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Nacre devient prêt d’honneur solidaire sous la houlette de Bpifrance, Financement

Nacre devient prêt d'honneur solidaire sous la houlette de Bpifrance, Financement

Dans le plan de financement de Morgan Lhommelais, ces 4.500 euros n’étaient qu’une goutte d’eau. Ancien directeur d’enseignes de retail, au chômage à la suite d’un licenciement, cet entrepreneur a repris en septembre 2020 une boulangerie de la franchise Ange, employant 15 personnes, à Saint-Maximim, dans l’Oise.

Morgan Lhommelais avait déjà obtenu 650.000 euros de prêt bancaire, 150.000 euros de crédit vendeur, 10.000 euros de prêt d’honneur auprès du Réseau Entreprendre et avait mis sur la table 120.000 euros de sa poche. Mais il a bouclé son financement grâce à ces 4.500 euros de prêt d’honneur solidaire (PH solidaire) et 25.000 euros de prêt d’honneur classique, tous les deux octroyés par
Initiative France
.

Depuis le 1er juillet 2020, le PH solidaire est financé par
Bpifrance
, et non plus par la Caisse des dépôts. Son budget est passé de 20 à 50 millions d’euros par an. Si le montant des prêts reste inchangé, l’objectif est de l’accorder à plus de bénéficiaires. « Cet élargissement du dispositif découle de la volonté du plan de relance de soutenir la création, notamment chez les jeunes », souligne Marie Adeline-Peix, directrice exécutive des partenariats régionaux et de l’action territoriale de Bpifrance.

Un effet levier auprès des banques

Le PH solidaire (anciennement
Nacre
) s’adresse aux personnes en situation de fragilité face à l’emploi : demandeurs d’emploi, jeunes de moins de 26 ans, entrepreneurs des quartiers prioritaires de la Ville (QPV) et bénéficiaires de minima sociaux ayant créé ou repris une entreprise depuis moins de trois ans. Il nécessite d’avoir au préalable obtenu un prêt bancaire d’un montant au moins égal et d’une durée de remboursement au moins équivalente. Il est accordé par des réseaux d’accompagnement : Initiative France mais aussi France Active et l’Adie.

Le prêt d’honneur solidaire, sans frais de dossier, est d’un montant compris entre 1.000 et 8.000 euros, à taux zéro et garanti par le Fonds de cohésion sociale, avec une durée de remboursement jusqu’à cinq ans. Il bénéficie d’un différé d’amortissement modulable de 18 mois maximum. Son montant peut paraître faible, mais il est souvent assorti de prêts complémentaires. « En 2018, les trois quarts étaient complétés d’un prêt d’honneur de notre réseau, en moyenne de 10.000 euros », avance Bernadette Sozet, déléguée générale Initiative France.

Ces prêts exercent également un effet de levier de 3 à 4, en prêt bancaire classique en général. « On mise sur l’importance de la relation avec le banquier dans la vie de l’entreprise. Il faut qu’il soit présent et accompagne la société dès sa création, pour être plus à même de l’aider rapidement en cas de difficulté ou lorsqu’elle veut grandir »
, ajoute Bernadette Sozet.

Un accompagnement pendant 3 ans

En plus du volet financement, le dispositif PH solidaire donne accès à un accompagnement de trois ans, également dispensé par les réseaux. C’est surtout cet accompagnement qui a séduit Morgan Lhommelais. « Dans mon ancien travail, j’ai accompagné beaucoup de directeurs de magasins, et j’ai remarqué que ça leur était vital. Il était donc naturel pour moi de chercher aussi à me faire accompagner. » 

Les réseaux aident les entrepreneurs à bâtir leur dossier, comprenant un business plan et un prévisionnel, et à le défendre devant la commission de financement qui validera ou non son PH solidaire. « Il faut savoir à quoi correspondent les chiffres calculés par l’expert-comptable, expliquer pourquoi notre projet marchera à tel endroit », se souvient Morgan Lhommelais.

Le protocole d’accompagnement peut différer selon les régions, mais la base est commune : rencontres régulières avec des conseillers, tableau de bord prévisionnel à mettre à jour avec l’évolution du projet, mise en relation avec un parrain ou une marraine, également entrepreneur, et ateliers de rencontres entre entrepreneurs. Un accompagnement apprécié et qui porte ses fruits. Comme le souligne Marie Adeline-Peix, entre 70 et 80 % des entreprises accompagnées sont toujours actives après trois ans, contre 50 % pour les entreprises non accompagnées.

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