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vague de faillites en vue pour 2021, Gestion-trésorerie

vague de faillites en vue pour 2021, Gestion-trésorerie

Elle n’est toujours pas là. Tout le monde la redoute, mais personne ne l’a vu. La vague de faillites d’entreprises annoncée cet automne n’a pas encore eu lieu. Selon les données recueillies par les greffiers des tribunaux de commerce de France, sur la période du 1er septembre au 30 novembre 2020, 7.465 ouvertures de procédures collectives ont été enregistrées, soit une baisse de 37 % par rapport à la même période de 2019 ! Les tribunaux de commerce ont aussi vu moins de chefs d’entreprise arriver. Sur les douze derniers mois, le nombre de défaillances a chuté d’un tiers en France.

Covid : la vague de faillites est décalée à l’année prochaine

Même si l’activité a plongé avec le Covid-19 et les restrictions sanitaires, les entreprises ont d’abord été soutenues par l’Etat. Le dispositif d’activité partielle , les exonérations de charges sociales et le fonds de solidarité ont permis à beaucoup d’entre elles de résister jusqu’ici. Ensuite, comme le dit François Asselin, le patron de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), « les Urssaf n’assignent plus aucune entreprise au tribunal ».

Et finalement, en 2020, l’année d’une crise économique sans précédent avec une chute du PIB de l’ordre de 9 %, le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron et la solidarité nationale – financée par endettement, donc par le contribuable – se traduira par moins des faillites qu’en 2019. En tout, les défaillances devraient baisser de 15.000 cette année par rapport à l’an passé. Du jamais vu.

L’accalmie ne pourra pas durer

Mais évidemment, « cette accalmie ne pourra pas durer », estime le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce dans son baromètre publié ce mercredi 9 décembre. « Aujourd’hui, les chefs d’entreprise sont en attente. Ils savent que cet état est transitoire. Une fois que le passif sera exigible, alors la bulle dans laquelle se trouvent les entreprises éclatera », prévient Sophie Jonval, présidente du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce. La fin des aides publiques et les remboursements des prêts garantis par l’Etat font craindre une explosion des défaillances l’an prochain.

Si le scénario est certain, l’ampleur de la vague et le calendrier restent à définir. « Cette vague de procédures collectives touchera en premier lieu les entreprises déjà en difficulté avant la pandémie de la Covid-19 et maintenues artificiellement hors de l’eau par ces mesures gouvernementales », explique le Conseil national.

Pour les économistes d’Euler Hermes, le moment décisif pourrait intervenir au deuxième trimestre 2021 lorsque les entreprises françaises paieront les impôts de production et les acomptes trimestriels d’autres taxes. « La politique budgétaire devra faire plus pour éviter une vague de licenciements et d’insolvabilité en France », concluent les économistes de l’assureur-crédit dans une étude récente.

Des patrons en détresse

« Il faudra tout faire pour que la réduction du filet de sécurité apporté par l’Etat aux entreprises se fasse petit à petit, que cette réduction des dispositifs de soutien public soit progressive », insiste Sophie Jonval. Il faut l’espérer car au-delà des seules conséquences économiques, le plongeon de l’activité fait des dégâts humains. « Au tribunal de commerce, je rencontre chaque semaine des chefs d’entreprise en difficulté. Leur état de délabrement psychique et moral est pire que d’habitude. Ils ne voient pas d’issue à cette crise et ont l’impression d’avoir tout fait, tant sur le plan des mesures sanitaires qu’économiques », dit Sophie Jonval. Le numéro vert de l’association Apesa, qui vient en aide aux patrons en détresse, est submergé d’appels.

 

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