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François Pelen (Point Vision), médecin entrepreneur, Success Story

François Pelen (Point Vision), médecin entrepreneur, Success Story

Elle est là. La tant redoutée deuxième vague du Covid-19 commence à mettre les hôpitaux sous pression. Déjà 57 % des infirmiers se déclarent en burn-out, et François Pelen se désespère que la médecine de ville semble être ignorée dans la gestion de la crise.

Médecin-entrepreneur

A la ville, il est le président du conseil de surveillance et le cofondateur de Point Vision, un réseau de centres d’ophtalmologie lancé en 2012. Mais il est d’abord médecin, diplômé de HEC, et vient de publier un livre baptisé « Crise sanitaire : pourquoi il faut presque tout changer » (Le Cherche Midi). Il y détaille par le menu ses arguments en faveur d’un médecin-entrepreneur capable de s’émanciper « des habitudes technocratiques » et d’entrer « de plain-pied dans le monde économique pour le bien des patients. » De quoi froisser l’Ordre des médecins, qui redoute que des docteurs puissent s’inscrire dans une démarche commerciale.

Basculer dans le XXIe siècle

Or, de l’avis du Parisien de 63 ans, convertir les cabinets médicaux à des stratégies « orientées clients » et dispenser des cours de management en faculté de médecine n’a rien d’incongru. Au contraire, cela contribuerait à faire basculer dans le XXIe siècle « un système de santé dont les limites sont mises en lumière à l’heure du coronavirus ». « Le modèle, éprouvé dans l’ophtalmologie avec Point Vision, consiste à mutualiser les ressources et les achats, et à déléguer certains actes à des paramédicaux, de manière à libérer le médecin des tâches techniques et administratives. C’est tout à fait transposable à d’autres spécialités », martèle le dirigeant, chevelure poivre et sel, masque vissé sur un sourire malicieux. Tout en gardant, assure-t-il, le patient en tête des priorités.

Fils d’une mère au foyer et d’un père ingénieur dans l’armement qui, secret-défense oblige, ne pouvait aborder ses projets de sonars et de torpilles lors des repas de famille, François Pelen a très tôt souhaité s’orienter vers une activité « au service d’autrui ». « Elève correct, loin d’être premier de la classe », selon ses dires, le cadet de deux enfants se découvre « bourreau de travail » à l’approche du concours de médecine. Une fois diplômé en ophtalmologie, plutôt que de s’installer, il prend le chemin des laboratoires. Il débutera chez Sanofi, décrochant au passage un Executive MBA de HEC (une « bonne maison » où il dispense aujourd’hui des cours sur la gestion d’entreprise).

« Labo bashing »

C’est le début d’une carrière de vingt-huit ans dans le secteur pharmaceutique, un domaine que le père de trois enfants quitte en 2009, alors qu’il est vice-président de Pfizer France. « A cette époque, mon métier consistait à orchestrer des plans sociaux. Et mon industrie, impliquée dans d’injustes procès, souffrait d’une image déplorable », se souvient-il, encore secoué par un trajet en taxi lors duquel le chauffeur assimilait les laboratoires à des « assassins ». « Le ‘labo bashing’ devenait lassant. Et je voulais dépenser mon énergie dans la résolution d’un problème de santé publique », confie l’entrepreneur, qui a développé le réseau Point Vision – le groupe pèse 80 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec 900 collaborateurs et 40 centres qui accueillent 1,2 million de patients par an -, en gardant toujours un pied dans la pratique.

40 ans à l’hôpital Henri-Mondor

« François a été praticien attaché à l’hôpital Henri-Mondor pendant près de quarante ans », pointe Gilles Lhernould, ancien senior vice-président de Sanofi. Outre un lien jamais rompu avec la médecine, cet ami de plus de trente ans souligne l’opiniâtreté de son « fidèle camarade ». « Il sait tout des mécanismes de croissance et de financement, mais surtout il ne lâche rien », dit-il.

Effectivement, l’intéressé semble imperméable aux obstacles. Non sans humour, il évoque son « esprit aventureux… qui l’a conduit à déménager de la rive droite à la rive gauche ». Dans la même veine badine, ce grand amateur de jambon au chablis, spécialité de sa belle-mère bourguignonne, confesse son « peu d’intérêt pour la campagne », lui qui appréciait arpenter l’esplanade de la Défense lorsqu’il travaillait dans l’une de ses tours.

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