une année record de financements en 2020, Aides et Réseaux

La Banque publique d’investissement a largement été mobilisée depuis le début de la crise, et cela se voit dans les chiffres de l’année écoulée. Les activités de financement ont atteint un niveau record avec 20,5 milliards d’euros injectés dans les entreprises, soit une hausse de 9,5 % par rapport à 2019. Les prêts « spécial crise Covid » mis en place dès le mois de mars 2020 ont alimenté cette croissance.

Quatre milliards d’euros de crédit de soutien à la trésorerie ont ainsi été octroyés à plus de 16.000 entreprises, indique Bpifrance, via différents dispositifs maison : le prêt Atout pour les PME et ETI (2,4 milliards), le prêt Rebond financé par les régions (800 millions) et le prêt garanti par l’Etat (800 millions).

Le secteur du tourisme, particulièrement affecté par la crise, a également profité d’une multiplication par deux des financements alloués. « Au total, nous avons octroyé 10,3 milliards d’euros de crédits aux entreprises, pour une durée moyenne de 7 à 8 ans. Elles sont donc équipées pour l’avenir », commente Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance. Ce chiffre devrait retomber autour de 9 milliards en 2021, avec la reprise.

Le soutien pendant la crise s’est également matérialisé dans les subventions et les prêts pour les sociétés innovantes, avec des financements qui ont plus que doublé pour atteindre 3 milliards d’euros (+ 138 %). Cet argent inclut notamment des fonds intégrés dans le plan de relance de 100 milliards dévoilé l’été dernier, pour des appels à projets dans l’automobile et l’aéronautique.

Mobilisée sur le front du PGE

Mobilisée sur le front des financements, avec d’importants montants décaissés, Bpifrance l’a également été d’un point de vue opérationnel. C’est la banque publique, en effet, qui est responsable de la mise en place des lignes de garantie pour les quelque 650.000 PGE accordés depuis le printemps 2020.

« C’est un travail considérable qui va encore nous occuper pendant des années », assure Nicolas Dufourcq. La création du PGE a d’ailleurs diminué l’an dernier le recours aux prêts avec garantie, qui constitue l’une des activités historiques de Bpifrance en temps normal.

Plusieurs parlementaires s’étaient toutefois émus l’an dernier que la banque fasse appel au géant américain Amazon et à sa filiale cloud AWS pour héberger les données informatiques liées aux PGE, dénonçant une perte de souveraineté numérique. « Toutes les données restent logées dans des serveurs sécurisés, dont seule Bpifrance a la clé. Elles restent donc anonymes », répond Nicolas Dufourcq. Qui rappelle par ailleurs que les prestations techniques d’Amazon ont permis « d’accomplir le miracle de lancer le PGE en dix jours ».

Du côté des investissements, la banque revendique avoir joué son « rôle contracyclique » en augmentant là aussi les capitaux investis, dans les start-up et dans les PME, mais aussi dans les fonds. Les cessions de participations ont en revanche nettement ralenti avec la crise.

L’année a surtout été marquée par la création du fonds Lac1, doté de 4,3 milliards d’euros pour l’instant, et qui a pour vocation d’investir dans des grands groupes cotés stratégiques pour la France. A ce jour, Lac1 a acquis 7 % du capital d’Arkéma et a également pris position sur une autre entreprise cotée française – sans en dévoiler le nom – pour un total de 801 millions d’euros. « Nous prévoyons d’investir à peu près autant cette année. Il y a de beaux dossiers en cours d’instruction », conclut Nicolas Dufourcq.