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« Des patrons qui prévoyaient de rembourser font marche arrière », Gestion-trésorerie

« Des patrons qui prévoyaient de rembourser font marche arrière », Gestion-trésorerie

Face à une crise sanitaire qui ne s’améliore pas, les patrons sont-ils prêts à rembourser ?

La position des entreprises change au fil des semaines. Des dirigeants qui avaient prévu de rembourser font marche arrière face aux mauvaises nouvelles sur le front sanitaire et face à la perspective d’un troisième confinement. En septembre 2020, ils étaient 34 % à privilégier un remboursement au bout d’un an, comme cela était la règle au départ. En décembre, ce chiffre était tombé à 28 %. Et c’était avant l’arrivée des variants. Les patrons sont, certes, résilients, ils ne perdent pas courage, mais ils sont prudents. Beaucoup reportent donc d’un an par précaution. Nous leur conseillons de conserver toute la trésorerie possible.

Saluez-vous cette solution de différer d’un an supplémentaire le remboursement ?

Cette mesure est bonne car la crise sanitaire perdure et on manque de visibilité sur les prochains mois. La grande majorité des entreprises – celles qui sont fermées administrativement, bien sûr, mais pas seulement, leurs sous-traitants aussi et d’autres secteurs affaiblis – sont incapables de rembourser actuellement. Mais cette solution n’est pas anodine : elle augmente la probabilité de défauts sur ce prêt, avec un risque financier pour les banques et pour l’Etat, et donc le contribuable. Ces prêts sont fragiles. C’est du risque que l’on décale. Et pour l’entreprise, ce n’est pas anodin non plus, il faut quand même payer dès maintenant les intérêts bancaires et la garantie de l’Etat, même s’ils sont bas. Et les patrons qui décalent leur remboursement d’un an supplémentaire devront in fine le rembourser sur quatre ans.

La CPME demande un autre PGE, qui serait un « prêt de consolidation ». Vous redoutez encore ce « mur de la dette » ?

Ce mur de la dette et du financement est très inquiétant, car il risque non seulement de provoquer la faillite d’entreprises fragiles, mais il privera aussi d’oxygène celles qui ont un potentiel de rebond. Le premier PGE sert à financer des pertes. Mais il faudrait un autre PGE qui inclurait les dettes et les charges qui ont été reportées (loyers, charges sociales, etc.). La durée du remboursement me semble aussi trop courte. Cinq ans, c’est logique, quand il s’agit de rembourser un prêt qui nous a permis d’investir et donc de générer du chiffre d’affaires. Mais ce n’est pas le cas avec ce PGE qui finance des pertes.

Cet endettement risque-t-il de peser sur la reprise des entreprises ?

Oui, clairement. C’est une grande crainte. Au moment de la reprise, l’entreprise va devoir refinancer son besoin en fonds de roulement pour acheter de la matière première, payer ses clients, payer ses salariés… Si on demande à ce moment à l’entreprise de rembourser son PGE, mais aussi ses charges qui ont été reportées, on entre dans un cercle mortifère. Il ne faut pas priver les entreprises de la trésorerie dont elles auront besoin au moment de la relance, sinon la mesure aura été complètement contre-productive.

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