Menu

Amélia Matar, un combat pour concilier numérique et inclusion, Rôle modèles

Amélia Matar, un combat pour concilier numérique et inclusion, Rôle modèles

Sa voix est douce, son sourire apaisant… mais son propos est ferme : même les tout-petits sont exposés au numérique. Il est donc judicieux d’initier, au plus tôt, les enfants aux arcanes de la technologie. « Surtout, cessons d’imaginer qu’ils ne sont pas capables de comprendre. A l’inverse, ils sont dotés de superpouvoirs d’apprentissage ! » martèle Amélia Matar, trente-six ans, fondatrice de Colori, qui réussit le pari d’une initiation pratique à l’informatique… sans recourir à un écran !

Fondée en région parisienne en septembre 2017, son entreprise développe des méthodes pour plonger les plus jeunes dans l’univers des algorithmes et du code. Inspirés par la pédagogie Montessori, ces programmes sont dispensés, sous la forme d’ateliers, dans une quarantaine d’établissements (centres de loisirs, écoles publiques et privées…), à l’intention d’enfants de trois à six ans.

Un projet de rupture dans l’éducation

Rien ne prédisposait véritablement la jeune femme à porter un projet de rupture dans le domaine de l’éducation. En revanche, ses appétences techniques ont été nourries et découvertes très tôt. Née à Bondy, en Seine-Saint-Denis, Amélia Matar est la fille d’une agente d’accueil et d’un manager technique dans une grande enseigne d’électroménager. « Avec mon père, je manipulais tout type de machines, télévisions, magnétoscopes, ordinateurs… dont nous changions les composants », se souvient celle qui affiche un parcours à l’image de sa curiosité tous azimuts.

Après hypokhâgne, un DEUG de lettres modernes à la Sorbonne et le diplôme de Grenoble Ecole de Management, cette lectrice assidue (qui affectionne autant les essais que les romans, notamment ceux de Marcel Pagnol) a fait des sauts de puces entre les entreprises de la tech et l’humanitaire : Oxfam, puis Bitdefender et Betclic, ensuite Greenpeace, enfin Numa (dont elle était la directrice marketing). Autant d’expériences au cours desquelles, notamment en tant que community manager, Amélia Matar a pris conscience de la puissance de feu d’Internet.

Douze communes françaises équipées

« L’envie couplant entrepreneuriat et innovation dans le domaine de l’éducation devait couver, mais le déclic s’est produit à la naissance de mon fils [aujourd’hui âgé de six ans, NDLR] », indique l’entrepreneuse. Une fois validée la pertinence d’une acculturation numérique des tout-petits, Amélia Matar construit un modèle économique qui s’appuie, notamment, sur une relation partenariale avec les collectivités et teste ses solutions dans le cadre d’ateliers expérimentaux gratuits.

Aujourd’hui, trois ans après le début de l’aventure, les différents formats d’activités de Colori sont en place dans des établissements de douze communes françaises, principalement en Ile-de-France, mais également ailleurs sur le territoire, par exemple dans la communauté d’agglomération de Vichy (Allier).

Une méthode inclusive

Le principal objectif de la jeune dirigeante, qui emploie quatre collaborateurs et s’appuie sur huit animateurs indépendants, est de développer la formation des adultes. « Qu’ils soient parents, animateurs de centres de loisirs, enseignants de maternelle ou éducateurs Montessori, nous leur transmettons les clés pour initier les enfants aux concepts de l’informatique », précise-t-elle, insistant sur son souhait que la méthode Colori ne soit pas réservée à une élite parisienne, mais se révèle la plus inclusive possible.

De manière plus globale, Amélia Matar estime que « toute société devrait intégrer davantage de féminin dans son approche » et privilégie l’excellence pédagogique, s’accommodant ainsi – pour l’instant – d’une croissance modérée.

Related Posts

LEAVE A COMMENT

Make sure you enter the(*) required information where indicated. HTML code is not allowed

CAPTCHA ImageChange Image