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première alerte sur le front des défaillances d’entreprises, Gestion-trésorerie

première alerte sur le front des défaillances d'entreprises, Gestion-trésorerie

La trêve sur le front des faillites serait-elle sur le point de prendre fin ? A première vue, on serait tenté de répondre par la négative. La société Altares a recensé 7.406 ouvertures de procédures collectives au premier trimestre en France, soit une baisse de 32,1 % par rapport au premier trimestre 2020. « Le niveau général des défaillances reste exceptionnellement bas », juge Thierry Millon, responsable des études d’Altares.

En effet, c’est environ deux fois moins qu’au cours d’un premier trimestre « normal » comme celui de 2019 par exemple. Les entreprises de secteurs entiers restent sous perfusion d’argent public. Tant que le « quoi qu’il en coûte » du président de la République reste de mise, difficile de prévoir une explosion des faillites. D’autant que « les organismes sociaux comme l’Urssaf, qui sont à l’origine de 30 % à 40 % des défaillances, n’assignent plus les entreprises depuis un an », explique Thierry Millon.

Des petits patrons qui craquent

Toutefois, le mois de mars semble marquer un point d’inflexion. Désormais, 79 % des jugements mènent directement à la liquidation de l’entreprise, un niveau jamais atteint en vingt ans. Ce phénomène touche principalement les petites entreprises de moins de cinq salariés. Pour mémoire, ce pourcentage était proche de 68 % au cours des années qui ont précédé le Covid.

« Le fait que huit entreprises sur dix soient directement liquidées marque l’épuisement des petits patrons. Il prouve que ceux qui font aujourd’hui leur déclaration de cessation de paiements n’en peuvent plus et ne cherchent même plus à obtenir un plan de continuation d’activité », selon Thierry Millon. Autre explication : « comme il n’y a pas de recouvrement forcé de la part des Urssaf, certains dirigeants n’ont pas toujours conscience des difficultés qu’ils vont devoir affronter. Résultats, ils ne vont pas au tribunal de commerce en amont des obstacles et il ne reste plus que la liquidation », poursuit l’expert d’Altares.

Covid : première alerte sur le front des défaillances d’entreprises

L’importance de la trésorerie pour financer la reprise

Et maintenant ? Il existe des signaux rassurants. Grâce aux prêts garantis par l’Etat et les aides, les entreprises disposent en moyenne d’un niveau de trésorerie plutôt bon. Mais la reprise sera le juge de paix. « Aujourd’hui, certaines entreprises ne savent pas si les clients seront au rendez-vous lors de la réouverture ou s’ils auront pris de nouvelles habitudes. Il y a de grandes incertitudes et certains peuvent croire qu’ils ont les reins solides alors que c’est le client qui sera le maître des horloges », estime Thierry Millon. Et « les entreprises vont devoir autofinancer la reprise car les banques les ayant déjà soutenues pendant la crise, seront prudentes et discriminantes dans l’attribution des prochains crédits. Dans ce contexte, les entreprises vont chercher à faire rentrer du cash et vont mettre la pression sur leurs clients », selon le spécialiste. Pour certains, les difficultés vont se cumuler.

Altares prévoit ainsi une hausse des défaillances au second semestre 2021. Il anticipe « entre 40.000 et 45.000 défaillances cette année ». Un chiffre qui resterait largement inférieur aux procédures collectives ouvertes en 2019. Cette année-là, 52.000 défaillances avaient été recensées en France.

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