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Télétravail : la victoire des logiciels de communication dans le cloud, Cloud computing

Télétravail : la victoire des logiciels de communication dans le cloud, Cloud computing

Les week-ends à Paris dans les clubs de jazz de Saint-Germain-des-Près sont loin pour Stewart Butterfield. Depuis un repas au snack à la veille de la publication des résultats financiers de sa société Slack, le patron n’est pas, lui non plus, sorti de chez lui. Mais il a plus de raisons que d’autres de s’en réjouir.

Comme prévu au début de la crise sanitaire en Occident,
les injonctions à ceux qui le peuvent de travailler depuis chez eux, dans le monde entier, portent de façon exceptionnelle l’activité de la messagerie professionnelle instantanée. Le nombre d’échanges quotidiens par utilisateur a augmenté de 20 %. « Pour nous, la semaine dernière a été la plus productive de l’histoire de Slack ! » s’exclame le serial entrepreneur
lors d’un entretien en visioconférence avec « Les Echos ».
Depuis le 1er février, sa technologie a convaincu 9.000 entreprises supplémentaires de s’y abonner, soit deux fois plus que d’habitude en un trimestre.

44 millions d’utilisateurs de Microsoft Teams

Mais
Slack
n’est pas le seul à profiter des circonstances créées par la lutte contre l’épidémie de Covid-19. D’après le cabinet d’études de marché App Annie, le nombre de téléchargements de l’application mobile
de son rival Microsoft Teams
(le descendant de Skype) a augmenté de 305 % en France la semaine du 8 mars dernier, alors que l’éventualité d’un confinement prenait forme dans l’esprit de la population et des dirigeants. Les téléchargements de l’application de visioconférence Zoom, la nouvelle star de Wall Street, et Google Hangouts Meet ont respectivement progressé de 155 % et 160 %.

« Tout le monde est gagnant, sauf les solutions collaboratives qui ne sont pas conçues sur des serveurs informatiques en ligne en mode ‘cloud computing’ », observe Arnaud Rayrole, le directeur général de la société de conseil en transformation numérique Lecko. Hébergés dans de nombreux et gigantesques centres de données, Slack, Teams et les autres sont par nature conçus pour être utilisés à distance, voire sur un réseau domestique totalement inconnu des services informatiques de l’entreprise cliente.

A l’échelle mondiale, Microsoft Teams est, lui, passé de 20 millions d’utilisateurs en novembre à 32 millions le 11 mars, puis 44 millions au dernier pointage, le 18 mars. En France, où certaines options payantes sont devenues gratuites le temps de la crise, le nombre d’utilisateurs a été multiplié par 7 entre le 10 et le 17 mars. « Microsoft Teams gagne particulièrement en notoriété car il était jusqu’ici peu utilisé mais déjà installé sur 85 % des postes de travail dans les grandes entreprises qui payent cet outil en même temps qu’ils souscrivent à Word, Excel et Outlook », relève Arnaud Rayrole. Naturellement, les managers ont
tendance à se porter sur ce logiciel plutôt qu’un autre.

Une alliance française dans le cloud

En dépit des craintes,
cet afflux de nouveaux utilisateurs a été plutôt bien digéré par les équipes techniques des différentes messageries. Des bugs ont bien été constatés mais ils résultaient très souvent d’une erreur de paramétrage des réseaux virtuels privés (VPN) des entreprises clientes. La flexibilité du « cloud computing » a permis de corriger les autres. « Nous avons connu un problème d’allocation de nos ressources, il était difficile au début de savoir où seraient les besoins additionnels les plus importants, mais c’est résolu », expliquait Katy Dundas, responsable marketing de Microsoft Teams, mi-mars – quelques jours après un bug en Europe.

Dans ce contexte où l’interface du logiciel compte presque autant que les serveurs qui lui donnent vie, les concurrents français de Teams et Slack sont allés passer une alliance avec l’un des champions nationaux de l’informatique, le nordiste OVH. Hébergés gratuitement dans le cadre du programme Open Solidarity de l’entreprise d’Octave Klaba, Jamespot ou encore LumApps multiplient également les nouveaux clients.

L’un de leurs arguments ? La souveraineté technologique. « Microsoft commence à avoir des problèmes de capacités et restreint l’activation de ses serveurs pour les Européens », s’inquiète Alain Garnier, le patron de Jamespot. Un point qui pourrait prendre du poids si jamais l’obligation de confinement s’étendait à l’ensemble des Etats-Unis.

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