Menu

Publicis coupé net dans son élan, Publicité

Publicis coupé net dans son élan, Publicité

Lundi à 17 heures, lors de la publication anticipée de ses résultats pour le premier trimestre, Publicis Groupe (Publicis Conseil, Sapient, Epsilon, Leo Burnett…) a révélé un revenu net de 2,481 milliards d’euros, en hausse de 17,1 % (et de 15,4% en taux de change constants), comparé aux 2,118 milliards d’euros enregistrés en 2019.

Dans la foulée, le troisième groupe de communication mondial a annoncé une croissance organique négative de 2,9 %, en ligne avec les prévisions pré-pandémie, et au-dessus du consensus qui tablait sur un recul de 6 %, Macquarie allant même jusqu’à – 8,4%.

Une performance encourageante, due, notamment, au redressement de l’Amérique du Nord (plus de 60 % du total du revenu net), où la croissance organique est positive et la croissance publiée est de 36,5 %, en partie grâce à la contribution d’Epsilon, numéro deux mondial du marketing digital et du comportement des consommateurs (CRM), acquis pour 4,4 milliards d’euros et intégré juridiquement en juillet 2019.

Validité du modèle

L’impact de l’épidémie ne s’est réellement manifesté qu’en mars, scindant ce premier trimestre en deux « séquences » très contrastées. « En janvier et en février, nous avons fait la démonstration de la validité de notre nouveau modèle », indique Arthur Sadoun, président du directoire de Publicis Groupe. « A fin février et malgré une décroissance à deux chiffres en Chine, nous avons enregistré une croissance Groupe quasi stable, principalement tirée par une croissance organique de 5 % de nos activités créatives et média aux Etats- Unis. »

En parallèle, le groupe avait enregistré les premiers effets des gains remportés en fin d’année -les budgets médias de Disney et de LVMH et la partie marketing et digital de Novartis – ainsi que celui de Bank of America, décroché début février.

Coup d’arrêt brutal

Mais tout a basculé. Lors de la révélation, le 6 février, de ses résultats annuels 2019, Arthur Sadoun estimait que « le premier semestre devrait être négatif, particulièrement au premier trimestre, et les améliorations intervenir au second semestre. » Deux mois plus tard, la prédiction est obsolète et l’avenir, illisible.

La brutalité de la pandémie, la rapidité de sa propagation et la décision de confinement ont porté un coup d’arrêt sec à cette embellie, qui succédait à une année 2019 de transition, marquée par deux avertissements sur la croissance.

« La Chine et l’Europe qui chutent significativement en mars, ont subi une baisse respective de 15,3 % et de 8,7 % de leur chiffre d’affaires», reprend à présent le président du directoire de Publicis. Le marché français n’a pas été épargné, enregistrant une diminution de 12,9 % de son revenu net contre une croissance de 4,2% au premier trimestre 2019. «Nous avons subi l’arrêt de nombreux projets événementiels, la fermeture du Drugstore Publicis et la très forte diminution des activités d’affichage de notre filiale Mediatransports», détaille Arthur Sadoun.

Baisses du dividende et des rémunérations

Surtout, les incertitudes prédominent sur les dates de déconfinement et la manière dont celui-ci se déroulera.

D’où la série de mesures adoptées pour s’adapter au nouvel environnement -et en particulier à la dégradation du marché «clef» américain- et préparer la sortie de crise avec la mise en place d’un plan d’économies de 500 millions d’euros. Ce dernier intègre un arrêt des embauches envisagées et du recours aux free-lance, ainsi que le gel de toute promotion jusqu’à nouvel ordre.

Par ailleurs, il a été demandé aux actionnaires de réduire leur dividende de 50 %, de 2,30 euros par action à 1,15 euro. Prévu début juillet, le paiement sera reporté au 28 septembre 2020.

De leur côté, les dirigeants ont eux-mêmes consenti des efforts substantiels. Arthur Sadoun a proposé de réduire sa rémunération fixe des deuxième et troisième trimestres de 30 %. Les membres du directoire et du comité exécutif acceptent, quant à eux, une baisse de 20 % sur cette même période. Président du conseil de surveillance, Maurice Lévy réduira sa rémunération annuelle de 30 %. Le groupe Publicis, qui estime impossible de donner des indications sur les perspectives à venir, compte tenu de la complexité, la gravité et la durée probable de la crise, aborde une page inédite de son histoire. Sous pression.

@vrichebois

Related Posts

LEAVE A COMMENT

Make sure you enter the(*) required information where indicated. HTML code is not allowed

CAPTCHA ImageChange Image