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Interview en visio : 4 règles d’or pour gérer  son image à l’ère du Covid-19, E-réputation

Interview en visio : 4 règles d'or pour gérer  son image à l'ère du Covid-19, E-réputation

Depuis le début du confinement, les vignettes de visioconférence parsèment les écrans des débats et journaux télévisés. C’est le moyen habile qu’ont trouvé les chaînes de télévision pour compenser la réduction du nombre d’invités physiques en plateau et en direct. Pour l’interviewé, l’exercice n’est toutefois pas aussi évident qu’il y paraît. Voici pourquoi.

Avant que la pandémie du Covid-19 n’impose des règles strictes de distanciation sociale , les médias télévisuels rechignaient quelque peu à l’idée de faire intervenir un invité en se connectant depuis sa webcam ou son smartphone. Mis à part quelques événements d’actualité urgente où tout témoignage est le bienvenu, quel que soit le mode de communication, le plateau en studio ou en externe avec une caméra étaient les solutions prioritairement prisées. Là aussi, le coronavirus est venu briser la routine éditoriale. Dorénavant, les experts et dirigeants convoqués parlent depuis leur domicile, ou dans leur jardin pour les mieux lotis. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la façon de se préparer pour cet exercice. Accorder un entretien en « visio » avec des journalistes face à un public virtuel mais présent est délicat !

La visio, c’est parti pour durer

La crise sanitaire a propulsé la visioconférence sur le devant des plateaux TV et il est fort à parier que ce format va perdurer. Peut-être pas avec une telle fréquence et autant de systématisation mais, pour les rédacteurs en chef et les chefs d’édition, la visio a rapidement prouvé sa souplesse et sa performance pour le recueil de propos sur un sujet d’actualité. Avec de surcroît la perspective de la 5G mobile, où la bande passante sera largement supérieure à celle des réseaux télécoms actuels, les rédactions réfléchiront forcément à deux fois avant de se décider à solliciter à distance un témoin ou bien envoyer une équipe sur place enregistrer son discours.

Ce changement de paradigme éditorial n’est pas anodin  pour les personnes amenées à s’exprimer publiquement dans le cadre de leur métier , leurs responsabilités ou leur expertise sur un thème donné. Même les plus rodés à la pratique de l’expression télévisuelle vont devoir intégrer de nouveaux paramètres s’ils veulent éviter que leur interview en visio ne figure au vaste catalogue des bêtisiers qui tournent en boucle à chaque fin d’année. Il est crucial de comprendre que réaliser un entretien en visio avec la presse n’a rien à voir avec la pratique de réunions virtuelles.

Paramètre n° 1 : la technique, c’est vous

Dans un contexte d’interview visio, l’invité ne bénéficie pas de l’infrastructure technique professionnelle d’une émission télévisée. Fini le micro que le technicien son vous installe et vous règle. Terminé le placement en plateau et le cadrage que l’équipe de la régie assure durant la retransmission. Derrière votre webcam ou votre smartphone, c’est soudainement vous qui  vous posez en réalisateur (du moins en partie).

Ce qui implique de facto quelques vérifications préalables pour ne pas connaître un fiasco, qui ferait le délice des réseaux sociaux. Ces vérifications commencent par un petit examen rapide de choses essentielles. Il convient de s’assurer de disposer d’une connexion avec un bon débit et d’avoir suffisamment de batterie si on est en extérieur (certaines applis de visio sont gourmandes en énergie) et de tester micro et oreillettes. Ces détails,  dont un invité ne se préoccupe pas sur un plateau, deviennent cruciaux en mode visio.

Paramètre n° 2 : soyez le maître des lieux

Une règle communément admise en média training télévisuel est que votre message est constitué à 70 % en moyenne par le non-verbal. Même avec le plus huilé ou le plus captivant des discours, un geste ou un détail peut, à lui, seul brouiller l’attention de celles et ceux qui vous regardent et écoutent. Au point même de les faire décrocher de vos paroles pour se focaliser sur ces interférences parfois hypnotiques.

Dans le cadre d’une interview en visio, ces aspects prennent une importance encore plus forte. Avant votre passage en direct, il convient d’abord de choisir un lieu calme, où vous ne serez pas susceptible d’être interrompu. Contrairement à ce journaliste de la BBC en mars 2017 en train de deviser doctement sur les rapports géopolitiques entre Corée du Nord et Corée du Sud lorsque ses bambins sont entrés dans la pièce et l’ont déstabilisé en un rien de temps ! Ce point est capital, car une telle intervention est l’assurance qu’on se souviendra de vous bien plus pour l’irruption intempestive  que pour la pertinence des propos.

Paramètre n° 3 : restez dans le cadre

Une fois le lieu élu, il s’agit de le rendre avant tout fonctionnel. D’abord en déterminant le cadrage à travers lequel vous apparaîtrez à l’écran. Depuis le 17 mars, il n’est pas rare de voir des experts se filmer en contre-plongée, sous le menton ou alors à une distance trop proche ou trop éloignée de la webcam. Résultat : la personne n’est pas valorisée et le spectateur perd à nouveau le fil de ses paroles à cause d’un cadrage inapproprié.

Idem avec les éléments constituant le décor d’une pièce. En visio, on a tôt fait d’oublier qu’on se filme depuis chez soi. Certains objets, tableaux, meubles, livres, etc. vous sont certes familiers mais peuvent dérouter et dévier l’attention du téléspectateur. Dans ces cas-là, mieux vaut jouer la sobriété plutôt que faire un entretien parasité par votre papier peint seventies ou une sculpture bizarre.

Paramètre n° 4 : soignez votre allure

Pour l’image personnelle, une interview en visio n’est pas neutre. Autant dans le cadre des réunions de travail en vidéoconférence,  certains codes vestimentaires peuvent passer (selon la culture de l’entreprise) , autant devant un public large, le piège de l’image peut vite se refermer. Les éléments vestimentaires sont clairement à considérer même si en plein confinement, le relâchement est parfois sournois. 

A cet égard, il ne faut jamais oublier l’interview catastrophe du Pr Jean-François Mattei, lors de la canicule meurtrière de 2003. Alors ministre de la Santé, il dialoguait en duplex TV depuis la terrasse de son lieu de villégiature et vêtu d’un polo noir décontracté. Le hiatus entre l’image projetée et le contexte du moment fut terrible.

Ultime point à considérer : le visage. Certes, il ne s’agit pas de s’improviser en spécialiste de la beauté et de manier avec dextérité les palettes de maquillage. Néanmoins, un brin d’attention à l’allure dégagée est conseillé. Une chevelure en pétard, une barbe improbable, un bouton sur le visage constituent autant de détails qui peuvent ruiner l’écoute d’une interview. Et en visio, il n’y a pas de passage par la case maquillage professionnel pour raviver le teint et dompter les mèches rebelles. Plus que jamais, l’interviewé détient les clés de son image.

Olivier Cimelière est directeur adjoint ESJ Pro Entreprise

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