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Monoprix, le distributeur à l’affût des startups innovantes, Marketing et Vente

Monoprix, le distributeur à l'affût des startups innovantes, Marketing et Vente

« On les a rencontrés durant le Hackaton de Paris & Co en mars 2019. Dès l’été, nous étions dans les rayons de 15 de leurs magasins », raconte Dieudonné Moukoué, cofondateur de la société de coaching sportif Fiters. Son « bienfaiteur », le pôle innovation de Monoprix .

Créé il y a trois ans, ce pôle a pour mission d’identifier des startups innovantes « compatibles avec les valeurs Monoprix et avec les tendances de fond chez les consommateurs, explique Maguelone Paré-Harroch, directrice concept et Innovation chez Monoprix. En ce moment, par exemple, nous sommes focalisés sur le Made in France et le local. Et de plus en plus nous privilégions les petites entreprises, pour que les clients trouvent chez nous ce qu’ils ne trouvent pas ailleurs ».

Du repérage via Instagram

Pour repérer les sociétés qui les intéressent, les 15 experts en tendances consommateurs du pôle innovation prospectent principalement dans les salons professionnels. Mais avec la pandémie et l’annulation de la plupart des événements, Maguelone Paré-Harroch s’est tournée vers le réseau Instagram , sur lequel elle a pu « trouver énormément de startups prometteuses ». Les entreprises peuvent également se faire connaître elles-mêmes de Monoprix. La directrice du pôle promet de recevoir et d’écouter toutes les propositions, même si la thématique ne fait pas sur le moment partie des projets de Monoprix. « Nous gardons les données sur chaque marque, pour pouvoir les recontacter par exemple pendant la préparation d’un nouveau corner ».

Outre les produits destinés à être mis en rayons « normaux », le pôle innovation de Monoprix expérimente en ce moment deux «  corners  » dédiés aux secteurs « mobilité » et « santé au quotidien ». Après sa première collaboration avec Monoprix, interrompue par la pandémie de coronavirus, Fiters a poursuivi le partenariat au sein du corner « santé au quotidien ». Avec un fonctionnement nouveau puisque la société propose au départ du coaching sportif pour les entreprises auprès d’une centaine de clients dont la SNCF, AXA et la Société du Grand Paris. Dans deux magasins Monoprix, l’un à Troyes dans l’Aube et l’autre à Châtillon dans les Hauts-de-Seine, Fiters commercialise désormais des cartes donnant droit à une heure de coaching à domicile. Une adaptation de leur offre B to B vers le B to C qui a été co-construite avec Monoprix, qui prélève une partie du prix de vente. « L’objectif est d’établir un vrai partenariat, de développer et de raconter une histoire conjointe », explique Maguelone Paré-Harroch.

Des partenariats au-delà des produits

Un modèle qui semble être apprécié par les entreprises concernées. « C’est un partenariat pragmatique et efficace, qu’on établit pas à pas, en test and learn » se réjouit Solange Arnaud, qui a fondé en 2016 Médoucine. Ce réseau référence et accompagne le développement des 1.500 praticiens indépendants de médecines douces, avec un système d’abonnement. Médoucine ne dispose d’aucun produit à vendre chez Monoprix, mais le pôle innovation a tout de même conclu un partenariat avec la jeune société, que Solange Arnaud décrit comme un échange de contenu contre de la visibilité . Concrètement, Médoucine affiche dans le corner des conseils de thérapeutes. Cela permet de sensibiliser le public aux médecines douces tout en faisant la promotion de la marque, de façon totalement gratuite pour les deux parties. Il n’est donc pas nécessaire de proposer un produit à mettre en rayon pour pouvoir être « référencé » chez Monoprix. « Ce qui nous intéresse avec ces corners, c’est surtout un retour en matière d’image, et l’impact qu’ils vont avoir sur les chiffres globaux et sur le panier moyen du magasin », explique la directrice du pôle.

Se faire référencer en GMS, ça se prépare

Cependant, et même si Monoprix se revendique « bienveillant » envers les petites structures, se faire référencer dans la grande distribution implique certains efforts. « Il faut se lancer seulement quand on est prêt, d’autant que Monoprix aime que ça aille vite, conseille Camille Brocco, cofondatrice de Rainbow, qui commercialise les Cosmétiques et produits bien-être au CBD , via les marques Peace & Skin et Kaya. Il faut être capable de fournir le produit en quantités suffisantes, avec la logistique qui va avec. Il faut remplir des fiches produit et donc remplir un certain nombre de standards de qualité. Pour le corner, il a aussi fallu former les équipes de Monoprix sur notre produit. » La société créée en novembre 2019, revendique 10.000 clients et une présence dans cinq pays (France, Royaume-Uni, Italie, Pologne et Allemagne). Elle est également présente dans les corners « santé au quotidien » de Monoprix, ce qui en fait la première marque à commercialiser du cannabidiol en grande surface en France. Des prérequis que confirme Maguelone Paré Harroch : « nous sommes très exigeants sur le cahier des charges, même si nous souhaitons établir rapidement les partenariats, pour être toujours en mouvement. »

Le corner « santé au quotidien » devrait être étendu à huit magasins de plus en juin. Et si ces tests sont concluants, il est envisagé de l’étendre à la majorité du parc de Monoprix. Le secteur semble porteur puisque le distributeur Decathlon a également lancé le 19 mai un « espace d’expérimentation de la santé » made in France dans son magasin de Villeneuve-d’Ascq (Nord).

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