Menu

La crise renforce la pertinence du modèle de l’entreprise responsable, Aides et Réseaux

La crise renforce la pertinence du modèle de l'entreprise responsable, Aides et Réseaux

Elles ont refusé de licencier, ont mobilisé leur appareil industriel au profit de l’effort collectif, ont innové afin de trouver des solutions de rupture sur le front de la crise sanitaire… Les entreprises responsables ont franchi l’année 2020 auréolées d’une reconnaissance nationale. Ces entrepreneurs ont pris de l’avance sur le champ social et environnemental, et leur résilience face à cette crise prouve aux sceptiques que leur modèle est le bon.

Surtout, à l’heure où 30 milliards d’euros sont posés sur la table dans le cadre du plan de relance en vue d’accélérer la transition écologique des entreprises, « ils s’en sortent mieux que les autres. Avant la crise, ils avaient déjà démontré qu’il n’y a pas d’opposition entre profitabilité et responsabilité », remarque l’économiste Patrick Lenain*. Et ce professeur en RSE (responsabilité sociétale des entreprises) à l’Université Paris-Est Créteil d’ajouter qu’être responsable « coûte moins cher », du fait des économies réalisées grâce à une moindre consommation énergétique et de l’attractivité du modèle auprès des investisseurs.

Une voie à suivre autant par de futurs entrepreneurs que par les dirigeants d’entreprise moins engagées dans la RSE. Car ces pionniers ont déjà défriché les terrains fertiles de l’économie circulaire, de la production décarbonée, du transport vert, etc.

Une vision à long terme

Sous l’impact de la pandémie, les attentes à l’égard des acteurs économiques évoluent rapidement. « Il y a encore vingt ans, l’entreprise était perçue comme la source de tous les problèmes. Désormais, elle apparaît comme la solution », pointe Anne-France Bonnet, présidente du cabinet de conseil en engagement sociétal Nuova Vista. L’experte fait référence aux PME et aux ETI qui ont converti leur outil de production afin de fabriquer des masques et du gel, palliant ainsi la défaillance de l’Etat au début de l’épidémie.

Outre le fait que les organisations sont attendues – par la société civile, le législateur, les investisseurs… – sur le sujet de la construction d’un monde tenable, le développement durable est un axe stratégique pour qui vise le long terme. « Les collaborateurs sont plus nombreux à vouloir contribuer à ce mouvement sociétal. Il y a donc un enjeu de recrutement et de fidélisation », alerte Lucas Petit, entrepreneur et expert en communication responsable, intervenant au Digital College.

Las de « chercher du temps de cerveau disponible », cet ancien « média planner » a souhaité utiliser son expertise à d’autres fins. Il a fondé Racines de demain, une agence de communication responsable et non lucrative, dont une partie des bénéfices est dédiée à la création d’une micro-ferme agroécologique.

Vers un changement radical

Toujours sur le thème de la marque employeur, prendre à bras-le-corps les problématiques sociétales et environnementales n’est plus une option pour répondre aux aspirations des jeunes talents. « Les représentants des nouvelles générations veulent agir et ne peuvent envisager de rejoindre un employeur qui n’a pas pris conscience du chaos ambiant », observe Adrien Delaunay, fondateur d’Entreprise Vivante et coach professionnel au côté des entreprises en transition sur les questions de gouvernance.

Engagé également auprès
d’entrepreneurs à impact en devenir
– il intervient à La Ruche à Projets de l’EM Strasbourg -, il constate un gain de maturité face à la RSE. « Nombre de dirigeants ont compris que cela suppose un changement radical et que se contenter de changer d’outils pour faire la même chose ne rime à rien. »

Cette transformation en profondeur semble faire figure de moteur. « Dans la vie d’un entrepreneur, les freins sont nombreux. Mais ceux-ci sont accueillis plus volontiers lorsque la finalité est de résoudre un problème, comme lutter contre la précarité étudiante, le gaspillage alimentaire, la destruction de la biodiversité… », note Salomé Picard, enseignante en entrepreneuriat social à Paris School of Business. Néanmoins, beaucoup reste à faire. Et Salomé Picard d’évoquer « une nécessaire réflexion sur la façon de définir la réussite des entreprises ».

* Patrick Lenain est coauteur, avec Jean-Noël Felli, de « L’entreprise vraiment responsable. La raison d’être : un levier d’innovation et de performance » (éditions Vuibert, 2021).

Related Posts

LEAVE A COMMENT

Make sure you enter the(*) required information where indicated. HTML code is not allowed

CAPTCHA ImageChange Image