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les prêts participatifs mettent du temps à décoller, Gestion-trésorerie

les prêts participatifs mettent du temps à décoller, Gestion-trésorerie

Présentés en mars, lancés fin avril, et commercialisés depuis quelques jours, les premiers prêts participatifs relance (PPR) commencent à être signés dans les réseaux bancaires.

L’enseigne de prêt-à-porter Zapa a souscrit ce nouveau type d’emprunt, pensé pour renforcer les bilans et favoriser l’investissement en sortie de crise, auprès de la Caisse d’Epargne Ile-de-France. Il doit permettre à la marque parisienne « d’investir dans la transformation digitale et le développement de nouveaux points de vente », explique Arié Benayoun, son président.

Du côté de Saint-Etienne, la société Sam Outillage s’est également mise d’accord avec sa banque pour finaliser un prêt relance d’un montant d’environ 1,5 million d’euros. Il devrait être signé dans le courant de l’été avec la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes.

Cette PME familiale, qui fête son centenaire cette année, souhaite ainsi poursuivre le plan d’investissement de 10 millions d’euros entamé en 2018, et qui avait subi un coup d’arrêt avec la crise au printemps 2020.

« La vie économique a bien repris. Il faut continuer à financer les projets, pour ne pas perdre en compétitivité face à la concurrence », estime le patron Olivier Blanc, quatrième génération aux commandes de la société, dont le chiffre d’affaires s’élevait en 2019 à 35 millions d’euros.

Crédits d’équipement

Malgré ces premiers contrats et l’enthousiasme de l’exécutif pour ce nouveau dispositif, financé à hauteur de 20 milliards d’euros par les assureurs (et garantis à 30 % par l’Etat), le démarrage des PPR promet d’être plutôt modeste.

« Nous n’avons pas de demande massive de la part de nos clients », confiait il y a quelques jours Daniel Baal, le directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, interrogé par BFM Business.

« C’est sans doute un bon outil […]. Mais le sujet est de savoir si les entreprises vont vouloir prendre ce prêt participatif ou un prêt habituel », considère le dirigeant, alors que les taux d’intérêt sont compris entre 4 % et 5 % pour les PME, soit plus cher qu’un emprunt classique. La production de crédits d’équipement est d’ailleurs restée élevée au premier trimestre, notamment dans les groupes mutualistes.

« Les entreprises que je connais commencent seulement à prendre connaissance de ce produit », témoigne de son côté Olivier Blanc, qui en a lui-même entendu parler via le réseau de la CPME de la Loire et sa banque.

Confusion

Le produit, dont l’élaboration a nécessité plusieurs mois de travail de la part de toute la place financière et qui sera proposé jusqu’en juin 2022, est par nature bien plus compliqué que le prêt garanti par l’Etat (PGE), octroyé à 675.000 entreprises pour 139 milliards d’euros. Les banques ont mis en avant une nécessaire sélectivité sur les candidats.

D’une durée de huit ans, avec un différé d’amortissement de quatre ans, il a toujours été présenté comme un instrument de quasi fonds propres. Mais n’en demeure pas moins une dette au niveau comptable pour l’entreprise. De quoi créer une certaine forme de confusion chez les éventuels clients.

« Il faut prendre le temps de bien expliquer ce prêt spécifique au client. Cela n’a rien à voir avec un PGE. L’entreprise doit être convaincue du besoin de renforcement de sa structure financière avant de le signer », considère Daniel Karyotis, le directeur général de Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes.

Pas d’objectif de volumes

« Il n’est pas question de se fixer un objectif de volume sur ce type de prêts. Pour autant, nous pourrons accompagner favorablement les clients qui en feront la demande », assure le banquier, qui s’attend à y voir plus clair à la rentrée sur les besoins réels des entreprises en la matière.

Pour le patron de Sam Outillage, qui avait aussi pris un PGE, le PPR fait en tout cas sens. « Il n’existe pas tant de produits financiers qui permettent de financer sur le long terme, remarque Olivier Blanc, dont la PME stéphanoise veut devenir leader dans la conception d’outillage connecté. Ce prêt a certes un coût, mais il va nous permettre de voir venir et de récolter les fruits de nos investissements ».

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