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Philippe Thomas, fondateur de Veternity, pompes funèbres pour animaux, Success Story

Philippe Thomas, fondateur de Veternity, pompes funèbres pour animaux, Success Story

« Quel chemin parcouru ! On était des vétérinaires libéraux, on n’aurait jamais imaginé ça ! » Philippe Thomas se souvient des premiers pas de la Compagnie des Vétérinaires, lancée en 1995 à Cambrai par 200 professionnels soucieux d’apporter une réponse digne à la fin de vie des animaux domestiques. Les dépouilles partaient alors trop souvent à l’équarrissage, transformées en matières premières ou en farines animales…

Depuis, le groupe, rebaptisé « Veternity », s’est élargi à 2.200 vétérinaires actionnaires (au côté du management et du fonds CM Equity). L’entreprise, qui compte 400 salariés, est devenue le leader incontesté des pompes funèbres animalières en France avec 80 % du marché. Et affiche désormais des ambitions mondiales.

Vétérinaire libéral

Passionné d’animaux depuis toujours, le natif de Lille se tourne naturellement vers des études vétérinaires. Ce sera l’école de Lyon. Lors de sa troisième année, un stage à Cambrai le conduit à accompagner la naissance de la Compagnie des Vétérinaires, et de son premier centre de crémation animalier.

Quand il s’installe à Château-Gaillard, dans l’Ain, en 1995, il y ouvre rapidement un second crématorium avant d’entrer à 27 ans au conseil d’administration de la coopérative. Il sera administrateur bénévole pendant vingt ans tout en poursuivant son activité libérale. Un métier de vétérinaire qu’il quitte toutefois en 2011, la mort dans l’âme, pour prendre la direction générale du petit groupe, après des formations à l’EM Lyon, IFA Sciences Po et sur le campus du réseau Entreprendre. « Je bossais jour et nuit, j’ai failli faire un burn-out », sourit ce jovial quinquagénaire, heureux propriétaire de deux chiens et quatre chats.

L’homme, qui passe son temps entre le siège de Lille et Lyon, où il vit, aime les défis. Pour attaquer le marché allemand, il a réappris la langue de Goethe. Le polonais lui a causé plus de soucis mais le groupe a quand même déployé un centre de crémation dans le pays. Il prépare actuellement son brevet de pilote d’avion.

Cimetières virtuels et objets de tous poils

Ce grand amateur de montagne en VTT ou à ski selon les saisons franchit aujourd’hui un nouveau cap. En se lançant à l’assaut du marché grand public avec une marque française, Esthima, et la création d’agences funéraires, pour répondre à une demande sociétale de plus en plus intense.

Selon un sondage commandité par son entreprise, 82 % des propriétaires d’animaux domestiques les considèrent comme un membre de leur famille. Leur disparition est vécue comme un deuil pour lequel certains souhaitent une cérémonie d’adieux, la dispersion des cendres ou leur préservation dans une urne. D’autres aimeraient la confection d’objets ou de bijoux à partir de poils ou de cendres ou un cimetière virtuel…

Refuser l’idée de cloner

C’est un marché considérable, que Philippe Thomas chiffre à plus de 2 milliards en Europe et aux Etats-Unis. En France, l’activité pourrait doubler en cinq ans. « La tendance est homogène dans tous les pays. Nous voulons juste accompagner, pas satisfaire des demandes exubérantes », précise le dirigeant qui se dit attaché à l’éthique, et refuse, par exemple, de cloner un animal défunt ou d’envoyer des cendres dans l’espace comme certains Américains le lui ont demandé.

Veternity, qui réalise déjà 22 % de ses 48 millions d’euros de chiffre d’affaires hors des frontières, cible notamment les Etats-Unis, premier marché mondial. En ligne de mire ? Des réseaux de 40 à 60 crématoriums. Pour les financer, Philippe Thomas compte sur le trésor de guerre de 15 millions d’euros de l’entreprise, qui ne distribue pas plus de 5 % des résultats. Mais aussi sur une très grosse levée de fonds de 100 millions d’euros dans les prochains mois. Une stratégie validée par un conseil d’administration ouvert à trois administrateurs extérieurs, un choix militant de Philippe Thomas, qui a pris la présidence régionale de l’Association des administrateurs indépendants et professionnels (APIA). « J’essaie de faire du patriotisme économique », dit-il. A sa manière…

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