cela fonctionne ? Une fois leurs comptes clos et validés, les entreprises doivent les transmettre à l’administration fiscale. C’est lorsqu’elles les déposent ensuite – là aussi, une obligation – auprès du greffe du tribunal de commerce, qu’elles peuvent opter pour une déclaration de confidentialité de leur compte de résultat. Dans ce cas, les comptes ne seront pas rendus publics, mais accessibles uniquement à l’écosystème bancaire, dont la Banque de France, et aux administrations qui le demandent.

Les patrons de PME de plus en plus adeptes de la confidentialité des comptes

Les dirigeants craignent une cotation dégradée de la Banque de France

Pour éviter une cotation annuelle dégradée de la part de la Banque de France, nombre de dirigeants pourraient être aussi tentés de ne pas transmettre leurs bilans à la Banque de France. Ce n’est pas un geste obligatoire (même si l’institution bancaire peut en demander l’accès). Une crainte infondée, a assuré la Banque de France, qui a indiqué qu’elle prendrait en compte la crise sanitaire exceptionnelle. « Il ne faut pas avoir peur de la cotation et au contraire, prendre les devants pour expliquer ses difficultés à son conseiller », conseille Laurent Bénoudiz, à la tête des Experts-comptables d’Ile-de-France. L’institution note entre 250.000 et 260.000 entreprises réalisant plus 750.000 euros de chiffre d’affaires. Cette note sert de référence aux réseaux bancaires pour l’accès au crédit.

Au-delà des difficultés financières ou non de l’entreprise, le compte de résultats dévoile bien des indices : les ventes et les achats de marchandises, les marges commerciales, la masse salariale, la politique d’investissement, la stratégie industrielle. Un vrai livre ouvert sur ses forces et ses faiblesses. Les arguments sont nombreux pour ne pas en dévoiler la teneur aux concurrents, ou pour se cacher en cas de méforme ou même de réussite de l’entreprise.

« Les bénéfices élevés peuvent inciter un fournisseur à tirer sur les prix, des pertes peuvent inquiéter et éloigner les clients », glisse un greffier. « Ce secret des affaires est essentiel, déclare Lionel Canesi, président du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables, et cela n’empêche pas le dirigeant de transmettre son compte de résultat lorsque son banquier, son assureur-crédit ou un fournisseur le lui demande. »

Amende en cas de non-dépôt des comptes

Cette culture du secret est bien ancrée. En réalité, avant même que la loi n’étende la confidentialité , bien des patrons la pratiquaient en ne déposant même pas leurs comptes du tout ou en optant pour la confidentialité sans être dans les seuils autorisés. Une des raisons étant la quasi absence de sanction. Dans les faits, les patrons risquent une pénalité de 1.500 euros, voire une mise sous astreinte par le tribunal de commerce.

Sur le terrain, la tolérance est de mise. « J’ai beaucoup de clients qui déposent leurs comptes après trois ou quatre années de retard seulement quand ils sont mis en demeure, et ce n’est pas forcément des entreprises qui vont mal », souligne Laurent Benoudiz. « Les juges sont certes compréhensifs, sauf si c’est pour cacher des difficultés et un possible dépôt de bilan », détaille Valérie Creusot-Rivière, à la tête d’Expertis CFE, et présidente de l’Ordre des experts-comptables de Lorraine.

Car, c’est une inquiétude des acteurs de la prévention : à l’heure où le taux de défaillance historiquement bas – le plus bas depuis trente ans – cache des difficultés qui risquent d’exploser à la fin des aides d’Etat, la non-publication et surtout le non-dépôt des comptes tend à brouiller les pistes. Par ailleurs, dans un contexte incertain, opter pour l’opacité et le secret peut être une erreur stratégique. « Je conseille plutôt aux dirigeants d’être transparents. Aujourd’hui, tout le monde a le réflexe d’aller voir sur Internet la situation d’une entreprise. Ne pas le dire peut-être contre-productif et interprété comme le fait qu’il y a quelque chose à cacher », pointe Valérie Creusot-Rivière.

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hausse inquiétante en 2020, Fiscalité et droit des entreprises

hausse inquiétante en 2020, Fiscalité et droit des entreprises

Le phénomène était déjà à la hausse depuis quelques années, mais la crise du Covid amplifie ce goût croissant des patrons pour le secret de leurs données financières, comme en témoigne Jean-François Doucède, greffier associé du tribunal de commerce de Bobigny et administrateur du GIE Infogreffe.

De plus en plus d’entreprises choisissent la confidentialité des comptes, le constatez-vous à Bobigny ?

La tendance est en nette hausse. En 2020, 45 % des entreprises ont déposé des comptes confidentiels au tribunal de commerce de Bobigny, contre 38,2 % en 2019 et 22 % en 2018. La confidentialité a été facilitée par la réglementation, et dernièrement par la loi Pacte, pour se mettre au niveau des autres pays européens, et les dirigeants en ont profité. La pandémie a aussi poussé en ce sens.

Est-ce que cela pose un problème ?

Ce n’est pas un élément positif pour l’écosystème, car la finalité du dépôt des comptes est de donner une visibilité sur la situation économique de l’entreprise pour tous les partenaires, les fournisseurs, les clients. La publicité a cette vertu, celle de créer la confiance. Choisir la confidentialité, cela peut être préjudiciable dans le crédit interentreprises. Cela crée une opacité. Par ailleurs, le fait qu’une entreprise ne publie pas ses comptes peut être interprété comme le signal qu’elle ne va pas bien. Mais il y a plus inquiétant, c’est la hausse du non-dépôt des comptes, qui lui est obligatoire.

La pandémie a-t-elle un effet sur ce non-dépôt des comptes ?

Oui, l’année 2020 s’est soldée par un nombre impressionnant de non-dépôts de comptes. Près de 56 % des entreprises ne les ont pas déposés. Mécaniquement, comme de plus en plus d’entreprises ont le droit de ne pas rendre publics leurs comptes de résultat, elles n’ont plus de raison de ne pas les déposer. C’est pour cela que le nombre de celles qui ne déposaient pas leur compte avait baissé avant l’épidémie, de 38,3 % en 2018 à 25,4 % en 2019. La pandémie a fait repartir ce chiffre à la hausse.

Comment l’expliquer ?

Les délais de trois mois qui ont été accordés pour l’approbation des comptes justifient en partie cette hausse, certaines ont pris du retard pour les déposer. On continue d’ailleurs à recevoir des bilans qui auraient dû être bouclés il y a deux à trois mois. Mais cela explique tout au plus 10 % des cas. Ce chiffre de 56 % est inquiétant, car il peut signifier un manque d’envie du dirigeant de se projeter, d’aller de l’avant, comme si l’entrepreneur anticipait une fermeture. Par ailleurs, cela empêche l’entreprise d’accéder au marché public, ou de travailler en sous-traitance.

Nous venons d’envoyer une lettre de relance à 35.000 entreprises. Elles risquent une amende de 1.500 euros, voire ou une mise sous astreinte par le tribunal. Cela empêche aussi d’élaborer l’indicateur de performance que les greffiers mettent à disposition des chefs d’entreprise pour qu’ils puissent s’évaluer et prendre conscience de leurs difficultés.

Vous dites que cela freinera aussi la détection des entreprises en difficulté, pourquoi ?

Ces comptes annuels permettent au tribunal d’identifier les entreprises qui ne vont pas bien pour les accompagner ensuite via les procédures de prévention. Et là, il y en beaucoup qui passeront sous les radars. Or il y a souvent une forte corrélation entre celles qui ne déposent pas et celles qui font l’objet d’une procédure collective ensuite. Les dégâts liés aux entreprises en difficulté risquent d’être croissants.

L’an dernier, nous avons enregistré une baisse des procédures collectives (sauvegarde, redressement et liquidation judiciaire), avec 1.000 opérations, contre 2.400 habituellement. Mais le nombre de salariés concernés était bien plus important, avec de grosses entreprises touchées (Naf-Naf, Celio, Conforama, etc.). Les procédures ont impliqué 7.280 salariés et 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, contre 3.231 salariés et 865 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019.

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Vroomly lève 5 millions pour digitaliser les professionnels, Financement

Vroomly lève 5 millions pour digitaliser les professionnels, Financement

Les automobilistes le savent bien : il est important d’entretenir correctement son véhicule si on veut s’éviter des mauvaises surprises sur la route. Mais le changement d’une pièce ancienne ou défectueuse est souvent une source de stress. « Il y a un problème de confiance entre les garagistes et les consommateurs. Or, cette confiance se gagne avec une meilleure information », est convaincu Alexis Frerejean, le patron et fondateur de Vroomly.

Cette jeune pousse a créé une plateforme (Vroomly Booking) qui permet de comparer les prix des garages près de chez soi, d’avoir des informations sur la qualité du service fourni grâce à un système de notation, d’obtenir un devis en ligne, puis de réserver un créneau horaire disponible.

Résultat : un automobiliste qui doit changer ses plaquettes de frein sait à l’avance combien il devra débourser en récupérant son véhicule. « Le prix est un critère important sur Vroomly mais pas le seul : 40 % des clients vont prendre le garage le moins cher, mais 30 % le plus proche de chez eux, et 30 % le mieux noté », indique Alexis Frerejean.

La carte de la transparence

En jouant la carte de la transparence, les garagistes qui travaillent avec la start-up peuvent améliorer leur présence en ligne et espérer séduire de nouveaux clients. A chaque réparation, Vroomly touche une commission de 10 %. Fondée en 2018, la jeune pousse s’est rapidement fait connaître dans le secteur automobile. « On avait 1.500 garagistes partenaires en mars dernier. On en a désormais environ 3.000 », affirme Alexis Frerejean.

Malgré la pandémie de Covid-19, synonyme de fermeture des garagistes pendant de longues semaines, Vroomly assure avoir permis plus de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en atelier en 2020 auprès de ses clients. Et la société ne veut pas s’arrêter en si bon chemin : elle annonce avoir réalisé une levée de fonds de 5 millions d’euros auprès de Via ID (Cyclofix, Heetch, Drivy), qui est son investisseur historique.

Ces nouvelles ressources doivent permettre à la jeune pousse de convaincre de nouveaux garagistes indépendants de rejoindre son réseau. Vroomly souhaite avoir entre 5.000 ou 6.000 partenaires certifiés d’ici à un an. La jeune pousse va également étoffer ses effectifs. « On va passer d’un peu plus d’une trentaine d’employés à une soixantaine dans un an », précise le patron.

Marketplace pour les pièces détachées

En parallèle, la société veut continuer à développer sa nouvelle place de marché (Vroomly Parts), qui permet aux garagistes de comparer le prix des pièces détachées et de les obtenir plus rapidement. « On apporte déjà des clients aux garages, on veut maintenant améliorer leur rentabilité », explique Alexis Frerejean. L’enjeu est de taille : le marché de l’entretien automobile (pièces et service) pèse 220 milliards d’euros sur le Vieux Continent mais est peu digitalisé. Les garagistes ont en effet pour habitude d’acheter des pièces auprès des mêmes fournisseurs.

Après avoir débuté en France, la jeune pousse se dit également prête à franchir les frontières. « On veut être le SaaS pour les garagistes en Europe », glisse Alexis Frerejean. La jeune pousse prospecte dans plusieurs pays, et notamment en Espagne, même si elle n’a pas de date de lancement à communiquer pour le moment. Il ne lui a pas échappé que, de l’autre côté des Pyrénées, 85 % des garagistes sont indépendants et que leur présence en ligne est perfectible.

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privation du fonds de solidarité, Fiscalité et droit des entreprises

Le mouvement est très minoritaire mais il trouve un large écho sous la loupe grossissante des réseaux sociaux. Et il n’en est pas moins scruté de très près par l’exécutif.

Lundi 1er février, plusieurs restaurateurs ont rouvert leurs portes à l’appel de l’un d’entre eux, situé dans le Doubs, malgré les interdictions et tout en promettant de respecter les mesures sanitaires. « Bien sûr on craint une sanction ou une amende, mais aujourd’hui on souffre déjà tellement qu’un petit plus ou un petit moins de souffrance, je prends », a déclaré en fin de semaine dernière sur BFM Lyon un restaurateur de Villeurbanne, avant finalement de reculer et de ne pas ouvrir son restaurant, satisfait du « message fort » envoyé aux autorités.

Face à ces signes, encore timides et symboliques, d’une désobéissance civile, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, a affiché ce lundi une ligne très ferme, tout en évoquant des « cas isolés ». « C’est extrêmement dur pour les restaurateurs, moralement et économiquement. Je le sais. Cela ne justifie en rien de ne pas respecter des règles qui sont d’abord des règles sanitaires. […] Tous ceux qui restent ouverts […] seront suspendus pendant un mois de l’accès au fonds de solidarité et, si jamais il y a récidive, ils n’y auront plus accès du tout », a-t-il prévenu sur RTL.


Contrôles renforcés

Vendredi 1er février, Jean Castex avait déjà annoncé des contrôles renforcés pour faire respecter le couvre-feu, mis en oeuvre et médiatisés durant le week-end. Face à un relâchement qui se manifeste notamment par l’ouverture de restaurants clandestins, fréquentés parfois par des policiers et des juges, l’exécutif ne veut pas non plus donner l’impression de l’existence de passe-droits, alors que le manque de perspectives plombe le moral des Français.

« Il ne faut pas perdre l’adhésion des Français aux mesures restrictives », estime-t-on à Matignon. Le mouvement anti-mesures sanitaires est amplement relayé par des mouvements d’extrême-droite comme ceux de Florian Philippot, l’ancien numéro deux du RN, ou de Jean-Frédéric Poisson.

La question de l’acceptabilité des mesures de restriction contre le Covid a joué dans la décision d’Emmanuel Macron de ne pas procéder à un nouveau confinement, une mesure de moins en moins acceptée au fil des mois. « En ne confinant pas à nouveau, le président dit aux Français qu’il leur fait confiance, en espérant qu’ils continueront à faire attention », estime une députée de la majorité.

Pas de mouvement anti-masques en France

S’ils ne nient pas l’existence de ces mouvements, les proches d’Emmanuel Macron constatent aussi qu’ils n’ont rien de massif. Même réticents, les Français respectent dans leur grande majorité les mesures barrières. En France, et contrairement à d’autres pays, les anti-masques n’ont pas émergé et le mouvement anti-vaccin est emporté aujourd’hui par une demande très forte de vaccination dans l’opinion. Dans plusieurs pays, les mesures de restriction ont donné lieu à des protestations, parfois violentes comme aux Pays-Bas .

De tels mouvements n’en restent pas moins difficiles à anticiper. « La vague de contestation est moins forte en France que dans des pays comme les Pays-Bas mais il suffit de pas grand-chose pour que ça craque quelque part, comme cela s’est passé au début du mouvement des  »gilets jaunes » », alerte Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion chez Harris Interactive.

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la gouvernance, clef de voûte de la transmission, Cession d'entreprise / transmission

la gouvernance, clef de voûte de la transmission, Cession d'entreprise / transmission

Dans un monde idéal, les dirigeants des entreprises familiales auraient, parmi leurs enfants, un fils ou une fille compétent(e) reprenant la direction de l’entreprise, assurant la poursuite de la « success story » familiale… Or seules 3 % des entreprises familiales passent le cap de la 4e génération.

Formaliser un plan de transmission

Plus la famille s’agrandit, plus il y a d’actionnaires, et donc à terme des divergences d’intérêts. Avec l’arrivée de la 3e génération, on assiste à la naissance de confédérations de cousins, qui peuvent tous être des actionnaires. Parmi eux, seuls quelques-uns se sentiront impliqués dans la poursuite de l’entreprise familiale, tandis que les autres auront des objectifs totalement différents.

En 2019, près de 89 % des entreprises sondées n’avaient
pas de plan de transmission ou de succession
formalisé. C’est ce que révèle la première édition de l’Observatoire national de l’entrepreneuriat familial réalisé par Opinion Way pour la chaire « Entrepreneuriat familial et société » d’Audencia en partenariat avec le FBN France. Et le bouleversement de la crise du coronavirus a encore relégué sous la pile cette question, noyée dans la tourmente pour
maintenir l’entreprise hors de l’eau
. L’étude montre pourtant qu’une bonne entente entre les actionnaires familiaux et le successeur est l’un des leviers de la transmission et que le passage de témoin est une période charnière pour la pérennité de l’entreprise et son développement.

Structurer et professionnaliser sa gouvernance

L’harmonie familiale et la pérennité dépendent de la confiance dans la manière dont les décisions sont prises, pour garantir aux actionnaires que leur capital matériel et immatériel est déployé dans leur intérêt commun.

Le processus de choix du successeur devrait donc être intégré dans une structure de gouvernance formelle. Charte familiale, conseil de famille,
conseil d’administration
sont d’une aide précieuse. En structurant la gouvernance familiale, on augmente l’engagement des membres familiaux et on favorise le partage équilibré d’informations. Structurer et professionnaliser sa gouvernance nécessite également une certaine flexibilité face aux changements liés à l’interaction entre la famille, l’entreprise et les autres parties prenantes.

De nombreuses entreprises familiales, après avoir structuré leur gouvernance, font le choix d’un successeur en dehors de la famille, sans pour autant renier la poursuite du caractère familial de l’entreprise. Le choix d’un successeur dirigeant extérieur peut même renforcer la compétitivité de l’entreprise en accélérant son développement. « La maturité des actionnaires couplée au développement des groupes familiaux les incitent davantage que par le passé à un top management non familial et une gouvernance avec des administrateurs indépendants » confirme Johan Gaulin, avocat associé chez EY en charge du marché des entreprises familiales.

Préparer la nouvelle génération

La professionnalisation de la gouvernance permet aux jeunes générations de se familiariser très tôt avec l’entreprise, son management et sa gestion. Cette phase de transition peut d’ailleurs constituer une mise à l’épreuve permettant d’aboutir à la sélection du meilleur candidat.

Pour Caroline Le Biez, leader nextgen au sein du FBN France et fondatrice du podcast wenextgen, « l’enfant n’est plus nécessairement considéré comme l’héritier naturel du parent fondateur. Reprendre une entreprise requiert un phasage en amont : le parcours académique permet d’acquérir les compétences nécessaires, qui serviront d’appui pour une première expérience, idéalement en dehors de l’entreprise familiale. Ensuite viendra le temps de jouer un premier rôle dans l’entreprise, sur une fonction soit opérationnelle soit de gouvernance. Selon ses compétences et envies, il lui appartiendra de poursuivre ou non son parcours entrepreneurial soit dans l’entreprise, soit à l’extérieur. »

L’auteur : Miruna Radu-Lefebvre est titulaire de la chaire « Entrepreneuriat familial et société » à Audencia.
– Photo Frédéric Sénard/Audencia Group

Ubikey adapte son outil de management multi-écrans, Numérique-Cybersécurité

Ubikey adapte son outil de management multi-écrans, Numérique-Cybersécurité

Comment maintenir les rendez-vous essentiels à l’organisation interne d’une entreprise à l’heure du télétravail ? La question hante depuis près d’un an les managers confrontés au casse-tête des briefings et autres réunions de suivi de production à distance. Pour répondre à leur problématique, Ubikey, spécialiste des outils collaboratifs né de travaux de recherche à l’université de technologie de Compiègne (UTC), a décidé d’adapter son logiciel historique aux spécificités du télétravail .

Développé à l’origine pour les écrans interactifs en entreprise, les fameux tableaux blancs électroniques, son logiciel Ubikey Office a fait l’objet de nouveaux développements pour s’adapter à la boîte à outils du télétravailleur, écrans de bureau, tablettes ou smartphone.

Les fondamentaux du produit restent inchangés pour rester fidèles « au principe du management visuel, basé sur une présentation très lisible et l’implication des équipes », explique Atman Kendira, PDG fondateur de l’entreprise créée en 2015 à Compiègne (Oise). « Les méthodologies ‘lean’ et ‘agile’ ont prévalu à la création d’Ubikey Office avec, comme objectifs, de favoriser l’émergence d’idées, la structuration et la collaboration mais aussi l’archivage des données. »

Hausse de l’activité liée au télétravail

Concrètement, l’interface permet de créer des projets entre des participants invités à interagir, en partageant des documents ou de simples annotations via un système de Post-it virtuels. Pensé pour la conduite de dossiers industriels, Ubikey Office a déjà été adopté par Ariane Group, Sanofi, Michelin ou Thales. Autant de grandes entreprises menant des projets de long terme avec des équipes réparties entre différents pôles dans le monde pour lesquelles « les logiciels existants sur le marché ne couvraient jamais complètement les besoins », estime Atman Kendira.

Logiquement, l’activité d’Ubikey s’est trouvée dopée par le confinement, gagnant un millier d’utilisateurs en 2020, soit 4.000 au total. Ce qui a conduit l’entreprise à changer son modèle de commercialisation en proposant, non plus un abonnement par poste, mais par utilisateur au tarif d’environ 250 euros par an. Soutenue par bpifrance, la région Hauts-de-France, Paris & Co, l’UTC, la French Tech et le pôle de compétitivité Cap Digital, la société a vu son chiffre d’affaires presque doubler à 500.000 euros en un an.

UBIKEY EN BREF

Date de création : 2015 à Compiègne (Oise)
Président : Atman Kendira
Chiffre d’affaires : 500.000 ​euros en 2020
Effectif : 9 personnes
Secteur : informatique

 

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Les pulls marins Baie des Caps changent de mains en douceur, Reprendre une entreprise

Les pulls marins Baie des Caps changent de mains en douceur, Reprendre une entreprise

Installé en Bretagne depuis 1986, le petit atelier de confection Baie des Caps fabrique de A à Z des pulls marins qu’il vend ensuite dans sa boutique. Un savoir-faire
Made in France
apprécié et reconnu qui aurait pu disparaître. Car après une trentaine d’années d’histoire, les fondateurs Isabelle et Dominique Josselin sont sur le départ. Heureusement, un jeune couple de repreneurs a frappé à leur porte en mai 2019.

Une histoire de couples

Plusieurs personnes souhaitaient reprendre Baie des Caps. « Nous l’avons emporté car, comme les cédants, nous étions un couple qui ne venait pas forcément du métier, mais qui voulait fortement entreprendre ensemble », explique l’ancien salarié du tourisme Geoffroy de Pinieux. « Comme eux, nous devons apprendre sur le tas, poursuit Lucie de Pinieux, issue pour sa part du monde de l’immobilier. Il y a donc chez les cédants comme chez nous une humilité qui nous pousse à compter les uns sur les autres pour réussir cette transition. » Et puis, la vision du couple candidat à la reprise a séduit les cédants. « Nous voulions pérenniser l’entreprise qu’ils avaient créée et non la transformer. Ce savoir-faire et la taille humaine de cette entreprise nous ont plu. Nous ne voulions pas tout refaire à notre sauce », continue Geoffroy de Pinieux. Les quatre salariés ont ainsi pu continuer leur activité. Les locaux, qui ont dû changer, sont restés dans le même village des Côtes d’Armor, à Beaussais-sur-Mer. « C’est la première question que nous ont posé les salariés lors de notre rencontre officielle, se souvient Geoffroy de Pinieux. Nous étions heureux de leur annoncer que nous ne déménagerions pas bien loin car c’était important pour eux. »

L’atelier de l’entreprise de textile bretonne Baie des Caps.
– Baie des Caps

Transmission de savoir-faire

Céder une entreprise qu’on a créée
et développée pendant plus de trente ans n’est jamais une simple affaire ! Une transmission se fait toujours avec une
charge émotionnelle forte
et la relation entre le cédant et le repreneur peut parfois en pâtir. Résultat, certaines opérations échouent. Dans le cas de Baie des Caps, le risque était d’autant plus grand que les cédants doivent accompagner les repreneurs sur une longue durée. « Nous avons convenu qu’au moins deux ans étaient nécessaires pour assurer une bonne transmission des savoir-faire. On ne devient pas fabricant de pulls du jour au lendemain. Cela demande beaucoup de technique », explique le jeune repreneur. Pendant cette période d’apprentissage, les cédants devenus salariés forment les repreneurs au métier. Une inversion des rôles qui fonctionne bien pour une raison simple : « chacun reste à sa place », assure Lucie de Pinieux.

Les pulls marins Baie des Caps, portés par les repreneurs de l’entreprise.
– Baie des Caps

Suivant un rétro-planning fixant à l’avance un échéancier des compétences, le jeune couple gagne progressivement en responsabilités tandis que Dominique et Isabelle Josselin cède peu à peu du terrain. « Les salariés ont conscience que nos compétences – en particulier sur la partie technique – progressent peu à peu et que nous deviendrons référents avec le temps », continue Lucie de Pinieux.

Pérenniser et développer

Soutenus par le
Réseau Entreprendre
et
Initiative France
, les repreneurs de Baie des Caps entendent donc poursuivre le travail des fondateurs, avec une envie de faire davantage connaître la marque. En commençant par
étendre son réseau de distribution
. Disponibles jusqu’alors uniquement dans la boutique de Beaussais-sur-Mer, les pulls marins s’achètent désormais en ligne, via le site internet de la marque, créé par Lucie et Geoffroy de Pinieux. L’entreprise commence également à prendre la parole sur les réseaux sociaux, principalement
Instagram
et
Facebook
. « Nous savons que la marque a un potentiel énorme grâce à son histoire, son savoir-faire et sa fabrication Made in France », jusitifie Lucie de Pinieux. La boutique physique s’est aussi quelque peu modernisée avec le passage à l’informatisation de la gestion des stocks. « Mais notre priorité pour l’instant reste d’acquérir toutes les compétences nécessaires à la bonne transmission de l’entreprise », insiste Geoffroy de Pinieux. Une phase qui devrait se terminer fin 2021 avec le départ définitif des cédants.

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plongeon de l'habillement, le bricolage résiste, Marketing et Vente

plongeon de l'habillement, le bricolage résiste, Marketing et Vente

Sans surprise, 2020 aura été une mauvaise année pour le commerce hors alimentaire. Et 2021 commence aussi mal pour la moitié des centres commerciaux français – ceux de plus de 20.000 mètres carrés de surface – qui ont fermé leurs portes dimanche 31 janvier 2021, à la demande du gouvernement. Un nouveau manque à gagner pour les 25.000 points de vente concernés.

La fédération Procos, qui réunit 300 enseignes et 60.000 points de vente en France, a mesuré pour 2020 une baisse de 16 % du chiffre d’affaires de ses adhérents. Au-delà du bilan attendu de la crise, les données dessinent un avenir qui ne ressemblera pas au passé pour les commerçants. Les codes changent et la nouvelle stigmatisation des centres commerciaux le confirme.

Les confinements ont dopé les ventes en ligne qui ont explosé de 80 % l’an passé. Mais, prévient Laurence Paganini, présidente de Procos et directrice générale des vêtements Kaporal, « le Web ne compense que 2 % à 4 % des pertes des magasins ». Sans la Toile, l’année se serait conclue sur une baisse de 18 %.

Plus de 2.000 fermetures cette année

Devant la perspective d’un nouveau confinement, les représentants des chaînes de boutiques exhortent le gouvernement à ne pas fermer les points de vente. « C’est la seule solution », affirme Laurence Paganini. Les commerçants accepteront d’abaisser la densité des clients à un pour dix mètres carrés, contre un pour huit mètres carrés aujourd’hui. Mais pas plus. « Les solutions alternatives n’assureront pas la survie des commerces », martèle la présidente de Procos. « La vente par prise de rendez-vous, par exemple, ne fonctionne pas ».

« La crise a provoqué de fortes innovations comme le « clique et collecte » ou « le paiement sans contact », reconnaît Emmanuel Le Roch, le délégué général de la fédération. Cela ne suffit pas. Pour achever leur modernisation, notamment numérique, les commerçants devront investir environ 5 % de leur chiffre d’affaires par an pendant encore plusieurs années.

« Les mois qui viennent seront cruciaux », annonce Laurence Paganini qui réclame le soutien de l’Etat par le biais de subventions diverses. Déjà en 2020, la fermeture de 2.200 points de vente a été annoncée.

Ralentissement des créations de centres commerciaux

Les chiffres de l’urbanisme commercial confirment le déclin du secteur. Les grandes surfaces et les centres commerciaux qui abritent les petites boutiques n’ont demandé et obtenu l’an passé que la création de 620.000 nouveaux mètres carrés auprès des commissions d’aménagement commercial. C’est la moitié des projets de 2019 (1,3 million). En 2008, c’était 3,5 millions de mètres carrés qui étaient autorisés. Le moratoire sur les zones commerciales qui sera intégré à la loi climat freinera encore la croissance.

La pandémie du Covid a entraîné la baisse de la fréquentation des magasins. Tous les secteurs n’ont pas été touchés à la même hauteur. Le bricolage a fini l’année dernière en positif. Le jouet n’a perdu qu’1,5 % de sa valeur , les articles de sport 4,5 %, l’univers de la maison 8 %. Mais la culture a plongé de 15 %, la beauté de 22 %, comme l’habillement, et la chaussure de – 27 %.

Plus grave : « Les gens se déplacent moins souvent. La fréquentation baisse. Cela est compensé par la hausse des achats, mais nous assistons à la disparition du shopping plaisir », déplore Emmanuel Le Roch.

Dans le commerce, le monde d’après sera différent

Les lieux de commerce changent aussi. La limitation du transport aérien a vidé la France des touristes étrangers. Ils reviendront, mais pas avant trois ou quatre ans si l’on en croit les prévisions des compagnies aériennes. « Le télétravail accentue les choses. Une journée de télétravail par semaine c’est 20 % de flux en moins dans les quartiers où les bureaux sont nombreux ». La pratique risque de perdurer au rythme de deux jours par semaine.

C’est ainsi que les commerçants des Champs-Elysées ont perdu de janvier à septembre 2020, selon Procos, 51 % de leur chiffre d’affaires, ceux du Forum des Halles, toujours à Paris, – 41 %. La baisse est de 47 % pour Les 4 Temps de la Défense et 39 % pour le boulevard Haussmann des grands magasins.

Les zones commerciales de périphérie peuplées de moyennes surfaces ont mieux résisté que les centres-villes et les grands centres commerciaux. Un exemple : en décembre, après le deuxième confinement et au moment de Noël, les ventes des premières sont remontées de 15 % par rapport à 2019. Les centres-villes n’ont gagné que 3 % et les centres commerciaux 6 %.

« Emplacement, emplacement », répétait Bernardo Trujillo, le pape américain du commerce moderne. La question de l’emplacement des magasins se pose aujourd’hui. « Il est trop tôt pour que les chaînes arrêtent leur stratégie, mais il est sûr que le sujet est dans la tête de tous les patrons », reconnaît Emmanuel Le Roch. Pour le commerce, le monde d’après ne ressemblera pas forcément au monde d’avant.

 

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le port du masque renforcé en entreprise, Social et RH

le port du masque renforcé en entreprise, Social et RH

Le Premier ministre a semé le doute, vendredi soir 29 janvier 2021. Déroulant l’ensemble des mesures censées éviter que la France connaisse un troisième confinement, Jean Castex a annoncé que « dans toutes les entreprises où cela est possible, le recours effectif au télétravail devra être renforcé ». Idem dans les administrations. « Une concertation sera conduite lundi avec les partenaires sociaux pour en définir les modalités », a ajouté le chef du gouvernement.

Alors que la circulation des variants britannique et sud-africain s’accélère, le gouvernement s’inquiète en effet de la diminution du travail à domicile que montre un sondage réalisé entre le 18 et le 24 janvier par Harris Interactive pour le ministère du Travail, rendu public également vendredi.

58 % des salariés en 100 % présentiel

La proportion de salariés exclusivement en présentiel est passée de 52 % lors d’un sondage équivalent réalisé entre le 2 et le 8 novembre à 58 %. Celle des personnes en télétravail cinq jours sur cinq est passée de 18 % à 13 %. Au ministère du Travail, on explique cependant qu’il ne s’agit « pas de changer les règles ».

Depuis le 7 janvier, les règles du recours au télétravail ont été assouplies. Le protocole sanitaire applicable en entreprise permet à « ceux qui en expriment le besoin de revenir une journée par semaine en entreprise », selon les termes de la ministre du Travail, Elisabeth Borne. Il n’est pas question de revenir là-dessus, souligne-t-on dans son entourage alors que le sondage publié vendredi montre que près d’un tiers des salariés à 100 % en télétravail utilise cette possibilité.

Dans la dernière version du protocole sanitaire en entreprise mise en ligne le vendredi 29 janvier dans la soirée, la partie consacrée au télétravail n’a pas été modifiée et il n’est pas prévu qu’elle le soit à la suite de la concertation. Le sujet est plutôt consensuel. « Il faut absolument maintenir le sas d’une journée possible par semaine » de travail en entreprise, a ainsi estimé le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, samedi matin sur France Inter. Il a souligné que « le télétravail à 100 % est insupportable pour nombre de travailleurs ». « On veut juste [que les règles] soient appliquées, or on a constaté une érosion de la proportion des salariés en télétravail à 100 % », précise la Rue de Grenelle.

Port du masque et distanciation renforcés

La publication d’une d’une nouvelle version du protocole sanitaire vise à intégrer le durcissement des mesures de distanciation sociale récemment décidées. Le port de masques grand public de catégorie 2, garantissant une filtration de 70 % des particules de 3 microns émises par le porteur, n’est plus autorisé. Seuls le sont désormais les masques « grand public filtration supérieure à 90 % » (correspondant au masque dit de « catégorie 1 ») et les masques chirurgicaux (cf. extrait du protocole ci dessous).

« La distanciation entre deux personnes est portée à 2 mètres lorsque le masque ne peut être porté. Il en est de même dans les espaces de restauration collective », est-il précisé. Le protocole renvoie concernant cette dernière aux recommandations en date du 14 janvier 2021 qui prévoient une jauge de 8 m² par personne contre 4 m² auparavant et un maximum de 4 personnes déjeunant ensemble.


EXTRAIT DU PROTOCOLE NATIONAL DE SANTÉ EN ENTREPRISE (29 janvier 2021)

Port du masque

Dans les lieux collectifs clos :
Dans les zones en état d’urgence sanitaire, à la suite de l’actualisation des connaissances scientifiques sur la transmission du virus par aérosols et compte tenu des recommandations du HCSP en date du 28 août 2020 et des 14, 18 et 20 janvier 2021, le port du masque est systématique au sein des entreprises dans les lieux collectifs clos. Il s’agit soit d’un masque « grand public filtration supérieure à 90% » (correspondant au masque dit de « catégorie 1 »), soit d’un masque de type chirurgical. Il est associé au respect d’une distance physique d’au moins un mètre entre les personnes, de l’hygiène des mains, des gestes barrières, ainsi que du nettoyage, de la ventilation, de l’aération des locaux, de la mise en œuvre d’une politique de prévention et de la gestion des flux de personnes. Les masques grand public filtration supérieure à 90% (correspondant au masque dit de « catégorie 1 ») doivent avoir satisfait aux tests garantissant les performances listées en annexe 3.

Ils couvrent à la fois le nez, la bouche et le menton et ils répondent aux spécifications en vigueur : https://www.entreprises.gouv.fr/fr/covid-19/covid-19-informations-relatives-auxmasques-grand-public. Ils sont reconnaissables à l’un ou l’autre des deux logos le spécifiant, qui doit obligatoirement figurer sur leur emballage ou sur leur notice.

Des adaptations à ce principe général peuvent être organisées par les entreprises pour répondre aux spécificités de certaines activités ou secteurs professionnels après avoir mené une analyse des risques de transmission du SARS-CoV-2 et des dispositifs de prévention à mettre en œuvre. Elles font l’objet d’échanges avec les personnels ou leurs représentants, afin de répondre à la nécessité d’informer et de s’informer pour suivre régulièrement l’application, les difficultés et les adaptations au sein de l’entreprise et des collectifs de travail. Ces adaptations sont publiées dans le question/réponse du site internet ministère du travail, de l’emploi et de l’insertion.

Dans les situations répertoriées dans ce question/réponse, la distanciation entre deux personnes est portée à deux mètres lorsque le masque ne peut être porté. Il en est de même dans les espaces de restauration collective (cf. fiche spécifique).

Dans les bureaux individuels :
Pour les salariés travaillant seuls dans un bureau (ou une pièce) nominatif, ils n’ont pas à porter le masque dès lors qu’ils se trouvent seuls dans leur bureau.

Dans les ateliers :
Il est possible de ne pas porter le masque pour les salariés travaillant en ateliers dès lors que les conditions de ventilation / aération fonctionnelles sont conformes à la réglementation, que le nombre de personnes présentes dans la zone de travail est limité, que ces personnes respectent la plus grande distance possible entre elles, au moins 2 mètres, y compris dans leurs déplacements, et portent une visière.

En extérieur :
Pour les travailleurs en extérieur, le port du masque est nécessaire en cas de regroupement ou d’incapacité de respecter la distance de deux mètres entre personnes.

Dans les véhicules :
La présence de plusieurs salariés dans un véhicule est possible à la condition du port du masque par chacun, de l’hygiène des mains et de l’existence d’une procédure effective de nettoyage / désinfection régulière du véhicule. Les personnes à risque de forme grave de Covid-19 portent des masques de type chirurgical.

Dans les lieux ayant le statut d’établissements recevant du public :
Par ailleurs, il est rappelé que le port du masque s’impose dans les établissements recevant du public, sauf dispositions particulières prévues par le décret n°2020-1310 du 29 octobre 2020 modifié prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.

Le préfet de département est également habilité à le rendre obligatoire, lorsque les circonstances locales l’exigent.

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