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l'Accélérateur PME de Bpifrance booste les chiffres d'affaires, Aides et Réseaux

l'Accélérateur PME de Bpifrance booste les chiffres d'affaires, Aides et Réseaux

Il n’y a pas que l’argent qui compte dans la vie. Même pour les patrons. Leur formation professionnelle, rarement mise en avant, est aussi un moyen de développer l’entreprise à un coût relativement modique. C’est ce que montre l’étude de trois économistes qui se sont penchés sur le programme dit d’accélération mis en place depuis 2015 par Bpifrance pour les patrons de PME.

« Former les dirigeants peut produire des effets très puissants sans que cela coûte très cher à la collectivité alors que le débat économique a tendance à se focaliser sur les seuls aspects financiers, comme les baisses de charges, souligne Yannick L’Horty, économiste à l’Université Gustave Eiffel, et coauteur de l’étude avec Fabrice Gilles et Ferhat Mihoubi. On déploie des programmes de formation pour les salariés afin de les accompagner dans le changement ou les aider à retrouver un emploi. Il n’y a pas de raisons qu’il n’y ait pas de programmes d’accompagnement des chefs d’entreprise », estime l’économiste.

Deux ans de formation

Aujourd’hui, environ un millier de patrons de PME en France profitent de cette formation de deux ans, fournie par Bpifrance. Chaque participant dispose d’un consultant extérieur qui vient dans l’entreprise trente jours en deux ans. Chaque promotion d’une trentaine de chefs d’entreprise se réunit deux jours par trimestre. Au programme : étude de cas pratiques, retour d’expérience de patrons passés par l’accélérateur, cours d’intervenants extérieurs sur la stratégie.

« C’est une sorte de MBA pour patrons de PME », résume Guillaume Mortelier, directeur exécutif en charge de l’accompagnement chez Bpifrance. « Les dirigeants de PME manquent de réseau, et d’occasions d’échanger avec des pairs parce qu’ils ont le nez dans le guidon en permanence », explique-t-il. Le but est d’augmenter le capital humain par le biais des cours et le capital social en faisant rencontrer d’autres patrons. « De ce petit bouillon de culture naissent des projets entre patrons de PME, dont nous ne sommes pas toujours à l’origine », remarque, enthousiasmé, Guillaume Mortelier.

Effets sur le chiffre d’affaires et la valeur ajoutée

Et les résultats sont tangibles, comme le montrent les trois économistes. En prenant trois groupes de participants au programme d’accélérateur et en les comparant à trois groupes d’entreprises équivalentes ne bénéficiant de la formation, les auteurs de l’étude trouvent un impact positif. Pour le premier groupe, constitué de grosses PME, la probabilité de passer du statut de PME à celui d’entreprise de taille intermédiaire (ETI, soit plus de 500 salariés) augmente de 7 %.

Pour les deux groupes suivants, des PME plus petites, la participation au programme de Bpifrance entraîne un effet positif à la fois sur le chiffre d’affaires et la valeur ajoutée. Dès la première ou la deuxième année du programme, la progression du chiffre d’affaires est supérieure d’environ 10 points pour les PME dont les patrons suivent la formation par rapport à ceux qui n’y participent pas et de 16 points sur la valeur ajoutée. Par ailleurs, l’investissement corporel des entreprises est décuplé sous l’effet du programme.

« Aucune étude sur les aides financières aux entreprises en France n’indique des effets d’un ordre de grandeur comparable. […] il existe un gisement potentiel d’efficacité dans les actions consistant à développer le capital humain et le capital social des chefs d’entreprise, plutôt que leur seul capital financier », concluent les auteurs. Voilà qui devrait fortement inciter les patrons français à se former, et l’Etat à les aider.

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les 5 grands défis de 2021, Actu

les 5 grands défis de 2021, Actu

#1. Les financements

Un record de 5,4 milliards d’euros de fonds levés en 2020 , et après ? L’un des enjeux de l’année sera de savoir si les start-up françaises réussiront encore à attirer les financements cette année. « Le marché n’est pas hyper lisible », observe Jean-David Chamboredon, le président exécutif du fonds d’investissement Isai. « Il y a eu des éléments positifs en 2020 avec des investissements en croissance par rapport à 2019, mais en même temps, il y a eu une baisse du nombre de deals », tempère-t-il.

« Ma principale source de préoccupation, c’est qu’on a toujours un problème de sorties. Il pourrait y avoir, à un moment donné, une forme d’impatience chez les investisseurs, qui pourrait freiner les levées de fonds. Mais il est difficile de dire si ce sera pour 2021, 2022 ou 2023. » Autre menace, « les levées de fonds des acteurs institutionnels français ont freiné en 2020. Si elles ne reprennent pas en 2021, il pourrait y avoir un coup de frein sur l’amorçage », estime Jean-David Chamboredon.

La crise sanitaire pourrait par ailleurs continuer à avoir un impact sur le fléchage des financements vers certains secteurs d’activité qui ont le vent en poupe. Le logiciel, les services informatiques et Internet ainsi que l’e-santé pourraient en profiter. « La fintech va continuer à monter en puissance, ainsi que la TechForGood », prédit également Franck Sebag, associé chez EY.

#2. Le remboursement des PGE

Plus de 638.000 prêts garantis par l’Etat (PGE) ont été accordés depuis le début de la pandémie de Covid-19, pour un montant total dépassant 130 milliards d’euros. 83 % des jeunes pousses françaises y ont souscrit, selon le baromètre annuel de la performance économique et sociale annuel de France Digitale et EY. Une façon de « se donner des marges de manoeuvre, qu’elles en aient besoin ou non », décrypte Jean-David Chamboredon. Les taux étant faibles, beaucoup de jeunes pousses ont en effet opté pour cette mesure de précaution.

Reste que la question du remboursement va finir par se poser et pourrait faire des dégâts. « Les start-up sont désormais bien financées et ont beaucoup bénéficié du PGE. Beaucoup d’entre elles ont eu les moyens de se restructurer en 2020. Celles qui l’ont fait suffisamment feront le gros dos et pourront redémarrer en 2021, quitte à être plus petites qu’avant la crise. Mais celles qui n’ont pas pris des mesures à la hauteur des enjeux pourraient se retrouver à court d’argent », avertit Jean-David Chamboredon.

« La grande majorité des start-up ne sont pas rentables et lèvent des fonds pour le devenir, complète Franck Sebag. Les PGE seront donc remboursés si les start-up continuent à lever de l’argent, ce qui est probable. Mais celles qui ont un problème de modèle économique risquent d’être dans l’incapacité de le faire. Dans ce cas-là, les investisseurs pourraient aussi perdre leur investissement initial. »

#3. La dynamique de l’emploi

Le scénario d’un affaiblissement du financement des jeunes pousses serait catastrophique pour l’emploi. Malgré une année évidemment difficile, la French Tech aurait bien généré les 25.000 emplois pressentis avant l’irruption du Covid-19 . Un chiffre qui devait peser 10 % de la création nette totale en France, mais qui sera certainement supérieur au regard du ralentissement du marché et du gel des embauches un peu partout sur le territoire.

Casser cette dynamique signifierait assombrir un avenir des plus incertains, les emplois en question étant qualifiés et souvent destinés à des jeunes, parmi les plus touchés depuis un an. Sur le mois de janvier, les opérations financières menées par les start-up ont plutôt tendance à confirmer leur volonté de continuer à recruter massivement, et le mouvement sera scruté de très près par le gouvernement. L’enjeu politique est plus important qu’il n’y paraît, une inflexion pourrait ainsi le mettre dans une posture complexe. Au contraire, un bon niveau de créations d’emplois validerait les nombreux investissements et efforts consentis depuis mars dernier.

#4. M&A et IPO

Si l’écosystème tricolore brille par sa capacité à maintenir intacts ses investissements dans les start-up, [[567965]] (M&A ou IPO) a de nouveau chuté en 2020. Avolta Partners a ainsi relevé 200 opérations pour un total de 4,2 milliards d’euros, soit une baisse de 7 % par rapport à l’année précédente. « Le marché est toujours en attente des sorties à plus de 1 milliard des start-up financées par les VC [capital-risque, NDLR] depuis 2013 », note Arthur Porré, cofondateur et directeur d’Avolta Partners. En revanche, l’observateur de cette activité si vitale pour la bonne santé de l’écosystème note l’accélération des opérations menées par des acteurs du private equity en fin d’année (40 % des deals lors du quatrième trimestre). Si cette tendance se confirme en 2021, elle répondra en partie à l’inquiétude grandissante des ténors du capital-risque. A force d’investir avec très peu de perspectives de retours, ils pourraient effectivement se décourager.

Les prochains mois seront également décisifs pour confirmer ou non la mécanique d’introduction boursière européenne insufflée par le gouvernement depuis septembre 2019. Le nombre d’exemple, comme la fintech Adyen, est encore trop rare pour considérer cette option comme un chemin viable. En revanche, la pépite Believe prépare son IPO pour 2021 et cherche à lever entre 500 et 750 millions d’euros.

Un succès devrait donner des idées à toutes les scale-up suffisamment matures mais dont le business n’est pas assez tourné vers les Etats-Unis pour également tenter leur chance sur le marché coté européen. Et ainsi construire le dernier chaînon manquant pour offrir de la liquidité aux investisseurs.

#5. Retards possibles des sujets d’impact

Depuis trois ans, le sujet de l’impact monte au sein de la French Tech. D’abord abordé sous l’angle de la mixité, il s’est ensuite déporté vers l’ouverture d’un écosystème très formaté aux profils plus atypiques et moins représentés. Cette dynamique sociale pourrait s’enrayer chez certains entrepreneurs qui se retrouveraient en difficulté économique, alors que toutes les études, principalement menées aux Etats-Unis, montrent la surperformance des équipes diversifiées.

Avec une première génération d’entrepreneurs et d’entrepreneuses justement issue de cette diversité, 2021 devrait aussi permettre l’éclosion de nouveaux profils qui deviendront les premiers « role models » si essentiels pour inspirer les plus jeunes.

L’autre versant de cette question d’impact est l’environnement. Enrayer le réchauffement climatique étant la priorité absolue, les start-up seront particulièrement attendues, à la fois pour trouver des solutions mais aussi pour montrer l’exemple. Les garde-fous se sont multipliés et le moindre faux pas d’un des totems de la « start-up nation » sera logiquement sanctionné par ses utilisateurs.

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Kili Technology lève 7 millions pour donner vie aux données d'entreprise, Financement

Kili Technology lève 7 millions pour donner vie aux données d'entreprise, Financement

L’annotation des données pour l’intelligence artificielle (IA) : il faut parfois aller piocher un peu loin dans les technologies pour détecter les futures pépites de la French Tech. Avec sa capacité à améliorer et industrialiser les process IA, Kili Technology fait très clairement partie des aspirants qui ont le vent en poupe. Cette traction vient d’être renforcée par une levée de fonds d’amorçage de 7 millions de dollars, menée par Serena, l’américain e.ventures et une poignée de business angels, dont quelques stars françaises de la data comme Olivier Pomel de Datadog et Nicolas Dessaigne d’Algolia .

Kili Technology est encore très jeune. Fondée en 2018 par François-Xavier Leduc et Edouard Archimbaud, la jeune pousse fournit aux entreprises une plateforme leur permettant de caractériser les informations qu’elles traitent, que ce soit du texte, des images ou des vidéos. Cette tâche répétitive permet de donner un gros coup de fouet au déploiement de l’intelligence artificielle dans les sociétés, estime François-Xavier Leduc : « Si tout le monde parle d’IA, 75 % des projets dans les entreprises ne sont pas mis en production à cause du manque de données d’apprentissage. Grâce à cela, on peut créer ensuite les bons modèles et assurer leur transformation. »

Un tout jeune marché

Ce marché qui peut paraître de prime abord comme une niche est en réalité en train d’exploser au niveau mondial. Alors qu’aucun acteur ne s’en préoccupait il y a quatre ans, il pèserait déjà 1 milliard de dollars et pourrait atteindre 4 milliards d’ici à 2025, selon Grand View Research, GM Insights et Business Wire.

Une cinquantaine d’opérateurs évoluent désormais sur le sujet, dont une petite poignée à l’ambition mondiale, comme Labelbox. « La profondeur des cas d’usage pour une entreprise est énorme, souligne Edouard Archimbaud, qui a monté le lab IA pour BNP Paribas. Chez BNP, nous en avions identifié 500 et ce volume doublait tous les six mois. »

Pour répondre aux attentes, la pépite tricolore est face à un défi de taille. Il lui faut désormais faire croître rapidement ses effectifs afin de répondre à la demande avant les autres, avance François-Xavier Leduc (dont Kili Technology est la troisième entreprise créée) : « Il faut aller vite pour prendre une place, notamment aux Etats-Unis. » Kili Technology se met donc en ordre de marche pour délivrer sa promesse et avoir la possibilité de gagner des parts de marché partout sur le globe maintenant que son produit est au point.

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Pierre & Vacances Center Parcs cherche à sortir du marasme, Franchise

La crise sanitaire pèse de plus en plus sur Groupe Pierre & Vacances Center Parcs (GPVCP), le numéro un européen des résidences de loisirs. Selon nos informations, une réunion de son conseil d’administration doit se tenir le 29 janvier à propos, entre autres, de sa situation financière. Le déclenchement d’une négociation amiable encadrée avec ses créanciers est à l’étude, selon des sources concordantes.

L’entreprise est accablée par les conséquences de la pandémie alors même qu’elle accumule les pertes depuis neuf ans, avec un déficit record de 336,2 millions d’euros au terme de son exercice 2019-2020 (clos fin septembre), pour un chiffre d’affaires avoisinant 1,3 milliard (-22 %). L’exercice en cours vire au cauchemar pour l’exploitant des résidences de tourisme Pierre & Vacances, des villages Center Parcs, et distributeur d’hébergements via sa plateforme Maeva.

« Saison blanche »

Non seulement les stations de montagne vont subir une « saison blanche », pour cause de fermeture prolongée des remontées mécaniques , mais encore les Center Parcs, machines à cash du groupe, restent fermés en France, aux Pays-Bas et en Allemagne. Quant aux « appart’hôtels » Adagio, codétenus avec Accor, ils sont plombés par l’effondrement du voyage d’affaires et la désaffection des touristes étrangers.

Dans ce contexte, la question des loyers non payés devient explosive et a de quoi interpeller les pouvoirs publics. Groupe Pierre & Vacances Center Parcs est aussi un poids lourd de l’investissement immobilier, avec environ 20.000 propriétaires-investisseurs particuliers et une trentaine d’investisseurs institutionnels.

Les semaines passant, la question d’une restructuration financière se pose, en dépit du soutien massif de l’Etat aux professionnels du tourisme.

Gérard Brémond, le président fondateur de Groupe Pierre & Vacances Center Parcs.

Interrogée par « Les Echos », la direction déclare qu’« en l’absence de revenus touristiques et de visibilité sur les réouvertures, le groupe intensifie ses mesures de gestion et de préservation de la trésorerie par un pilotage rigoureux des dépenses et des investissements, le recours renforcé à l’activité partielle, la baisse des dépenses sur sites et des évolutions des loyers ». Elle ajoute que « dans l’attente des décisions de réouverture, le groupe participe activement, avec les opérateurs de son secteur, à l’instruction par les ministères concernés des demandes d’indemnisation en couverture des charges fixes des résidences ». En outre, Franck Gervais, le directeur général récemment nommé , engage une revue stratégique pour le moyen et long terme.

Des marques d’intérêt

Cela n’exclut pas, de sources concordantes, que GPVCP étudie une éventuelle recapitalisation. Deux banques conseil ont été mandatées et des marques d’intérêt ont été exprimées, notamment par les sociétés d’investissement anglo-saxonnes Certares et H.I.G., selon plusieurs sources.

Le groupe suscite de l’intérêt du fait de son positionnement dans le tourisme de proximité et le « cocooning » en famille. Il a démontré sa capacité de rebond à l’été 2020, et s’avère d’autant plus attractif que sa valorisation boursière dépasse à peine 100 millions d’euros. Soit le tiers du montant d’un projet de Center Parcs classique.

Groupe Pierre & Vacances Centers Parcs disposait, fin septembre, de 450 millions d’euros de liquidités et d’un prêt garanti par l’Etat (PGE) de 240 millions. Il aurait besoin, dit-on, d’environ 250 millions. Le contrôle du président fondateur Gérard Brémond (83 ans), lequel détient les deux tiers des droits de vote, pourrait tomber. Une hypothèse que ce dernier n’écarterait pas forcément, disent plusieurs sources, si elle soutient la pérennité de l’entreprise.

Selon certains observateurs, la Caisse des Dépôts, acteur majeur du tourisme national et partenaire investisseur régulier au fil du temps, pourrait avoir un rôle à jouer par le biais de bpifrance, en prenant une part minoritaire aux côtés d’investisseurs privés. Mais elle a aussi à s’occuper de sa filiale Compagnie des Alpes, elle aussi sévèrement affectée par les conséquences de la crise sanitaire.

Solidarité avec les entrepreneurs
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« Le dirigeant doit avoir l'oeil obsessif sur la trésorerie », Gestion-trésorerie

« Le dirigeant doit avoir l'oeil obsessif sur la trésorerie », Gestion-trésorerie

Quelles sont les spécificités des TPE face à la crise ?

Il n’y a pas de profil type de la petite entreprise, qui désigne à la fois la start-up, le cabinet d’avocat, le restaurant ou le plombier. Certaines sont régulièrement touchées par des crises et notamment par celle que nous traversons, tandis que d’autres s’en sortent très bien. Une fois que l’on a rappelé cette évidence, notons tout de même que la petite entreprise n’est pas une structure, mais une personne. Ce qui la rend plus vulnérable aux problèmes de stress, d’erreur, de fatigue ou encore de caractère de son dirigeant.

Quel doit être le premier réflexe d’un chef d’entreprise face aux difficultés ?

Il faut commencer par un diagnostic, comme pour une maladie. Quand on va voir son médecin, on explique ses symptômes, et il identifie la cause de la maladie. De même, quand une entreprise traverse une crise, cela entraîne un certain nombre de conséquences : baisse du chiffre d’affaires, ambiance délétère, absentéisme, défauts de paiement…

La crise finale est la crise de trésorerie, qui finit par mener à la cessation des paiements. Pour l’éviter, il faut déterminer la ou les causes de la crise. Parfois, la source des problèmes est une erreur stratégique. J’observe aussi régulièrement des problèmes d’affect, par exemple lorsqu’un dirigeant ne souhaite pas se séparer d’un salarié au risque de mener l’entreprise au dépôt de bilan. Dans ces cas-là, il peut être intéressant de faire appel à un conseil externe, qui saura parler franchement au dirigeant.

Comment gérer la crise psychologiquement ?

Pour les dirigeants d’entreprise, la frontière entre
sphères personnelle et professionnelle
est ténue. Une crise va plus facilement jouer sur l’humeur, le temps de travail, les vacances… Les soucis professionnels peuvent vite devenir des soucis personnels puis familiaux.

Paradoxalement, la meilleure chose à faire est de se décontracter, d’être reposé. Il faut une certaine désinvolture contrôlée pour pouvoir à la fois se battre pour sauver son entreprise et comprendre que si on n’y arrive pas, ce n’est pas grave. Il faut aussi garder à l’esprit que, quand on traverse une crise, prendre une mauvaise décision est préférable à ne pas en prendre du tout : cela permet au dirigeant de réagir, de voir s’il a pris la bonne direction et, dans le cas contraire, de s’adapter.

Que faire si la situation n’est pas redressable ?

Il peut être tentant de s’acharner. C’est une erreur qui peut mener à des
fautes de gestion
, voire des délits, comme la poursuite abusive d’une activité déficitaire, ne pouvant que conduire à l’état de cessation des paiements, ou la poursuite d’une activité en cessation des paiements pendant plus de quarante-cinq jours. Il ne faut pas sacraliser l’entreprise ni la privilégier au détriment de l’entrepreneur : une TPE peut s’arrêter et recommencer. Oui, c’est long, c’est désagréable, mais c’est parfois la meilleure solution, surtout pour les très petites entreprises qui n’ont pas toujours accès à la
prévention des difficultés
à travers le mandat ad hoc ou la conciliation.

Peut-on mettre en place des process ?

La préparation « angoissée » à toutes sortes de crises pour une TPE, et même une PME, c’est l’assurance de perdre beaucoup de temps et d’argent pour finalement tomber sur la crise qui n’a pas été préparée ni prévue, comme celle du Covid-19. La force de la TPE, c’est l’agilité et l’absence d’inertie, qui lui permettent de réagir efficacement. La seule chose sur laquelle la TPE doit être très rigoureuse, c’est le prévisionnel de trésorerie. Le dirigeant doit avoir l’oeil obsessif sur la trésorerie, sur son évolution et sur ses perspectives. Ce sera son attestation dérogatoire de sortie de crise !

Baisse de l’impôt sur les sociétés en 2021, Fiscalité et droit des entreprises

Baisse de l’impôt sur les sociétés en 2021, Fiscalité et droit des entreprises

Lorsque l’activité est exercée au sein d’une société (SAS, SARL…), les bénéfices sont, en principe, taxés, de plein droit ou sur option, à l’impôt sur les sociétés. Le taux de cet impôt a été progressivement réduit ces dernières années. Une trajectoire de baisse qui se poursuit jusqu’en 2022.

Le taux d’imposition

En 2021, les entreprises sont redevables de l’impôt sur les sociétés au taux normal de 26,5 % (contre 28 % en 2020). Un taux qui baissera à 25 % à compter de 2022.

Toutefois, selon le montant du chiffre d’affaires, ce taux peut varier, à la hausse ou à la baisse. Ainsi, un taux réduit de 15 %, jusqu’à 38 120 € de bénéfice, s’applique aux petites et moyennes entreprises (PME). Jusqu’à présent, ce taux concernait les PME dont le chiffre d’affaires n’excédait pas 7,63 M€. Ce plafond est porté à 10 M€ pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021.

À noter :
pour profiter du taux réduit, ces PME doivent aussi remplir des conditions relatives à la détention de leur capital.

Et le taux d’impôt sur les sociétés est seulement ramené à 27,5 % (au lieu de 26,5 %) en 2021 pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est égal ou supérieur à 250 M€.

Un paiement spontané

Il revient à l’entreprise de calculer elle-même l’impôt sur les sociétés et de le télérégler de façon spontanée à l’administration fiscale.

Ce paiement prend d’abord la forme de quatre acomptes trimestriels (15 mars, 15 juin, 15 septembre, 15 décembre).

Puis, après la clôture de l’exercice, l’entreprise procède à la liquidation de l’impôt réellement dû. Une liquidation qui intervient lors de la déclaration des résultats de l’exercice. Le versement du solde correspondant étant effectué lors du dépôt du relevé de solde n° 2572, au plus tard le 15 mai de l’année suivant celle de la clôture de l’exercice lorsque celle-ci coïncide avec l’année civile (le 15 du 4e mois qui suit la clôture de l’exercice pour les autres entreprises).

Baisse de l’impôt sur les sociétés
Taux d’imposition
Exercices ouverts à compter de 2020 Exercices ouverts à compter de 2021 Exercices ouverts à compter de 2022
CA 
– 15 % jusqu’à 38 120 € de bénéfice
– 28 % au-delà de 38 120 €
– 15 % jusqu’à 38 120 € de bénéfice
– 26,5 % au-delà de 38 120 €
– 15 % jusqu’à 38 120 € de bénéfice
– 25 % au-delà de 38 120 €
7,63 M€ 
28 % – 15 % jusqu’à 38 120 € de bénéfice
– 26,5 % au-delà de 38 120 €
– 15 % jusqu’à 38 120 € de bénéfice
– 25 % au-delà de 38 120 €
10 M€ 
28 % 26,5 % 25 %
CA ≥ 250 M€ – 28 % jusqu’à 500 000 € de bénéfice
– 31 % au-delà de 500 000 €
27,5 % 25 %

Art. 18, loi n° 2020-1721 du 29 décembre 2020, JO du 30

La recette de Chefclub pour sécuriser les revenus de son audience, Financement

La recette de Chefclub pour sécuriser les revenus de son audience, Financement

Lorsqu’en 2016 Chefclub a lancé ses pastilles vidéo de 80 secondes pour montrer des recettes, peu auraient parié sur son succès. Pourtant, cinq ans plus tard, la jeune pousse fondée par les trois frères Lang a franchi plusieurs paliers dévoilant son impact sur le secteur de la foodtech. Avec un milliard de vues mensuelles et 100 millions de followers sur les différentes plateformes et réseaux sociaux où la start-up est présente.

Clubchef confirme ainsi son modèle basé sur la création de contenu et d’une communauté à partir de laquelle il est possible de générer des revenus. Les investisseurs l’ont aussi compris, et une poignée d’entre eux vient de miser 14 millions d’euros, dont une partie en dette. Au premier rang, First Bridge Ventures et Seb Alliance (avec les historiques Korelya et Aglaé). Le premier est cofondé par le milliardaire hongkongais Adrian Cheng ; le second est la branche armée de l’industriel français du petit électroménager.

La Chine en ligne de mire

Cette alliance franco-hongkongaise confirme certaines des priorités que se donne Chefclub pour les prochaines années. Après avoir mis un premier pied en Chine il y a deux ans, le créateur de contenu vidéo y revendique désormais plus de 50 millions de vues chaque mois. Durant cette même période, la pépite tricolore et Seb se sont rapprochés pour lancer une gamme de produits cosignés qui compte une cinquantaine de références.

L’investissement par son véhicule VC ne signifie pas pour autant une future acquisition, assure Thomas Lang, cofondateur de Chefclub, pour qui le processus de levée n’a pas été simple. « Nous devions entrer en roadshow la veille de l’annonce du premier confinement en mars 2020. Nous avons stoppé le process, mais un mois après, les fonds ont commencé à nous contacter. Notre trésorerie était tendue, et heureusement que nous avons pu compter sur les aides de l’Etat », raconte-t-il.

Chefclub a mis une partie de son effectif au chômage partiel, et a contracté un prêt garanti par l’Etat (PGE) d’un million d’euros lui permettant de tenir jusqu’à la récente opération.

C’est aussi dans ce contexte particulier que la start-up a lancé de nouveaux produits, comme sa box dédiée aux enfants. « Nous cherchions tous à occuper nos enfants loin des écrans, et nous l’avons créée pour leur permettre de cuisiner de manière ludique », explique l’entrepreneur. Fort du succès, une dizaine de références a vu le jour qui a généré un chiffre d’affaires total de 150.000 euros en 2020.

Loin de s’arrêter là, Chefclub veut profiter de la déferlante e-commerce pour proposer en direct des produits alimentaires à sa communauté. Elle lance par exemple une gamme d’herbes et épices avec un modèle d’usage unique et des recettes dédiées.

S’imposer aux Etats-Unis

Pour Chefclub, l’hypercroissance des revenus générés via les grands réseaux sociaux est l’une des nouveautés révélées par l’année qui vient de s’achever. En quête de créateurs de contenu capables d’attirer des personnes en nombre, ces derniers proposent un modèle de partage des revenus publicitaires générés.

Ainsi, Facebook, Snap et YouTube ont reversé un demi-million d’euros à Chefclub en 2020, détaille Thomas Lang : « C’est là que ça devient intéressant. Quand les industriels dépensent des millions pour vendre leurs produits via de la pub télé, nous sommes rémunérés pour faire des vidéos où l’on parle de nos produits. » Dans chacune de ses vidéos, la jeune pousse cache les produits utilisés pour ses recettes pour mieux promouvoir les siens, dont les livres de recettes qui lui ont permis de générer du chiffre d’affaires à ses débuts.

Pour passer à l’étape supérieure, et imaginer un chiffre d’affaires de plusieurs dizaines de millions d’euros (5 millions en 2019 et moins de 10 en 2020), Chefclub doit accélérer aux Etats-Unis. Elle y touchait 50 millions de personnes en décembre dernier, mais sans y vendre de produits. C’est tout l’objet des fonds glanés sur ce nouveau tour de financement.

CHEFCLUB EN CHIFFRES

 

>> 1 milliard de vues sont comptabilisées chaque mois par les vidéos de recette de Chefclub.
>> 100 millions de followers suivent les comptes de la start-up sur les différents réseaux sociaux.
>> 700.000 Livres de recettes auto-éditées ont été vendus par Chefclub depuis sa création.

Courcelle lève 5 millions pour racheter des entreprises, Financer la croissance

Deuxième opérateur français de transports exceptionnels derrière Capelle, le groupe Courcelle à Saint-Sauveur, près de Toulouse, se donne les moyens de grossir sur ce marché de niche. Pour racheter des entreprises, il vient de lever 5 millions d’euros en actions et en obligations convertibles auprès du fonds régional IRDI Capital Investissement, qui prend 17,8 % du capital, la famille du fondateur, Bertrand Courcelle, en conservant 82 %.

« Nous voulons accélérer notre croissance en faisant des acquisitions pour atteindre un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros dans six ans », explique Philippe Sentous, directeur administratif et financier du transporteur.

Camions grues

Implanté à travers la France avec 14 agences, Courcelle veut renforcer sa présence en Ile-de-France, à Orléans et en Alsace. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros en 2020, contre 58 millions en 2019, après avoir racheté la société Barrière cet été. Implantée à Gandrange (Moselle) et au Luxembourg, cette dernière a réalisé un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros avec 64 salariés. Ce transporteur spécialisé, qui possède une flotte de 70 camions et de 100 remorques, avait une activité importante de transport par benne. Courcelle va modifier son parc de véhicules pour développer le transport exceptionnel.

Peu impacté par le coronavirus, le groupe a rattrapé au second semestre l’activité perdue pendant les deux mois de confinement « grâce au dynamisme du BTP ». Courcelle possède 450 tracteurs routiers, 538 semi-remorques complexes supportant jusqu’à 400 tonnes et une centaine de véhicules légers pour suivre les convois exceptionnels. Il est le leader français du transport avec levage grâce à son parc de 168 porteurs grues qui peuvent lever des charges très lourdes comme les transformateurs électriques.

Travaux publics

Courcelle réalise la moitié de son chiffre d’affaires dans les travaux publics, le bâtiment, le forage et la location de camion avec chauffeur. Viennent ensuite les transports pour l’énergie (EDF), l’industrie et les bâtiments modulaires, qui représentent chacun 9 à 10 % de son activité, les engins agricoles (5 %), etc. « Les marchés des travaux publics et de l’énergie restent dynamiques malgré la crise, se félicite Philippe Sentous. Nous avons perdu le transport pour l’événementiel, mais il pèse peu dans notre chiffre d’affaires et nous travaillons peu pour Airbus d’habitude. »

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La fintech Alma lève 49 millions d'euros et accélère dans le paiement fractionné et différé, Financement

La fintech Alma lève 49 millions d'euros et accélère dans le paiement fractionné et différé, Financement

Les fintechs françaises pouvaient nourrir des complexes légitimes vis-à-vis de leurs rivales britanniques, en pointe en Europe. Si l’heure n’est pas encore au rattrapage, une cohorte de représentantes tricolores est promise à un bel avenir.

Alma en fait partie – au même titre que Qonto, Lydia ou Swile – et affiche ses ambitions. Ce spécialiste du paiement en plusieurs fois vient de boucler une levée de fonds en Serie B de 49 millions d’euros auprès de Cathay Innovation et Idinvest. A ce montant s’ajoute l’encours de dette actuel qui s’élève à environ 21 millions d’euros, contracté par Alma auprès de plusieurs investisseurs institutionnels (à hauteur de 70 %) et de HNWI (à hauteur de 30 %).

Commission d’environ 4% sur les paiements

Alma, fondée en 2018 ne perd pas de temps : la jeune pousse avait levé déjà 12,5 millions d’euros il y a moins d’un an. Mais, entre-temps, le paysage a été bouleversé par la crise sanitaire et de nombreux commerçants ont été obligés de se réinventer afin de maintenir leur chiffre d’affaires à flot. Alma veut être leur partenaire de choix en proposant à leurs clients du paiement fractionné.

« Alma est un booster de business : nous permettrons d’augmenter les ventes, mais aussi la satisfaction client. Or, le nerf de la guerre dans le commerce, c’est la fidélisation de la clientèle », insiste Louis Chatriot, le patron d’Alma, qui aime présenter sa société comme une « retailtech ». Le modèle économique d’Alma est simple : la société avance les fonds aux marchands lors de l’achat d’un produit et touche une commission à chaque phase de remboursement (3,8 % pour le paiement en trois fois, 4,2 % pour le paiement en quatre fois).

La jeune pousse n’a certes pas inventé le paiement en plusieurs fois, mais elle a rendu cette solution plus rapide et efficace. Il ne faut en effet que quelques clics aux e-commerçants pour proposer les solutions d’Alma sur les grandes plateformes de l’e-commerce (Shopify, Magento, Prestashop, etc). Un atout de taille, alors que les achats en ligne ont explosé ces derniers mois avec la fermeture des magasins et les périodes de couvre-feu.

Paiement fractionné jusqu’à 12 fois et paiement différé

L’idée d’Alma a germé dans l’esprit de Louis Chatriot quand il travaillait chez Stripe, le mastodonte américain du paiement. « Soit Stripe se lancait dans le paiement en trois fois, soit je devais quitter la société pour le faire moi-même », se souvient l’ancien étudiant de Polytechnique et Stanford (Etats-Unis). L’option numéro deux a été retenue et le succès a vite été au rendez-vous.

Alma affirme avoir multiplié par six le nombre de ses marchands partenaires entre 2019 et 2020. Après avoir commencé à travailler avec des PME, la fintech séduit désormais des sociétés plus établies, comme Kookai ou Go Sport. A l’image du suédois Klarna, Alma vient également de lancer une solution de paiement différé (« Pay Later »), qui permet aux clients d’acheter un produit mais d’être prélevé entre deux semaines et un mois plus tard, et compte proposer du paiement fractionné pouvant aller jusqu’à douze fois en 2021.

Une centaine de recrutements en 2021

Cette levée de fonds d’Alma permettra également à la pépite d’étoffer ses effectifs. « On a une petite cinquantaine de salariés et l’objectif est de multiplier ce chiffre par trois en 2021 », précise le jeune patron. Enfin, la fintech, qui a accueilli à son conseil d’administration Didier Valet, ex-directeur général délégué de la Société Générale, assure viser un volume annuel de paiements dépassant 1 milliard d’euros d’ici à deux ans.

« C’est un marché naissant », se projette Louis Chatriot avec gourmandise. « Il y a encore beaucoup à faire car il y a encore plein de commerçants qui ne proposent pas cette solution [le paiement fractionné] à leurs clients alors que cela pourrait être utile pour eux. » Alma ne demande qu’à les accompagner.

Le Motel s'est diversifié en créant des logiciels de gestion, Numérique-Cybersécurité

Le Motel s'est diversifié en créant des logiciels de gestion, Numérique-Cybersécurité

Ce bar de nuit parisien du 11ème arrondissement n’a pas attendu la
pandémie
pour passer au numérique. Depuis juin 2016, Le Motel possède son propre logiciel de caisse, développé en interne. La même équipe utilise également un outil de planning « maison » pour gérer les bars d’une dizaine de
grands festivals français
, comme le Printemps de Bourges ou Rock en Seine. Une activité d’
événementiel
qui pèse 70 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. « Lors d’un grand festival, nous employons 200 personnes, cela fait beaucoup de contrats à gérer », indique Djavid Rawat, cofondateur du Motel. La solution qui a été conçue en une quinzaine de jours remplace les tableaux Excel peu pratiques et réduit le risque d’erreurs. Le bar a également son site Internet avec une e-boutique de
produits dérivés
.

Création d’une agence dédiée

Il faut dire que l’entreprise a la chance de compter parmi ses associés un vrai développeur, Rémi Tettiravou, spécialiste « Android, front et backend ». Le fait qu’il soit le seul ingénieur informatique de l’équipe ne permet pas d’ambitionner des solutions trop complexes. Mais justement, l’établissement parisien souhaitait des outils simples d’utilisation pour le gérant et les serveurs. « Nous avons cherché un logiciel de caisse adapté à une activité de bar de nuit. En vain car il n’existe que des solutions conçues pour la restauration, trop compliquées et qui, dans notre cas, font perdre en efficacité », explique Djavid Rawat. En créant lui-même son système de caisse, le bar fait, en outre, des économies sur l’abonnement à une société prestataire.

Djavid Rawat, cofondateur du bar de nuit parisien Le Motel.
– Photo Tali Cohen

Il en tire même des profits : après avoir fait ses preuves, le logiciel de caisse du Motel est maintenant commercialisé et plusieurs autres établissements l’utilisent. Selon le dirigeant, « cette activité commerciale représente une petite partie de notre chiffre d’affaires global mais c’est celle qui a la plus forte croissance
». Pour la piloter, les fondateurs ont créée en 2016 une agence dédiée au développement d’outils de gestion, baptisé M-System.

Garder le contact avec les clients

Depuis mars 2020, avec les deux confinements successifs, le bar a été plus souvent fermé qu’ouvert et les festivals décalés à l’an prochain. L’entreprise qui emploie une dizaine de salariés permanents profite de ce creux d’activité pour améliorer tous ses outils digitaux, voire à les diffuser à l’extérieur. A l’origine développée pour vendre t-shirts, casquettes et vinyls siglés Le Motel, son
application de Click & Collect
est mise gratuitement à la disposition de tous les commerçants indépendants depuis début novembre. Comme les autres outils maison du bar, il se caractérise par une grande simplicité d’utilisation. Pour Le Motel, cela représente « un geste d’entraide entre commerçants pour résister aux géants de la vente en ligne ». Mais, admet Djavid Rawat, « le click & collect ne pourra pas à lui seul sauver la mise. C’est surtout un moyen de garder le contact avec les clients les plus fidèles
».

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