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les conseils d’Alix de Sagazan, CEO d’AB Tasty, Financement

les conseils d'Alix de Sagazan, CEO d'AB Tasty, Financement

Trois ans après avoir
levé 17 millions de dollars en série B
,
AB Tasty
a réussi à convaincre à nouveau ses investisseurs historiques Korelya Capital, Omnes, Partech et XAnge ainsi qu’un nouvel entrant, Crédit Mutuel Innovation. La pépite française spécialisée dans l’optimisation de l’expérience utilisateur sur Internet a en effet clôturé un nouveau tour de table en mai dernier, en pleine crise sanitaire, et
levé 40 millions de dollars
pour lui permettre d’accélérer sur le marché américain et de renforcer sa R&D. Installée depuis 2018 à New York, dans l’un des
deux bureaux américains
d’AB Tasty,
Alix de Sagazan
, CEO et cofondatrice de l’entreprise avec Rémi Aubert, supervise le déploiement nord-américain. Une expérience qui lui a appris beaucoup, notamment dans sa relation aux investisseurs, et lui permet de donner trois conseils pour réussir une levée de fonds.

#1. Impliquer les équipes

« Le plus important, c’est d’avoir une équipe entièrement dédiée
 », explique Alix de Sagazan. En général, c’est surtout l’équipe « finance », portée par le DAF, qui pilote le projet, en collaboration avec le ou les dirigeants. Dans le cas d’AB Tasty, les deux cofondateurs participent à la levée de fonds. « Avec Rémi, nous sommes complémentaires et nous aimons rencontrer les investisseurs ensemble. De mon côté, je présente surtout la partie business, et mon associé la partie produit et vision du produit
. Toute la partie data est quant à elle gérée par la finance », détaille la CEO.

Bien entendu, tous les associés ne sont pas obligés de participer activement. Tout dépend de leur nombre, de leur complémentarité et de leur appétence pour le sujet. En revanche, tout le monde doit s’engager d’une façon ou d’une autre. « Il est très important d’impliquer, par exemple, le top management, car les investisseurs voudront certainement rencontrer le directeur marketing, le directeur commercial, etc. Il faut donc que tout le monde ait contribué au projet. Chez AB Tasty, la préparation du ‘pitch deck’ [présentation destinée aux investisseurs, NDLR] a pris au moins un mois, mais cela en valait la peine. J’entends souvent dire que ce qui compte pour réussir une levée de fonds, c’est la vision. Oui, cela compte, mais il ne faut pas sous-estimer l’importance du deck : c’est ce qui donne toute la puissance à un projet », assure la dirigeante d’AB Tasty.

#2. Peaufiner la « data room »

Réunies dans ce qu’on appelle une « data room », les données essentielles du projet et de l’entreprise mises entre les mains des investisseurs lors d’une levée sont un point clé pour les guider dans leur décision d’investir ou non, qu’il s’agisse aussi bien de business angels que de fonds. « Les investisseurs américains, en particulier, sont très sensibles aux data dans leurs décisions d’investissement, beaucoup plus que les investisseurs européens, analyse Alix de Sagazan. Aux Etats-Unis, ils font beaucoup de benchmark et de comparaisons chiffrées. Mais c’est aussi vrai en France, avec nos investisseurs par exemple : la partie data est extrêmement importante et doit être préparée dans le détail. » Cela permettra de limiter le nombre de questions de la part des investisseurs et de gagner du temps sur le process. « Il faudra régulièrement fournir plus de données sur tel ou tel point, selon les questions soulevées par les investisseurs. Mais plus vous vous préparez en amont, plus vous prémâchez le travail pour les investisseurs, et mieux ce sera », commente Alix de Sagazan.

#3. Se préparer

Autre point parfois sous-estimé ou occulté par les entrepreneurs : une levée de fonds demande du temps. L’équipe qui la mène se consacre généralement à plein temps à cette tâche de plusieurs mois. « Cela signifie qu’il faut bien avoir en tête que ceux qui travaillent là-dessus ne pourront pas faire autre chose, avertit la dirigeante. Les dirigeants qui s’impliquent doivent s’assurer que les ressources en interne sont suffisantes pour continuer à gérer tout l’opérationnel. »

D’autant qu’un tel projet dure dans le temps. « Emotionnellement, c’est parfois difficile. Durant toute la première phase, nous rencontrons beaucoup de monde, dont parfois des investisseurs qui n’apprécient pas forcément notre projet. La phase de due diligence est elle aussi lourde, car il nous faut répondre à beaucoup de questions en sortant notamment pas mal de data. Enfin, la troisième et dernière phase n’est pas forcément plus reposante, notamment toute la partie qui concerne le juridique. » Un travail de longue haleine dont il faut avoir conscience !

– AB Tasty

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