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Covid-19 : comment Faurecia assure sa liquidité, Crédits

Covid-19 : comment Faurecia assure sa liquidité, Crédits

Pour Faurecia, le freinage fut brutal. A la suite des mesures de confinement décidées dans de nombreux pays à travers le monde 
pour tenter d’endiguer la pandémie de Covid-19
, l’équipementier automobile a vu les usines de ses principaux clients, les constructeurs, 
mises à l’arrêt les unes après les autres
. Résultat : « A partir de la mi-mars, nous avions un chiffre d’affaires proche de zéro en Europe, mais aussi aux Amériques, comme cela avait déjà été le cas en Chine au mois de février », constate son directeur financier, Michel Favre. Se pose alors un défi vital, 
celui de la liquidité
, que Faurecia se doit d’assurer.

Afin d’évaluer les multiples impacts de la situation, malgré le manque de visibilité globale, l’équipementier échafaude de nombreux scénarios, y compris les plus sombres, avec, à chaque fois, deux variables : la date d’une potentielle reprise d’activité et la montée, plus ou moins forte, en volume. « Avec une consommation de cash estimée à 1 milliard d’euros au premier semestre, nous avons rapidement acquis la conviction que nous devions accroître notre liquidité pour faire face à toutes les éventualités », explique Michel Favre.

Se tourner vers les banques

Après avoir tiré, pour moitié, sur sa ligne de crédit syndiqué de 1,2 milliard d’euros, le groupe, mis sous surveillance négative par Moody’s 
comme d’autres valeurs du secteur automobile
, décide de se tourner vers les banques 
pour contracter un nouveau prêt
« Deux options s’offraient alors à nous : avoir recours au prêt garanti par l’Etat (PGE) ou monter un club deal », précise le directeur financier qui appelle, lui-même, ses partenaires bancaires pour leur exposer la situation et leur présenter un business plan, construit en fonction des différents scénarios de reprise. « Nous avons finalement opté pour la seconde option, poursuit-il. D’une part car le PGE se fait à coût coûtant, ce qui peut être difficile pour certaines banques ; et d’autre part car nous souhaitions aller le plus vite possible pour nous inscrire dans la limite de risques des banques alors que d’autres secteurs, comme l’aérien et la logistique, sont également très demandeurs. »

En dix jours, l’affaire est conclue et, le 10 avril, Faurecia signe avec quatre de ses banques principales – BNP Paribas, CA-CIB, Société Générale et Natixis – un club deal de 800 millions d’euros. « Avec nos 2,2 milliards d’euros de cash à fin mars, les 600 millions d’euros restants sur notre ligne de crédit syndiqué et cette nouvelle source de financement, nous sommes désormais en mesure de pouvoir faire face à la crise », assure Michel Favre.

Contrôler ses dépenses

D’autant, qu’en parallèle, l’équipementier veille à réduire autant que possible ses dépenses. En plus de 
la mise au chômage partiel de 90 % de ses salariés
, du contrôle strict de la collecte des créances clients et du réajustement de ses stocks, le groupe s’est engagé dans une « gestion rigoureuse » de ses frais de fonctionnement et d’administration, mais aussi de ses dépenses de R&D, et envisage de réduire ses dépenses d’investissement jusqu’à 30 %. « Nous mettons toutefois un point d’honneur à être un bon payeur pour préserver notre tissu fournisseurs car ils seront essentiels au redémarrage de nos activités, ajoute le grand argentier. Nous entretenons un contact très régulier avec eux pour voir comment nous pouvons les aider, en étant le plus transparent possible. »

Car Faurecia a déjà les yeux rivés sur l’après, sur cette reprise qu’il espère la moins lente possible. Déjà, en Europe de l’Est, quelques usines de constructeurs, comme celles de Volkswagen, ont pu partiellement redémarrer. Afin de gagner en visibilité et pouvoir préparer une montée en puissance de sa production dans les meilleures conditions, l’équipementier cultive un lien permanent avec ses clients, du plus haut niveau hiérarchique aux directeurs d’usine en passant par les services achats et commerciaux. « Nous estimons aujourd’hui que la reprise prendra entre trois et six mois minimum, avec l’impact sur les coûts et le cash que cela suppose. Dans tous les cas, nous espérons qu’elle sera rapide pour ne pas avoir à prendre d’autres mesures plus difficiles », conclut Michel Favre.

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